Mention très bien à Vincent Bado, Africa24 et au Burkina-Faso
Ce soir, je me suis régalé en suivant la chaîne de télévision Africa24. L’émission portait sur la présidentielle et deux des candidats avaient sur le plateau leurs représentants.
Sincèrement, il y avait de la qualité sur le plateau. Non pas que les idées défendues par les représentants des candidats m’aient séduit, mais c’est surtout les échanges qui ont été à la hauteur et là, je tiens à saluer particulièrement le jeune Vincent Bado. Ce dernier est le secrétaire général de l’UGEB (Union générale des étudiants du Burkina-Faso). Il a clairement fait comprendre aux deux journalistes présents sur le plateau et aux deux autres invités que rien dans les programmes des candidats n’allait dans le sens des intérêts des étudiants et que par conséquent, eux, à l’UGEB, ils appelaient tout simplement les étudiants à ne pas aller voter.
Point !
Je ne sais pas pour vous mais c’est la toute première fois que je vois un étudiant (si jeune en plus !) débattre, argumenter posément, de façon intelligible et prendre une telle position. C’était tout simplement un grand moment de télévision !
En face de lui, il avait beau y avoir un professeur d’université (qu’il avait peut-être déjà croisé en fac ou qu’il croisera peut-être un jour en cours), il a tenu bon le long du débat en faisant bien comprendre que les candidats étaient à côté de la plaque. Pour lui, à n’en pas douter, les enjeux sont ailleurs et non pas là où ses adversaires du soir voulaient bien le faire comprendre.
Quand il a posé la question de la souveraineté, il faut bien dire que sur le plateau, il y avait comme un malaise car personne n’a rebondi dessus. Il a eu beau prononcer le mot plusieurs fois, rien n’y a fait. Le journaliste (Babylas Bottom) a fait son job en disant vouloir chercher le lien entre souveraineté et les projets, le jeune étudiant lui a répondu. Conclusion du journaliste ? « Là, vous vous éloignez du sujet… »
Bado : « Non, on ne s’éloigne pas. » Bien au contraire, il a expliqué puis démontré que le Burkina-Faso n’est pas en réalité un pays indépendant. Pas souverain. Il a rappelé qu’on ne peut être souverain et voir son président se faire exfiltrer comme on l’a vu. Il a insisté sur le fait qu’aucun projet économique ne pouvait aller dans le sens du peuple quand le pays n’est souverain.
Bien entendu, personne ne rebondira et même les journalistes eux, passeront à autre chose.
Moi, je me suis régalé.
Il ne faut point désespérer de cette jeunesse. Ce Bado, il a une conscience politique. Je ne vois pas comment dans les mois ou les années à venir, on n’entendra pas parler de lui car il en a dans la cabesa.
Pour Bado, c’est simple : les étudiants ne doivent donc pas aller voter. Que faire alors ? Manifester, travailler sur le terrain, revendiquer leurs droits etc.
De tels moments de TV, on en redemande.
Obambe NGAKOSO, November 2015, ©
Je viens de lire votre post. J’en suis flatté. Juste une précision, j’étais Secrétaire général et non le président de l’UGEB. Merci
Bonjour Vincent Bado,
Merci pour cette précision que je vais m’empresser de prendre en compte en corrigeant la chose.
Encore une fois bravo et surtout merci d’être passé dans cette maison.
Obambe