Cheikh Anta Diop, l’Etat fédéral africain et la CPI
Le 7 février 1986 s’en allait l’Wsir Cheikh Anta Diop (CA Diop). Il venait à peine de fêter ses 62 ans en décembre 1985.
Voilà un homme qui a abondamment écrit, sur qui on a énormément écrit et sur qui on écrira encore et encore.
En cette année du trentième anniversaire, j’aurais voulu parler de lui en long et en large car c’est bien la moindre des choses que je puisse faire devant mon écran d’ordinateur.
Un sujet me vient à l’esprit : qu’aurait dit CA Diop au sujet du procès du président de la République de Côte d’Ivoire, Koudou Gbagbo ?
Faire parler les morts est un exercice plus que délicat et il st très risqué de s’y lancer. Je ne le ferai donc pas d’autant qu’en son temps, la CPI n’existait pas encore.
Macky Sall a dit qu’il n’avait pas de commentaire à faire, au micro de Christophe Boisbouvier de la radio RFI, suite au propos du président ivoirien, Koudou Gbagbo, depuis La Haye où il dit qu’il est innocent des faits qui lui sont reprochés. Venant de la part de celui qui a le titre de « Président de la République du Sénégal », rien ne devrait surprendre en entendant et en lisant pareils propos. CA Diop nous avait longuement avertis il y a des décennies de cela : si nous n’allons pas vers l’Etat fédéral africain, la situation de sud-américanisation subie par les anciennes colonies espagnole et portugaise d’Amérique ne sera rien aux côtés de ce qui nous arrivera. Et c’est bien ce que nous ne cessons de subir.
Les mêmes qui combattirent CA Diop quand il était étudiant en France, le combattirent quand il rentra sur le continent et le système continue avec la CPI, dédiée quasi spécialement aux Africains accusés de tous les maux de la terre.
CA Diop, en solidarité avec l’ex-président du Conseil du Sénégal, Mamadou Dia, refusa de faire à nouveau de la politique tant que Dia ne serait pas libéré des geôles françafricaines. Quelque chose me dit que CA Diop ne serait pas tu, même âgé de 92 ans. Ce n’était pas son genre et tous ses écrits en témoignent.
CA Diop c’était au-delà de la science ; au-delà de son immense érudition, d’abord et avant tout le combat pour une Afrique digne. Et cette dignité passe nécessairement par la mise en place d’un Etat fédéral Panafricain. C’est cet Etat et lui seul qui nous évitera les humiliations auxquelles nous assistons, avec un chef d’Etat enlevé manu militari par une armée étrangère à notre continent et qui plus est, ennemie, puis déporté dans une prison coloniale. Ça, je mets ma main à couper, CA Diop, de par ses convictions, de par son parcours plus que cohérent, ne l’aurait jamais accepté.
Jamais !
C’est aussi pour cela qu’en ce jour anniversaire de son départ pour le pays des Ancêtres, j’ai une très forte pensée pour lui, le fils de Ceytou.
Obambe NGAKOSO, February 2016©
Les pays africains ont adhéré, pour les signataires, librement au traité de Rome. Il est mal venu de leur part de se mettre à chialer après avoir remis à l’oppresseur le bâton pour les battre… Ensuite, je ne sais pas que voulons-nous en tant que panafricains? La justice ou l’injustice? La CPI est la conséquence de notre culture de l’EXCUSE… Où est cette justice PANAFRICAINE pour juger nos criminels africains car de Boko Haram, l’Érythrée, le Sudan, Sud-Sudan, la Côte d’Ivoire, la Libye, la Centrafrique, les viols en RDC, la Somalie, le Burkina Faso avec les assassinats de Thomas Sankara et Cie, les plus de 10.000 morts au Congo de 1997 à 1999 avec des partis tribalistes et sanguinaires qui ont toujours pignon sur rue…. Quand l’Afrique va t-elle juger ses criminels? L’UA est une association majoritairement d’autocrates et de sanguinaires et l’exemple du Burundi nous le rappelle… Alors, même si je ne suis pas pour la Comédie Pénale Internationale, je la préfère à l’impunité de nos criminels, et je soutiens le président Gbagbo dont le seul risque maintenant et d’encourir un verdict Politique. Cependant, quand le lion donne sa version comme nous pouvons le suivre, l’histoire du chasseur devient une fable…