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1 septembre 2016

Elections, élections, élections… Le Gabon à son tour!

Classé dans : Politique africaine — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 16 h 00 min

J’ai dit récemment les choses sans ambages.

Pour moi, l’élection présidentielle du Gabon, du samedi 27 août 2016 dernier est un non-événement. On a demandé en gros aux Gabonais de choisir entre un verre d’eau et un verre d’eau. Ne me parlez pas d’eau plate ou gazeuse s’il vous plaît car l’eau qui leur a été servie vient de la même source.

Gabon

Point.

Une des choses que j’ai appréciée est le fait que ceux que l’on considère comme des ténors de l’opposition gabonaise se sont rangés comme un seul homme derrière un seul homme, en la personne de Jean Ping. C’est à féliciter même si cela est arrivé plutôt tard.

En effet, je pense que la politique est une chose trop sérieuse pour se permettre d’évoluer dans les a peu-près. Ce sont ces à peu-près justement qui sont en partie à la base de tous nos malheurs et de tous nos drames. Officiellement, Ali Ben Bongo Ondimba est élu en 2009, quelques trois mois après la disparition de son papa, Omar Bongo Ondimba, pour le royaume des allongés. 

Les opposants gabonais, en tout cas ceux qui se présentent comme tels, ont eu le temps de travailler sept ans durant pour proposer aux Gabonais une alternative crédible. Non, ils ne l’ont pas fait. Ils ont passé leur temps, pour ceux qui étaient encore au PDG (Parti démocratique gabonais, fondé par le papa de l’actuel président) à consolider un système archaïque qui a essentiellement enrichi les partis politiques français (tout le monde est arrosé, d’après la logique françafricaine de Bongo Ondimba, Omar de son prénom, de l’extrême droite à l’extrême gauche) tout en appauvrissant les Gabonais, malgré un pétrole coulant à flots des décennies durant et un bois exporté sans cesse sous formes de grumes, sans la moindre transformation locale. Peu avant le vote du samedi 27 août 2016, ils ont été nombreux, des caciques à quitter le navire PDG qui prenait eau de toutes parts. Des hommes qui des années durant ont façonné ce système, qui l’ont conçu, qui l’ont fait et qui du jour au lendemain, sans la moindre autocritique, sans le moindre bilan de leurs actions, se mettent à jouer les opposants.

 

Le plus triste sans doute est que le désespoir des nôtres est tel que nous sommes prêts à accepter tout et n’importe quoi, surtout la lie de ce que la politique françafricaine peut nous offrir.

 

Les gens n’en peuvent plus à l’université où les étudiants, naguère enviés, jalousés et respectés sont souvent en voie de clochardisation, sauf s’ils ont un nanti au-dessus d’eux. Les hôpitaux sont de véritables mouroirs et je pense très fort à ma très chère Emma Ikabanga, la fille de Bakoumba, qui s’en était prise à la direction d’une maternité librevilloise et à Ali Ben Bongo Ondimba, alias l’émergeur en chef car les femmes y accouchaient parfois à même le sol. La liste serait trop longue à faire de ces choses qui poussent les populations africaines dans les bras du premier venu.

 

Même quand ce premier venu à quasiment 75 ans et un CV pdgiste, si je puis dire, long comme la queue d’un dinosaure. Jean Ping aujourd’hui est un grand, un très grand pourfendeur du système Bongo, du clan Bongo, de la famille Bongo, de tout ce que les Gabonais détestent et peuvent reprocher à ces hommes et à ces femmes qui ont du Gabon, depuis 1960, ce qu’il est devenu. Cependant, on hésite entre rires et pleurs quand on entend cet homme parler. Lui, Ping, Jean de son prénom, membre de tous les gouvernements gabonais de 1990 à 2008, soit 18 ans d’affilée, occupant notamment le poste éminemment important de chef de la diplomatie. Alors, quand il parle de « Système Bongo », sachant que Bongo père (devenu Bongo Ondimba dans sa quête identitaire, entraînant tous ses enfants dedans) a été chef de l’Etat de 1967 à sa mort, en 2009, on est en droit de se demander s’il est sérieux ou s’il est victime d’une hallucination ?

 

Le « système Bongo » c’est Omar Bongo Ondimba, Jean Ping, Ali Ben Bongo et autres Casimir Oyé Mba, Jacques Nzouba-Ndama qui aujourd’hui sont rangés derrière Ping pour épingler le « Système Bongo » qui à leurs yeux est incarné par le fils de son père et tous les autres qui vivent à l’exemple de l’immortel Omar Bongo Ondimba, selon une formule très chère de l’autre côté de la frontière, du temps où Marien Ngouabi était encore un immortel.

 

En ce mois de septembre 2016, Jean Ping incarne quasiment à lui seul la caricature de ces opposants de la vingt-cinquième heure. Ce gens qui du jour au lendemain se rendent compte que le fauteuil dans lequel ils se sont assis si longtemps était plein de crasse et qu’il faille donc utiliser la lessiveuse dernier cri pour nettoyer cela. Ping parle de balayer la maison Gabon ? Chiche ! avons-nous envie de lui dire. Pour lui donc, durant les 18 ans de sa présence au sein des plus hautes sphères de l’Etat gabonais, le Gabon ne devait pas être aussi sale que cela, si nous comprenons bien ?

 

Les journalistes africains et les électeurs, sans que nous leur disions qui de Ping ou de Bongo Ondimba fils est meilleur, devraient être rigoureux face à des Ping lorsqu’ils réclament leurs suffrages. Il est tout même étrange que l’on oublie un passé, un passé pas si lointain que cela et que l’on accorde un certificat de virginité à des gens de cet acabit. 

 

Personnellement, ma position ne change pas et ne changera point sur ce choix. Je le redis : ni Bongo Ondimba ni Ping. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre.

Je me souviens des conditions calamiteuses dans lesquelles Bongo Ondimba fils a accédé au pouvoir en 2009, quelques mois après le décès de son très cher papa. Le sang avait, déjà coulé, comme quand son papa adoré avait triché lors de la présidentielle de 1993. Je me souviens de sa marche charlienne à Paris, allant pleurer les morts de ses maîtres français alors qu’en Afrique, mille et un enfants ne savent même pas ce que c’est que d’aller à l’école du fait de toutes ces guerres et autres conflits armés qui les fauchent alors que leurs premières dents n’ont même pas encore poussé.

Comment puis-je faire confiance à pareille individu? Quant à parler de son bilan, je n’ai pas envie de gaspiller mon temps à ce sujet, il a lui-même reconnu que les résultats sont loin des attentes.

 

Que ces deux hommes se débrouillent!!! 

 

Obambe NGAKOSO, September 2016©

 

 

 

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