Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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1 août 2016

Les françafricains et leurs réformes: Ouattara dans toute sa splendeur…

Classé dans : Politique africaine — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 22 h 14 min

Il y a quelques années, alors que Nicolas Sarkozy était encore président de la France et de ses colonies, le journaliste (RTL à cette époque) Jean-Michel Aphatie, recevant un homme politique fera part de son agacement en disant, Réformes, réformes, réformes ! Tout le monde est pour les réformes. La question est de savoir ce que vous entendez par « Réformes ». C’est comme la pluie et le beau temps, tout le monde est pour le beau temps.

 

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Cet homme né en 1958 avait à cette époque plus de 20 ans de métier et savait de quoi il parlait en disant cela. Ils sont nombreux en France, quand ils se retrouvent devant les journalistes, devant leurs militants ils ne cessent de citer le mot « réformes » dur soir au matin, faisant même de cela une sorte de leitmotiv. Hélas ! pour leurs électeurs, un leitmotiv jamais suivi d’effets. Jamais d’actes.

Ces gens ont formé des générations entières d’élites en Afrique et chez eux avec le résultat que l’on connaît. Hélas ! pour notre plus grand malheur.

Combien ne sont-ils, ces dirigeants africains qui claironnent tous les jours qu’il faut réformer nos institutions, nos Etats etc.

La Côte d’Ivoire nous offre un spectacle des plus désolants avec Alassane Dramane Ouattara qui devient jour après jour pire que Guignol avec ce qu’il appelle « réformes ». C’est tout de même fort de café. Voilà un homme qui est arrivé au pouvoir dans les conditions que l’on sait, avec des milliers de morts (des dizaines de milliers ?), des hectolitres de sang versés rien que pour assouvir sa soif de pouvoir et son désir immense de se faire appeler « président de la République de Côte d’Ivoire ». Voilà un homme qui sait que l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 (attendue en fait en 2005, mais sans cesse reportée du fait de la guerre que lui et ses parrains occidentaux n’ont cessé de mener contre la démocratie ivoirienne, incarnée par le président Laurent Koudou Gbagbo) ont été qualifiées en ce temps-là d’ « élection présidentielle la plus chère du monde ». Voilà un homme qui sait que la Côte qu’il avait en partie détruite, qu’il avait saignée à blanc (on se souvient entre autres du casse de la BCEAO en 2003, à Bouaké, par des hommes à lui), n’avait pas les matériels d’organiser lesdites élections. Voilà un homme qui sait qu’en arrivant au pouvoir, les caisses étaient plus que vides. Voilà un homme qui savait très bien que la pluie de milliards promise lors de la campagne de cette même présidentielle ne viendrait jamais.

Jamais.

Jamais.

Jamais.

Pour une raison évidente qui ne nécessite aucune expertise dans la haute, moyenne comme basse finance. L’argent ne tombe pas du ciel. Nulle part. Sur aucune planète on a déjà assisté à pareil spectacle et je plains vraiment les gens qui ont cru à ce bonimenteur.

Voilà qu’il lui a pris une idée après sa « brillante réélection » lors de la présidentielle de 2015. En effet, il s’est mis dans la tête de vouloir réformer les institutions ivoiriennes. On aurait été tenté, très aisément, de dire « Chiche ! En voilà une affaire qu’elle est bonne !!! » Pourtant, connaissant le pedigree de cet individu, il n’y avait rien, mais alors là, rien du tout à attendre de lui. En tout cas, rien de positif.

Cet homme, il faut le dire, je l’ai déjà dit et je ne cesserai jamais de le dire, est une vraie calamité pour notre continent. Dès qu’il touche une chose, ou il la détruit, ou bien il la transforme en débris. C’est ce qui se passe avec ses fameuses « réformes » qui sont tout sauf des réformes.

Comment et sur quelles bases cet individu peut nous proposer d’une part la création d’un poste de vice-président de la République et la création d’un Sénat ? Avec quel argent ? La fameuse pluie de milliards tant attendue ?

C’en est tout simplement hallucinant…

Quand est-ce que des Africains dignes de ce nom vont se lever pour être capables, même en étant ministres, députés ou que sais-je encore, d’arrêter dans leurs chefs quand ces derniers se lancent dans des aventures foireuses, ruineuses et in fine inutiles ?

Quel sera l’apport pour les Africains de Côte d’Ivoire de disposer d’un vice-président ? Que gagneront-ils en ayant un Sénat ?

Alassane Dramane Ouattara voit sa tête enfler quand il entend les gens rappeler qu’il est docteur en économie. Il a même exigé des siens qu’on accole son titre de « docteur » à celui de « président de la République ». Lui, alors, qui avait bénéficié il y a plus de 50 ans d’une bourse, pour le compte de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso) pour aller faire ses classes aux USA, n’a quand même pas oublié ce que c’est qu’étudier. La situation de l’Université ivoirienne est catastrophique. Il n’a qu’à demander au professeur Marie-Gilbert Ngo-Aké (brillant économiste) qu’il fit embastiller dès que la victoire militaire française fut consommée sur la démocratie ivoirienne, dans quelles conditions les jeunes ivoiriens étudient.

Il n’y a pas de sous pour l’école ivoirienne, il n’y a pas de sous pour les hôpitaux ivoiriens où parfois il manque des tensiomètres (témoignage de première main, celui-là), il n’y a pas de sous pour créer au moins une usine de café, une usine de transformation de cacao, mais on en trouve pour de futurs sénateurs et un futur vice-président.

Ubu n’aurait pas rêvé mieux. Ne parlons même pas de Kafka.

Si Ouattara veut appliquer bêtement ce qui se fait aux USA et dans d’autres pays où l’anglais est la langue officielle (cas du Nigeria, il convient de lui apprendre (de lui rappeler ?) que les Constitutions de ces Etats fédéraux stipulent clairement que c’est dès l’élection que le « couple » président et vice-président se présentent devant les électeurs pour dire qu’ils sollicitent les suffrages du peuple afin que, ensemble, 4 ans durant, ils dirigent le pays. Il n’est pas, il ne saurait être question que le numéro 1 désigne selon son bon vouloir un numéro 2 (son neveu, sa maîtresse ou pourquoi pas son amant) comme vice-président et donc successeur putatif en cas de vacance de pouvoir. C’est d’un ridicule sans fin. Il faudrait vraiment arriver qu’on nous épargne d’une telle catastrophe et je compte sur l’intelligence, la sagesse et la clairvoyance de la classe politique ivoirienne pour que ce funeste projet ne voit jamais le jour. C’est valable pour le RDR (Rassemblement des républicains, et il m’en coûte vraiment de le dire…)

Du côté de la création du Sénat, l’argument financier est bien entendu le premier que je mets en avant car vraiment, on n’imagine pas à quel point ce genre d’institutions qui ne servent strictement à rien nous coûte, sur le continent. Ce machin que nous avons bêtement copié chez nos colons, les Européens est de plus en plus décrié en France à tel point qu’il est tout le temps question de le supprimer. Seul le courage manque aux dirigeants français (gauche et droite confondues) de mettre fin à cette parenthèse tout sauf glorieuse de leur histoire politique. Les sénateurs coûtent cher aussi bien en Afrique qu’ailleurs, ils sont souvent élus pour 9 ans et de plus, le sieur Ouattara a eu l’idée du siècle en voulant en nommer un tiers.

Rien que ça !

Pourquoi pas les deux-tiers ?

Pourquoi pas les quatre-tiers, pendant qu’on y est ?

Ces gens sont vraiment persuadés que président = tout m’est permis. Cependant, comment leur en vouloir quand on sait les conditions dans lesquelles ils arrivent au pouvoir ? Du moment qu’ils ont l’assurance d’avoir un parapluie en béton, made in France, au-dessus de leurs têtes avec de solides pare-chocs latéraux, frontaux etc., pourquoi ne pas se permettre même l’inadmissible ?

Comment au vingt-et-unième siècle peut-on penser qu’un sénateur puisse être nommé ? Voilà encore une preuve que les diplômés françafricains sont les plus grands dangers pour le progrès social des Africains. Ils sont une plaie qu’il faut prendre la peine de soigner sinon le corps entier (l’Afrique) va pourrir et quand on s’en rendra compte, il sera trop tard.

La Côte d’Ivoire non seulement n’a pas besoin de ces institutions, mais de plus, n’en a pas les moyens. Il y a autre chose à faire. On sait tous et toutes que celui qui s’en dit le président, Alassane Dramane Ouattara aime tout sauf la Côte d’Ivoire et tous les jours il fait payer à ce pays cette haine, comme si ce pays et sa population lui avait fait quelque chose. De grâce, il n’est pas obligé de faire pire que ce qu’il a fait depuis son irruption brutale avec ses amis du FMI (Fonds de la misère instantanée) sur la scène politique ivoirienne en 1990.

De grâce !

 

Obambe NGAKOSO, August 2016©

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