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15 octobre 2016

29 ans après l’assassinat de Sankara, lettre à son frère Blaise Compaoré

Classé dans : Anniversaire — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 12 h 56 min

Monsieur Compaoré,
J’écris tellement de lettres à des gens qui me sont chers que j’ai failli commencer ce courrier spécial par Mon cher.
Je me suis ravisé juste au moment où mon doigt a failli appuyer sur la lettre « M ».
Oui, en toute honnêteté, en quoi me seriez-vous cher au point que je puisse commencer par m’adresser à vous ainsi. J’ai encore en mémoire ce drôle d’échange entre le président Laurent Koudou Gbagbo et Dominique de Villepin, alors ministre de l’empire colonial français. C’était à Abidjan, du tout où l’on disait de vous que vous aviez tellement la capacité de mettre le feu dans toute la sous-région de l’Ouest Africain que même la prétendue puissante Côte d’Ivoire fera les frais de votre capacité, supposée ou réelle, de nuisance. Ils s’étaient donné du « Mon cher » et j’avais souri.

Choc

Qui est dupe au point de croire que de part et d’autre, il y avait de la sincérité dans ce « Mon cher » ? Le Villepin avait un agenda avec le nom de notre président dessus : à éliminer ou à neutraliser. Le fils de Mama savait cela. C’était un vrai match cérébral.

Non Monsieur Compaoré,

Je ne vous donnerai pas du « Mon cher » pour ce courrier, j’utiliserai simplement la civilité requise, « Monsieur ». Même si, de façon rigoureuse, je ne pense pas que vous en soyez un. En effet, quand on est un « Monsieur », on ne se comporte pas comme vous vous êtes comportés, 27 ans durant mais surtout la manière dont vous avez très lâchement fui le Burkina Faso, vous qui disiez en être le président de la République.

Non, un Monsieur qui a la gestion des affaires de la cité ne fuit pas comme vous l’avez fait. L’on se serait attendu de votre part à ce que vous preniez vos responsabilités pour discuter avec ces jeunes que vous avez provoqués et insultés en osant vouloir modifier la loi fondamentale de l’enclos colonial du Burkina Faso afin de mourir au pouvoir, à 64 ans ou à 666 ans. En temps normal, si vous étiez un Monsieur, c’est ce que vous auriez fait. Non, vous nous avez prouvé en fuyant comme un voleur, que vous n’aviez rien d’un Monsieur et que tous ceux qui vous vouent aux gémonies depuis un certain 15 octobre 1987 doivent avoir sacrément raison. Sinon, comment les blâmer ? Au Congo d’où j’écris, il y a 25 ans, un homme avait dit une phrase qui avait fait rire tout le monde : « Parole d’officier ! » Nous étions très nombreux à avoir rigolé au Congo car tout le monde savait ce que valait la parole d’un officier, ici. C’est ce que l’on a toujours pensé de vous, depuis le 15 octobre 1987.

 

Monsieur Compaoré,

 

J’ai appris aux informations que vous avez récemment rencontré un certain Henri Aimé Konan Bédié et qu’au sortir de votre rencontre, vous avez gardé un silence de carpe.

 

Je ne vous cache pas que cette rencontre m’en a rappelé une autre. Celle au cours de laquelle, dit-on, vous auriez rencontré un certain Félix Houphouët-Boigny, peu avant que vous ne deveniez le rectificateur en chef du Faso. Il est de notoriété publique que le bélier de Yamoussoukro adorait détester le fils de Yako. Saura-t-on un jour ce que celui que les falsificateurs de notre histoire et autres truqueurs en tous genres appelaient idiotement « Le sage » de l’Afrique vous avait dit et offert ? Peut-être nous le direz-vous un jour mais, de toutes les façons, cela nous chaud peu aujourd’hui car nous savons que l’essentiel n’est point là. De la même façon que vous pourrez toujours garder pour très longtemps ce que le fils de Daoukro vous a dit récemment, cela ne changera rien à ce que nous pensons de vous.

 

Tiens donc ! certains en Côte d’Ivoire sont persuadés que Konan Bédié n’est autre que le fils biologique d’Houphouët-Boigny… J’ai envie de dire que c’est marrant. Serait-ce pour faire un 15 octobre bis ? Par exemple le 15 octobre 2016 ? Non, c’est passé. Il vous reste le 15 octobre 2017 mais j’ai comme un gros doute que cela puisse marcher.

 

Monsieur Compaoré,

 

Ne vous inquiétez pas de la situation actuelle au Burkina-Faso car celui qui tient la barre du pays est fort comme un Roch et si, vraiment, vous n’arrivez pas à supporter de ne plus être aux manettes je tiens à vous rassurer que, dans une certaine mesure, c’est toujours vous qui êtes le PF, le président du Faso. Oui, je ne vous apprendrai rien en vous disant que vous êtes Kaboré comme Kaboré est Compaoré vu le compagnonnage que vous avez eu des années durant, vu les rôles éminemment importants que ce dernier a eu à jouer à vos côtés, pour vous et pour votre partie, le CDP. C’est ce que je ne cesse de me tuer à dire aux Burkinabè qui veulent bien me tendre leurs oreilles de temps en temps : le coche a été raté, Compaoré et la France, sa très longtemps protectrice sont toujours en place et ce n’est pas demain la veille que les choses iront dans le sens des intérêts des patriotes africains. Par contre, Monsieur Compaoré, je tiens quand même à vous dire que je me réjouis grandement que ce ne soit plus vous, officiellement, qui soyez le locataire de cet hideux palais qu’est celui de Kossyam. Oui, il y a des toutes petites satisfactions comme cela qui nous font passer un bon quart d’heure. Savoir que vous avez été obligé de fuir car vous craigniez que l’on vous réserve le sort que vous avez réservé jadis à Sankara, à Norbert Zongo (brûlé dans une voiture), à Jean-Baptiste Lingani (criblé de balles) et consorts, croyez-moi, cela vaut la peine de verser pour nos Ancêtres (et pour Sankara et ses compagnons) des gouttes de molengè, au sol et d’en boire un bon coup.

 

Monsieur Compaoré,

 

Je ne suis pas de ceux qui souhaitent votre mort. Je pense que la mort d’un ennemi est nécessaire et peut-être utile quand on est en train de guerroyer avec ce dernier. Or, aujourd’hui, même un lion édenté a plus de valeur que vous. Même un tigre sans la moindre griffe peut faire plus de dégâts que vous. C’est dire que celui qui se réjouira de votre mort aujourd’hui aura du temps à perdre car cela ressemblera à la mort d’un courant d’air. Qui peut réellement s’en préoccuper ? Non, Monsieur Compaoré, je souhaite que vous nous enterriez tous et que s’il était possible de vivre des centaines d’années comme certains personnages historiques de la bible, chiche alors ! que vous viviez un bon millénaire. Voire bien plus encore. Pourquoi ? Cela vous donnera, Monsieur Compaoré largement – pas assez j’en conviens ! – de vous souvenir de votre jeunesse. De ce temps où, jeune officier de la Haute Volta, vous aviez fait croire à vos contemporains que vous vouliez changer l’Afrique afin qu’elle redevienne digne. Nous avons appris avec le temps que les géants ne sont pas toujours entourés de grands et de moyens. Ils sont aussi entourés de médiocres doublés d’escrocs. Et vous en êtes le parfait type. Certains qui avaient accompagné Patrice Emery Lumumba dans son combat contre l’impérialisme sont les mêmes qui ont œuvré pour cet impérialisme en l’aidant à obtenir un aller-simple pour l’au-delà. Le même scénario se répétera en 1963 au Togo avec l’assassinat de Sylvanus Olympio, l’un des rares qui aient pu incarner l’espoir dans ce coin de l’Ouest africain. C’était juste avant que ce dernier ne quitte la zone franc. Comme par magie… Certains compagnons de lutte de l’Osagyefo Kwame Nkrumah s’étaient rendu compte que ce en quoi ils disaient croire n’avait rien à voir avec la vie dont ils rêvaient secrètement. Ils feront partir par un putsch l’un des plus grands espoirs de la reconquête de la liberté en Afrique. C’en sera tellement terrible qu’il en mourra d’un cancer à Bucarest en 1972. Si vous ne le saviez pas (j’ignore tout de vos connaissances en histoire, sauf celle de votre mère-patrie, la France, sachez qu’Amilcar Cabral avait dit aux obsèques de Nkrumah qu’en réalité le cancer qui l’avait emporté était celui de la trahison). Je ne vous souhaite cependant point d’avoir un cancer. Non, car vous devez vivre très longtemps. L’humanité en a besoin.

 

Monsieur Compaoré,

 

Vous connaissiez mieux sans doute que ses propres parents l’homme Sankara et donc vous saviez parfaitement que jamais il n’aurait accepté l’asile de quelque autre contrée que ce soit. Jamais il n’aurait accepté ni supporté qu’on l’appelât un seul jour « exilé politique ». D’ailleurs, ce n’est un secret pour personne qu’il savait que vous aviez décidé, ordonné par vos maîtres, de l’envoyer chez nos Ancêtres mais que ce dernier, malgré toutes les informations en sa possession, malgré l’offre de son ami et frère (un vrai, celui-là, pas un hypocrite en amitié, pas un escroc en fraternité) Jerry John Rawlings de le recevoir au Ghana. Vous voyez le lien avec Lumumba à qui Mobutu, ivre, la veille du putsch ne cessait de lui dire une nuit qu’il allait le tuer ? Vous, vous avez menti aux Voltaïques, aux Burkinabè, aux Africains en vous faisant passer pour un révolutionnaire. En réalité, ce costume était tellement trop grand pour vous que vous n’aviez cessé de flotter dedans. Votre chance est que l’amour que Sankara avait pour vous, à notre humble avis, a été plus grand que tout autre sentiment qu’il pouvait avoir. C’est cela aussi qui perd les patriotes africains, l’affect…

 

Monsieur Compaoré,

 

Quand on joue un rôle, cela demeure un rôle. Juste un rôle. Ce n’est pas votre vraie nature. Et vous êtes légion dans ce cas, sur notre continent et au sein de notre diaspora. Depuis des lustres on vous a démasqué et j’espère que vous vivrez vraiment très vieux afin d’y penser et d’y repenser sans cesse… Je vous invite à assister à quelques pièces de théâtre. En passant, la jeune sœur de Sankara n’en fait-elle point ? Ce sera une belle occasion de renouer les liens avec cette famille qui était la vôtre et qui, j’en suis sûr, ne vous en veut plus car il y a longtemps que vous n’existez plus du tout pour eux.

 

 

 

Monsieur Compaoré,

 

Je souhaite vraiment que vous viviez au moins deux mille ans pour que vous pensiez à vos soirées, à vos nuits, à vos matinées en compagnie de Sankara quand vous faisiez semblant de l’aimer, quand vous prétendiez aimer la Haute-Volta et le Burkina-Faso. Il faut que vous viviez très longtemps car vous aurez largement le temps de la réflexion et de la pensée. Je ne suis pas naïf au point de penser que durant vos 27 ans de règne au Faso vous avez travaillé. Non, en bon dirigeant françafricain, défendant d’abord et avant tout les intérêts du maître, vous avez tout fait sauf travailler. Vous étiez accroché à deux téléphones. Le premier, lié exclusivement à Paris pour recevoir les ordres de qui vous savez, de François Mitterrand à François Hollande, en passant par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Le second téléphone était réservé à l’Afrique. Vous répercutiez alors les ordres franciliens pour que le pré carré soit sauvegardé. Vous n’aviez donc pas travaillé en réalité, sauf si on considère que le fait d’être accroché à deux téléphones comme un boursicoteur soit un travail. Vous avez donc eu le temps de penser à ces choses, mais le temps compris entre le jeudi 15 octobre 1987 et le mardi 28 octobre 2014, n’a rien à voir avec le temps compris entre mercredi 29 octobre 2014 et l’éternité.

 

Monsieur Compaoré,

 

Je souhaite que l’an 4.000 vous trouve encore sur cette terre afin que vous vous vous souveniez de tous les discours mémorables de Sankara quand il s’adressait au peuple, depuis le peuple car il faisait corps avec lui. Je suis sûr que cela vous dérangeait car d’une part, vivre à l’ombre d’un géant, même quand on le dépasse de quelques centimètres de tête, si c’est un honneur et une chance pour certains, c’est un vrai souci pour les jouisseurs et autres profiteurs qui ne comprennent pas que l’on ne profite pas jusqu’au bout des ressources de l’Etat, même si par la suite l’écrasante majorité de la population en crèvera de faim et de maladie par la suite. Cela a été un vrai calvaire pour vous, nous en sommes conscients.

 

 

 

Monsieur Compaoré,

 

Je vous souhaite la santé physique pour toujours afin que vous pensiez au sang de votre frère et, peut-être, nous direz-vous un jour comment on fait pour dépasser soixante ans en ayant sur la conscience la mort de son frère, d’un homme avec qui on a tout partagé. Un homme dont on connaissait la maison des parents. Un homme dont on connaissait intimement les frères et les sœurs. Un homme dont on disait partager les pensées les plus profondes. Comment ? Comment ? Comment ? J’ai lu un jour que vous étiez catholique, donc chrétien. Je suppose que vous avez dû lire la bible au moins une fois dans votre vie. Qui avez-vous vous voulu imiter en liquidant Sankara and Co : Caïn ? David ?

Certificat

 

Monsieur Compaoré,
Le sang n’est pas de l’eau. Je suis sûr que dans votre for intérieur vous le savez puisque, vous rendant compte que vous n’aviez plus le soutien de l’armée burkinabè, sauf peut-être du fameux RSP que vous aviez crée et que vous gâtiez au-delà du raisonnable, au détriment de la plèbe burkinabè, vous vous étiez engagé à vous en aller à condition que votre frère cadet, François, du même nom que vous, soit libéré. Je m’étais dit à ce moment, Tiens ! il ressemble à tous ces bandits et criminels que l’on voit dans les films. Ils tuent violent et volent sans vergogne et la vie d’autrui n’a aucune valeur à leurs yeux et leurs cœurs se sont transformés en caillou depuis le baptême du Diable. Sauf, sauf lorsque les leurs sont menacés. Là, ils sont capables de faire une transmutation les faisant passer d’ogres à poussin. C’est dire que vous aimez, peut-être même adorez, votre frère cadet François, du même nom que vous. Alors, pourriez-vous nous dire au nom de quoi vous avez privé les Africains de leur frère Sankara ? Est-ce parce que vous avez considéré à un moment donné de votre parcours qu’en réalité il n’était plus un être humain ? Est-ce parce que vous le haïssiez tout simplement ? Nous ne croyons pas que la jalousie puisse amener un individu à commettre pareille forfait, c’est aussi pour cela que nous accordons zéro crédit à la fable de Caïn tuant Abel par jalousie, car ce dernier serait le fils préféré de leur père, Adam. Non, quand on a un minimum de cervelle, la jalousie ne peut être meurtrière. Nous sommes persuadés que c’est la haine qui vous a animé au point de faire de vous l’un des hommes les plus détestés de l’Afrique, jeunes et Vieux y compris. Nous ne pensons pas que vous ayez une idée du nombre d’Africains qui vous haïssent, qui seraient tellement prêts à transformer tout votre corps en saucissons ou bien en cendres. Ils sont dans la Caraïbe, ils sont sur le continent africain, ils sont en Occident. Avec un coutelas, avec un pistolet, ils seraient prêts à passer à l’action, rien qu’en voyant votre silhouette. Je n’en suis pas car je veux que vous viviez. Je suis comme ce médecin qui est prêt à sauver même la vie de l’assassin de son frère car il faut que, pendant que la guerre de libération du continent africain se poursuit, vous soyez en bonne santé physique pour penser et réfléchir. Cela en vaut la peine.

 

Monsieur Compaoré,
Ne perdez pas votre temps, comme vos amis et camarades du CDP, ceux en tout cas qui ont le courage d’assumer (peu ou prou), en détestant le Roch et Salif Diallo, que vous et vos amis et camarades considérez comme l’homme le plus dangereux du Faso. Car, en effet, pour vous, le vrai responsable de votre chute n’est pas le Roch et sa démission (qui a entraîné il faut le dire une vraie hémorragie au sein de votre machine que vous croyiez bien huilée). Pour vous le vrai responsable, l’ennemi public numéro 1, la tête de turc, le Diable en personne, le démon incarné, c’est Diallo himself. Vous savez très bien ce que vous pensez car souvenez-vous qu’il était des vôtres (même s’il n’en fut pas l’artisan principal) lorsqu’un certain 15 octobre 1987, vous avez trahi vos Ancêtres. Il faut bien dire aussi qu’il ne nie rien de tout ce que vous lui prêtez. Il en sourirait même, dit-on, discrètement. Nous aimerions vous dire à ce sujet que celui qui a trahi un jour doit aussi s’attendre à être trahi. C’est une loi inéluctable et immuable de la nature. Vous et moi n’étions pas là lors du big bang ou si préférez lorsque la nature se faisait. Les choses sont ainsi faites. Vous ne devez donc pas lui en vouloir, ni au Roch non plus. Quand vous faites cela, vous prouvez que vous êtes petits et même très petits. En fait, vous êtes vous-mêmes quoi.

 

Monsieur Compaoré,
Dans la vie, il faut être beau joueur. Quand on a perdu, on a perdu. Clap de fin. Nous ne vous donnerons pas de références occidentales (vos maîtres à penser, que vous connaissez mieux que vous ne connaissez le Burkina Faso). Il y a beaucoup de grands, de très grands Africains et même des géants qui ont perdu mais qui ont perdu avec élégance sans aller pleurer dans les chaumières. Connaissez-vous Cheikh Anta Diop ? La Françafric l’a broyé des décennies durant au point qu’il a été obligé de créer au total trois partis politiques et d’être privé d’enseignement à l’Université de Dakar des années durant, sauf les 4 dernières années de sa vie. Il n’a jamais pleuré, lui. Il n’en a voulu à personne, lui. Car c’est un géant. Abel Goumba a été empêché d’accéder au pouvoir, en succédant en mars 1959, constitutionnellement à Barthélémy Boganda. En lieu et place de cet immense espoir de la libération africaine sera installé un certain David Dacko. Un vrai falot dont la France usera et abusera. Jusqu’à sa mort, Goumba aura gardé la tête haute, malgré l’exil, malgré les emprisonnements malgré toutes sortes d’humiliations de la part de ses propres frères centrafricains, africains, au service de la France. Il a été tenace, un grand résistant. Digne de nos glorieux et valeureux Ancêtres. Il a rejoint ces derniers le 11 mai 2009 et personne ne pourra dire qu’il en ait voulu à qui que ce soit car il savait que ses vrais ennemis étaient tapis dans l’ombre, en réalité. C’est aussi pour cela, c’est au regard de tous ces géants que je fais partie des Africains qui ne vous en veulent pas et qui ne vous en voudront jamais. En tout cas plus jamais.

Désint

Monsieur Compaoré,
J’aime concentrer mes efforts sur les bonnes, les meilleures cibles. Aujourd’hui, en tout cas depuis un certain jour d’octobre 2014, vous n’êtes plus une cible pour moi. Plus du tout. Je fais partie des gens qui avaient manifesté devant l’ambassade du Faso à Paris. Je manifestais pour que vous démissionniez pas pour que vous soyez assassiné car il faut que vous viviez très longtemps. Nous avions en temps réel des informations selon lesquelles l’ambassadeur de France était reçu au « siège » de l’opposition. Ce fut une grave erreur de la part de l’opposition car cela montrait bien que la France, encore une fois était à la manœuvre et qu’elle avait déjà tourné la page Compaoré. Votre page. Vous étiez déjà entré dans les poubelles de l’histoire, rejoignant Mobutu lui aussi lâché comme une vulgaire crotte de chien par ses maîtres américains.

Monsieur Compaoré,
Ne perdez pas non plus votre temps à en vouloir à la France. Le monde de la traîtrise est ainsi fait : on trahit pour le compte d’une puissance qui, le moment venu, vous ferme portes, fenêtres, cheminées et même trous des serrures. Vous devriez même vous estimer heureux que cette même France vous ait donné le moyen de fuir le Faso comme un vulgaire voleur, comme un prisonnier évadé de je ne sais quelle prison. Prisonnier, peut-être que c’est ce que vous étiez en effet. Prisonnier d’un système conçu et élaboré par d’autres. Système dans lequel vous avez été entraîné par votre papa en ce domaine, le Bélier de Yamoussoukro. Quand on dîne avec le Diable, Monsieur Compaoré…

Monsieur Compaoré,
Je pourrai ainsi continuer mais voyez-vous, la Françafric a fait une victime dans ma famille et donc, je me vois obligé de mettre fin à ce courrier pour aller pleurer mon mort. Je ne peux que vous souhaiter une longue, une très longue vie avec surtout de la santé, une santé de fer.

Monsieur Compaoré,
Soyez fort comme un Roch.

Monsieur Compaoré,
L’esprit de Sankara plane sur nous et demain ne pourra qu’être meilleur pour la jeunesse du Faso et celle de l’Afrique, avec ou sans vos amis et camarades qui ont franchi un dixième de rubicond en s’alliant au Roch.
Obambe fils de Ngakoso, October 2016©, depuis le bord du fleuve roi, le Congo. Avec une pensée pour vous et vos protecteurs mais surtout pour tous les miens, qui ont rejoint nos Ancêtres du fait de vos trahisons successives.

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