Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

8 février 2016

Cheikh Anta Diop et l’argent

Classé dans : Anniversaire — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 10 h 51 min

Tout petit, j’ai souvent entendu des médecins dire que le taux de mortalité trop élevé localement était dû au fait qu’ils n’avaient pas les moyens.

Des années après, le disque ne semble pas avoir pris la moindre ride : Nous n’arrivons pas à bien travailler faute de moyens !

CAD Labo

Les chercheurs congolais ne trouvent quasiment rien ? C’est parce qu’ils n’ont pas les moyens. C’est cette chanson qui est serinée depuis la nuit des temps.

Deux hommes, encore de ce monde, qui ont très bien connu Cheikh Anta Diop, qui ont été ses disciples nous ont dit que* leur maître ne gagnait pas plus de 80.000 francs CFA/mois, en tant que chercheur à l’IFAN**. Malgré sa thèse soutenue en France, en effet, l’Etat sénégalais, alors dirigé par Léopold Sedar Senghor, lui avait fermé les portes de l’enseignement à l’Université de Dakar***. Je ne sais pas combien il avait comme primes de recherche, mais je doute très fort que les montants aient été supérieurs à ce qu’il gagnait mensuellement.

L‘argent, le manque d’argent ne doit pas, ne doit plus être l’excuse fondamentale pour justifier une quelconque léthargie, une quelconque apathie des chercheurs. Avec juste un crayon et un papier, un mathématicien peut faire de la recherche. Avec la masse d’informations dont on dispose aujourd’hui, un économiste, un sociologue n’a pas besoin d’une pluie de milliards pour chercher et trouver.

CA Diop n’a jamais croulé sous l’or. Il n’a jamais été ni millionnaire ni milliardaire. Il s’est battu avec de très modestes moyens et une paie vraiment ridicule et insultante pour un homme de son niveau, et il a cherché. Il a cherché et il a trouvé.

Quand on parle de lui, qu’on se réclame de lui, qu’on se veut vulgarisateur de ses idées et mieux encore, quand on se dit disciple de CA Diop, et qu’on est à un poste de décision, même si ce n’est pas dans le domaine de la recherche, la moindre des choses est d’éteindre le disque du manque de moyens et de passer à l’action.

L’action qui doit consister à se battre pour la restauration de la conscience noire.

L’action qui doit consister à se battre pour que le Noir recouvre sa dignité tant bafouée, des siècles durant.

L’action qui doit consister à se battre pour que le Kamit ne soit plus enchaîné à des forces extérieures.

Bref ! l’action qui doit concourir pour que les Noirs, à travers le monde entier, ne rasent plus les murs, ne courbent plus l’échine mais retrouvent la place qui est la leur, la vraie, dans le concert des Nations.

Le moindre texte de CA Diop qui nous parle se doit d’être diffusé le plus largement possible.

Le moindre livre de CA Diop dont nous nous servons mieux encore que la bible et le coran réunis, on doit le relire, en faire l’exégèse, en tirant toute la quintessence possible et le faire connaître.

C’est aussi tout cela que CA Diop, de là où il est, attend de nous.

 

Obambe NGAKOSO, February 2016©

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