Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

17 mai 2017

Ah! les révolutionnaires africains du Net

Classé dans : Société — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 9 h 09 min

Il y a quelques années, l’auteur Kangni Alem écrivait une pièce de théâtre intitulée « Atterrissage » où était évoqué livre où était évoqué les deux jeunes guinéens morts en voulant gagner l’Europe dans des conditions extrêmes ( Yaguine Koïta et Fodé Tounkara).

Livres à

Je me souviens qu’il y avait des esprits sûrement brillants qui avaient posé la question de savoir si de l’argent, issu de cette pièce de théâtre, allait être reversé aux familles de ces deux malheureux martyrs africains.

J’avais trouvé vraiment étrange ces réactions.

Que cherche-t-on au finish ?

Ces fameux intellectuels africains qui se gargarisent de leurs parchemins obtenus auprès de leurs maîtres (en pensées et en actions) mais qui ne sont pas foutus d’acheter même un livre à 2.000 francs coloniaux ou encore à 5€, tapent et sur les livres (« Ils ne servent à rien ! » et sur leurs auteurs en les traitant de tous les noms.

En lisant ces réactions, on peut penser que soit Alem n’avait pas le droit d’écrire sur ce drame, soit qu’il faisait une exploitation honteuse de la mort de ces enfants, qui auraient pu être les nôtres ou encore nos petits-frères, tout simplement.

 

Récemment, j’apprends que certains grands révolutionnaires africains, planqués devant leurs écrans d’ordinateurs, extrêmement habiles de leurs doigts sur leurs claviers mais surtout d’un courage incroyable en utilisant des pseudos, me reprochent de présenter et vendre mes livres durant les conférences que nous tenons contre le franc colonial.

Vraiment, je suis fasciné par toute cette intelligence que l’on retrouve sur Internet.

Reprocher à un auteur de présenter ses livres, et puis quoi encore ?

Reprocher à un individu de vendre ses livres : pourquoi ne pas carrément lui interdire d’écrire ?

Je suis en train de lire en ce moment un excellent ouvrage de Maurice Kamto intitulé « L’urgence de la pensée ». C’est beau de voir que parmi les Africains, tout le monde n’a pas renoncé à réfléchir, à penser.

Ce n’est pas en criant « Je suis contre la France-à-fric ! » ou « J’aime l’Afrique ! » que les choses changeront. Il faut d’abord avoir un cerveau, ensuite être conscient qu’on en a un, et pour finir, l’utiliser autrement qu’en insultant les mêmes personnes que l’on prétend appeler « frères », « sœurs » qui très modestement, se battent comme ils peuvent.

C’est bien la preuve que ces révolutionnaires du Net ne sont jamais foutus de sortir de chez eux pour aller assister à un débat public. D’ailleurs, comment pourraient-ils débattre puisqu’ils ont des masques sur le Net alors que dans les salles où nous nous retrouvons, les masques sont proscrits ? Ils honnissent les musulmans qui voilent leurs filles et leurs femmes mais font comme eux car ils n’assument ni leurs identités ni leurs propos. Propos qui se résument à l’injure, aux insultes, aux calomnies de toutes sortes. Toutes aussi stupides les unes que les autres.

C’est pathétique !

C’en est même très malheureux !

 

J’ai appris un jour que Lilian Thuram, l’ex-star de foot, un Africain de la Guadeloupe ayant évolué sous les couleurs nationales françaises, avait été vu chez L’Harmattan, dans le cinquième arrondissement parisien, sortant de là avec un gros lot de livres. Il est de notoriété publique que Thuram est un homme de culture qui s’intéresse à l’histoire de son peuple, qui lit et a distribué des livres en Guadeloupe. Quand il s’est permis de tancer Patrice Evra, un autre Africain (du Sénégal) ayant défendu lui aussi les couleurs françaises, suite à un mauvais comportement, Evra a osé cette sortie. : « Ce n’est pas parce qu’on lit des livres, qu’on met un chapeau et des lunettes qu’on peut se prendre pour Malcolm X ». Et Daniel Riolo, journaliste français (Rmc sports) de dire « Oh ! comme c’est vilain de lire des livres ! Comme c’est bête de se cultiver ! »

 

Voilà ce que nous sommes devenus, en général.

Je précise bien, en général.

Il y a parmi les Africains des gens intelligents, cultivés et qui chaque jour ont la modestie d’apprendre et d’apprendre encore et toujours. Cependant, ils sont gangrenés par tous ces Africains qui ont démissionné en termes de réflexion.

Un de mes aînés, très heureux dans la vie car il ne lui manque rien (mis à part peut-être l’immortalité, si jamais ça l’intéresse), en discutant au sujet du magazine de la Ligue Panafricaine – UMOJA (LP-UMOJA) Panafrikan, m’a demandé ce que Panafrikan avait déjà changé dans la vie des gens. Je lui ai fait état des différents retours que nous enregistrons depuis sa parution, il a conclu : Le temps de lire et d’écrire est dépassé. C’est fini. Ce qu’il a dit est très philosophique mais en même temps sociétal. Cela dénote, je le répète, d’un esprit démissionnaire : Il ne faut surtout plus du tout penser, ni réfléchir.

 

Il y a du boulot pour les Africains et en Afrique, surtout sur le Net : je vous jure !

 

Obambe NGAKOSO, May 2017©

 

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