Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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18 août 2016

Ah! le CHU de Mfoa…

Classé dans : Santé - Médecine et autres sciences — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 18 h 15 min

Ce matin, très tôt, je me suis rendu au CHU de Mfoa où j’avais pris rendez-vous pour une des miennes, malade mais qui ne pouvait s’en sortir seule en s’y rendant.

Le jour où j’avais pris le rendez-vous pour elle, avec elle, les dames du secrétariat nous avaient dit, Le 18 août, bo yaa tongo-tongo.

CHU

 

 

J’avais pris tout de même le soin de leur demander ce qu’elles entendaient par Tongo-tongo. On m’avait répondu, 07 heures du matin. J’avais pris le soin d demander à ma patiente d’être là également très tôt et de se faire accompagner car nous ne vivons pas dans le même quartier.

Bête et extrêmement discipliné, je suis arrivé à 06 heures 55’ et il y avait déjà trois personnes avant moi. On me montre une feuille de rame, format 4 où je dois cocher mon nom. Je note donc le nom de ma patiente et prends un bouquin que je me mets à lire. Une dame arrive peu après 7 heures du matin, met un temps fou avant de trouver le trousseau de clés pour ouvrir la porte du service. Enfin, quand je dis porte… Il y a bien une porte en bois derrière laquelle on trouve une porte avec des barres métalliques. Si celle-là semble difficile à franchir, la porte en bois a un grand trou à travers lequel on pourrait faire passer un éléphant et un hippopotame en même temps. Comment peut-on travailler dans de telles conditions ?

Quelques minutes après, une autre dame arrive. Si la première est partie, car ne faisant pas partie de ce service, celle-ci y travaille bien. Je la reconnais. Et ainsi de suite. Elles se retrouvent là à trois et nous, dehors, le nombre ne fait que gonfler. Pas loin de quinze à ce moment-là. Bien entendu, le docteur n’est pas là. « Pas encore arrivé », selon la formule consacrée. On a alors continué à attendre, tous autant que nous étions. Je vois une dame,  toute de blanc vêtue. Pendant qu’on échange, j’entends le nom de ma patiente qui est appelée. J’explique  qu’elle est bloquée dans les embouteillages et hop ! la voilà qui apparaît. Je me souviens que son nom était en quatrième position et je veille. Le dieu local, docteur (le seul médecin de ce service à exercer ce jour, c’est comme cela, ne cherchez pas à savoir où sont passés les trois ou quatre autres) finit par arriver sur le coup de dix heures.

Vous trouvez que c’est tard ? Et puis quoi encore !?

Et voilà que les gens sont reçus et comme je le soupçonnais, ce ne sont pas les premiers arrivants qui ont droit aux premières consultations. Je compte impatiemment et quand la quatrième personne arrive et que ce n’est pas ma patiente, je bous carrément et on me dit, Patientez, on va vous appeler ! Que nenni, les Nègres ont trop attendu et je n’aime pas beaucoup ce verbe.

Je fais un scandale et il s’ensuit un échange avec l’assistance du docteur ;

-       Nous ne sommes pas responsables du retard du médecin.

-       Madame, là n’est pas la question. Le retard du médecin, je le réglerai avec lui. Cependant, vous, ici, à l’accueil, vous devez d’avoir un minimum de professionnalisme car votre façon de traiter les patients est tout simplement inadmissible. Vous recevez les gens en fonction de vos affinités.

-       Je respecte la liste qu’on m’a donnée.

-       Faux, madame. Il y a des gens ici qui ont été reçus déjà alors que leurs noms figurent après le nôtre sur cette liste.

Outrée, la dame est allée chercher la liste et, pendant ce temps, les secrétaires de l’accueil regardaient qui le plafond, qui le sol, qui encore leurs tout petits pieds.

Elle me suit donc dehors et, stupeur ! que vois-je ? Une liste qui n’a plus rien à voir avec celle sur laquelle j’avais écrit. Je lui explique cela et elle me sort :

-       C’est la liste qu’on m’a donnée, je ne suis pas responsable !

-       Si, vous êtes responsables car ces dames qui vous ont fourni cette liste ont menti et trafiqué et vous encouragez cela. Ne me dites pas que depuis que vous travaillez ici, jamais vous n’avez entendu de ce genre de choses ? Dois-je vous évoquer le cas du monsieur qui a fait un scandale ici, hier matin ? Même si je n’y étais pas, je suis au courant. Je vous promets une chose, avec moi, les choses ne se passent pas ainsi. Je ne suis pas un homme endormi. On verra.

Elle repart et moins de cinq minutes ensuite, c’est elle qui vient nous chercher.

En sortant, je n’ai cessé d’exhorter tous ceux qui étaient encore dehors, en train d’attendre. S’ils voulaient se faire soigner, qu’ils commencent par se faire respecter. S’ils ne le font pas, ils n’auront rien de plus si ce n’est des soucis de santé en plus. Il est quand même scandaleux d’apprendre que la veille, le même docteur est arrivé à 10 heures (décidément!!!) pour s’en aller à 11 heures, non sans désinvolture, en chassant à peine les patients qui, sur le coup, devenaient comme des emmerdeurs. J’ai vu un homme de 57 ans, sur un fauteuil roulant, hospitalisé au troisième étage pour des soucis de tension. Il avait les yeux fermés, les pieds bien enflés et il n’était pas à mesure d’esquisser le moindre geste. Cet homme ne fut donc pas reçu la veille car au bout d’une heure de travail, monsieur le Dieu, docteur de son état, avait assez travaillé. C’est tout simplement scandaleux. Scandaleux.

Je sais que je vais encore me faire des amis dans le corps médical mais tant pis. Je suis là et je recommencerai.

 

Obambe NGAKOSO, August 2016©

 

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