Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

24 février 2016

A quoi servent nos fameux officiers?

Classé dans : Défense,Education — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 10 h 21 min

Les Congolais se souviennent des propos tenus par un certain Jacques-Joachim Yhombi-Opango, quand il avait dit un jour, Parole d’officier !

Certains en avaient ri. Pourquoi ? D’une part, parce que Yhombi-Opango est un ancien chef d’Etat et que son passage à la direction du Congo n’a pas particulièrement été marqué par des actions d’éclats positifs.

Savoir inutile

D’autre part, depuis le départ du président Alphonse Massamba-Débat, c’étaient des officiers (commandant, colonels, généraux) qui avaient présidé aux destinées du Congo, occupant des postes très importants : président, ministres etc. et on se souvient particulièrement de toutes ls périodes sombres que nous avons connues. Alors, Parole d’officier ?

C’était plutôt rigolo pour les Congolais d’entendre cela. Que pouvait bien valoir une parle d’officier ? En toute honnêteté, rares sont les officiers congolais qui ont l’estime de la population.

L’un des rares officiers africains dont le nom est respecté partout est le capitaine Thomas Sankara. Ce n’est sans doute pas juste une coïncidence si cet homme n’a pas pensé un seul instant à changer son galon pour demeurer capitaine même après 4 ans de pouvoir. Il est devenu une légende vu son comportement en tant que ministre de l’Information (), en tant que Premier ministre () puis en tant que président de la République de Haute-Volta puis du Burkina Faso. Le 15 octobre 1987, il était assassiné par ses propres frères d’armes, chargés par celui qui a été son ami et son frère quasiment de sang, Blaise Compaoré (le néo naturalisé ivoirien).

Plus près de nous, j’avais bien ri quand en 2012, le président malien, ex-général, Amadou Toumani Touré, avait fui le Mali pour Dakar. Je tiens à réitérer une chose que je dis sans cesse : les Africains sont chez eux en Africains ; le Malien est chez lui au Botswana ; le Tanzanien est chez lui au Togo et j’en passe. Aussi, cela ne me pose aucun souci qu’un Malien s’installe à Dakar mais là, c’est quand même un Mali qui est quasiment en guerre et voir cet homme, général à la retraite, fuir comme un voleur, ça la fout mal. Il n’y a pas de quoi être fier de lui. Jamais ! Comment cet homme peut-il avoir encore le respect du moindre Africain ?

En 2014, lorsque la rue fit comprendre à l’armée burkinabè qu’il lui fallait lâcher son chef, le fameux Blaise Compaoré, ex-officier lui aussi, car il avait fait son temps et qu’il n’avait plus rien à apporter (si jamais il avait apporté une once de chose), ni à proposer, ni à montrer aux Burkinabè, l’armée avait signifié à Compaoré qu’il lui fallait rendre son tablier. C’en était fini de lui. Et voilà-t-y pas que cet homme, sans la moindre honte, se mettra à se comporter comme un vulgaire marchand de tapis, marchandant le sort des siens (notamment son frère François Compaoré). Vraiment sans la moindre honte ! Et, en final de compte, il fera appel, en bon esclave qu’il est, qu’il a sans doute toujours été, à ses maîtres français pour fuir ce qu’il prétendait être son pays. Direction ? Plusieurs territoires berlinois, pour finir en Côte d’Ivoire, une des colonies par excellence de la France où j’espère qu’il ne coule point des jours heureux.

Comment et pourquoi ces hommes, qui prétendent être des officiers, qui nous font tout un foin sur leurs formations faites en Afrique comme hors du continent, sont les premiers à prendre la poudre d’escampette quand ça chauffe dans nos enclos ? N’ont-ils pas été formés pour défendre nos enclos coloniaux, donc nos vies, nos biens meubles et immeubles quand nous sommes attaqués ?

Le savoir qu’ils ont acquis durant toutes leurs années de formation, finalement, ça leur sert à quoi ? Sachant que c’est avec l’argent du contribuable africain qu’ils sont formés, à quoi nous servent ces formations ? En quoi cela profite à notre continent ?

 

Un peu de modestie ne serait vraiment pas de trop, de la part de ces fameux officiers et un peu de bon sens ne serait pas non plus de trop de la part de leurs thuriféraires.

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais été béat d’admiration devant ces gens qui sont présentés à tort comme des deus ex-machinaIls sont des humains comme les autres et donc le fruit de nos sociétés, tout simplement. Ils peuvent prendre leurs retraites au grade de caporal comme de général, cela ne changera rien à la chose. Notre continent se fait agresser tous les jours par l’Occident : ils sont combien ces officiers qui ont réussi à nous tirer de la panade face à tous ces ennemis qui veulent notre perte ?

Quand on parle de revoir nos programmes scolaires, cela doit également inclure la formation de nos troupes. Nous ne pouvons plus continuer à gaspiller des centaines de millions de francs coloniaux en envoyant des gens se former pour être soit des incompétents soit nos propres ennemis car confier l’éducation de son enfant à son ennemi est pure folie. Quant à ceux qui se font former sur le continent africain, ce sont des patriotes qu’il faut former désormais, dans le cadre de l’Etat fédéral africain. On doit leur apprendre non pas le micro-nationalisme, non pas à défendre seulement leurs villages, mais le continent tout entier. On doit leur apprendre non plus à utiliser leurs armes de guerre non pas contre leurs frères africains, mais contre nos ennemis extérieurs.

Surtout, surtout, il faut leur apprendre que leur savoir doit être utile au continent et non pas le contraire!.

Obambe NGAKOSO, February 2016©

 

 

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie