On cerche le respect (1)
J’expliquais récemment à des proches que le respect tait une vertu cardinale de moins en moins partagée en nos contrées. Et c’en est vraiment déplorant.
J’en ai encore fait la désagréable expérience aujourd’hui dans une pharmacie de Talangaï.
J’expliquai à un jeune frère que cet établissement devait être à coup sûr être plus âgé que lui, vu qu’il aura lui, à peine 23 ans en décembre prochain et que, si e me souviens bien, la pharmacie du Verre d’Ô doit avoir, si ma mémoire ne me tope as, trente u moins. Elle est tellement bien connue et bien située qu’elle a donné son nom à un arrêt de transports en commun.
J’y étais donc cette après-midi pour les médicaments d’une proche qui ne pouvait se déplacer car justement, malade. La dame qui s’annonce vers moi commence par un « oui… ? »
Et moi qui pensais que le « Bonjour » ou le « Mboté » faisaient office de « Bienvenu ».
- Bonjour. Vous prenez cette carte s’il vous plaît ?
C’est une carte d’assuré social que je lui présente et voilà que la dame (apparemment plus jeune que moi, mais c’est un détail dont vous vous en foutez et moi aussi, hein ?) me demande le carnet qui va avec. Je lui dis qu’il n’y en a pas. S’ensuit alors un dialogue de sourds (avec une bonne dose d’arrogance de sa part). J’appelle la pauvre assurée qui me confirme qu’il n’existe aucun carnet pour ça, ordonnance et sa carte suffisant largement. Que nenni. La dame me prend de haut et comme tout le monde lui obéit, inutile de chercher la boss ici, c’est elle.
L’assurée me demande alors si ‘i de quoi aller jusqu’à la pharmacie Mavre.
Mavre.
Pharmacie Mavre. Nous avons grandi avec ça. Qui ne la connaît pas ?
Je prends don un cent-cent* depuis Talangaï pour l’avenue de France** à Poto-Poto. Oui, ici les transports privés déterminent leurs trajets et donc leurs terminus comme bon leur semble. De là, je marche tranquillement vers Mavre. C’est assez agréable car le centre-ville de Mfoa ressemble à un cimetière les week-ends : on compte les rares chats qui y circulent. La pharmacie est toujours là, au rond-point City-Center. L’accueil n’a rien à voir même si e trouve que le gars qui vient vers moi a une tête qui me revient. En *** moins de cinq minutes, tout est fait pour moi et je me renseigne au sujet de ce fameux carnet de santé demandé à Talangaï : il n’existe tout simplement pas.
Mal polie et ignorante de ses propres choses, en plus.
Je ne sais pas quand je vous retrouve car le réseau est dan un état…
Obambe NGAKOSO, June 2015©
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*: Taxis collectifs, bus, dont le proix de la course fut de cent francs CFA il fut un temps
**: Oui, ça existe encore. On se demande bien pourquoi…
***: En effet, il me dira plus tard qu’il est un ami de mes petits-frères.