Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

18 juin 2015

Afrique, CPI: doit mieux faire

Classé dans : Justice — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 21 h 50 min

Ces derniers mois, on trouvera difficilement trace d’un événement qui aura autant secoué le Net (blogs, sites Internet, réseaux sociaux, Emails, etc.)

Le lendemain de la « chose », j’ai lu un message arrivé fort tard dans la nuit qui était assez explicite : Obambe, désolé de t’écrire si tard car je ne sais pas si tu consultes tes emails seulement sur ton ordinateur ou sur un autre support. Je voulais savoir si c’est vrai que le président el-Béchir a bien été empêché de quitter l’Afrique du Sud ou pas ?

CPI

En effet, le chef de l’Etat du Soudan, Omar Hassan el-Béchir, en place depuis le 30 juin 1989 (soit quasiment 26 ans), poursuivi par la CPI (Cour pénale internationale) pour crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, au Darfur, grande région soudanaise de plus de 510.000 kilomètres carrés, où une guerre sévit depuis 2003.  Cette guerre a fait l’objet de 22 résolutions onusiennes et de 3 du côté de l’Union européenne. En vain car Khartoum, on le sait, les faits sont établis, par le biais notamment de milices appelées Djandjawids massacrent les populations fur de cette région divisée depuis quelques années en 5 régions.

Il ne faut pas compter sur l’ONU pour régler nos problèmes. Surtout pas les guerres car l’expérience nous prouve au quotidien que lorsque l’ONU met un seul orteil dans un de nos enclos coloniaux, la situation au contraire, empire et les morts se ramassent à la pelle. Cependant, c’est du côté de l’Union Africaine que l’incapacité nous fait le plus mal, nous cause le plus de torts. Il y a au sein de cette instance une commission appelée Commission Paix et Sécurité dont on est en droit, légitimement, de se poser la question de savoir à quoi elle peut bien servir quand on voit non seulement le nombre de conflits armés qui endeuillent le continent tous les jours, mais surtout les durées de ces conflits et la Guerre du Darfur en fait partie. Si plus de 50 Etats sont incapables de mettre fin à un conflit sur un territoire faisant à peine moins de 1,7% de son territoire, c’est que nous sommes vraiment mal.

Il ne faut pas s’étonner alors que les plus grands fabricants d’armes au monde, et aussi les plus gros vendeurs, ceux qui attisent le plus de conflits armés sur cette Terre (et c’est dans leur intérêt) soient champions du monde toutes catégories confondues de l’hypocrisie en utilisant un instrument étrange appelé CPI pour, disent-ils, traiter la question du Darfur et – pourquoi pas ? (soyons fous, n’est-ce pas ?) -y mettre un terme un jour. C’est ainsi que depuis des années, face au vide laissé (encore une fois, une fois de trop !) par les Africains. Le président soudanais est ainsi « traqué » par les maîtres du monde, pompeusement appelés « Communauté internationale ».

Je l’ai suffisamment écrit sur cet espace et aussi sur mon blog précédent. Omar Hassan el-Béchir n’est pas ma tasse de thé et je ne prendrai jamais un morceau d’un quelconque gant pour dire qu’à mes yeux, cet homme est un criminel et un des pires ennemis du peuple Kamit et que son compte doit être réglé sans tarder. Cependant, mon amour pour mon continent, mon amour pour mon peuple m’interdisent de laisser à autrui qu’à des Kamit le traitement et le règlement judiciaire, policier ou militaire d’une quelconque affaire africaine. La plus légère comme la plus grave qui soit. C’est inconcevable pour moi et je n’aurai jamais assez de mots pour le crier ni assez de temps pour le répéter sans cesse.

Aussi, depuis que ce criminel d’el-Béchir est traqué par l’Occident, je suis de ceux qui font attention tous les jours à ce qu’il ne se retrouve pas dans les geôles coloniales appelées « CPI » à La Haye. Les Africains qui s’y trouvent sont de trop : ils n’y ont pas leurs places et à mon avis, jamais ils n’y auront leurs places.

La réaction des chefs d’Etats africains est donc bonne et à saluer. Espérons qu’à l’avenir, cela se répète et que plus aucun des nôtres ne soit livré en pâture à la justice esclavagiste. Il faut le dire et le redire car dans un passé très récent, cette solidarité n’a pas été de mise en voyant des Africains être déportés à La Haye comme des bêtes de somme. Cela nous a rappelés et nous rappelle encore ces sombres heures du trafic négrier transatlantique (4 siècles) et celles plus sombres encore du trafic arabo-musulman (14 siècles).

Après avoir dit cela, je vois encore une fois des fils et filles du continent me dire que je cautionne le fait que je cautionne les crimes d’el-Béchir. Que nenni.

Et plutôt 666 fois qu’une : non, non, et encore non !Il nous fait mettre en place des institutions, des instances pour juger les nôtres, pour régler nos problèmes qu’ils soient de l’ordre du quartier ou des crimes de génocide. Nous sommes assez murs pour cela.

Nous manque-t-il des juges ? Non !

Nous manque-t-il des avocats ? Non !

Nous manque-t-il des greffiers ? Non !

Alors, on attend quoi ? Brisons les chaînes mentales qui nous entravent et on aura fait un grand pas vers l’indépendance. La vraie. Pas la frelatée.

 

Obambe NGAKOSO, June 2015©

PI (

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