Bénin: Vente de la maison du président Maga, et les symboles dans tout ça?

L’histoire, la culture, voilà des choses qui ne semblent pas intéresser certains de nos dirigeants. Et, on ne mettra pas tout sur les formations académiques de tel président, de tel ministre. Non.

Hubert Maga

Il y a une vraie absence de conscience historique qui anime certaines de nos élites à tel point que rien ne leur semble être important en dehors de conserver leur pouvoir, leurs prébendes, de bénéficier de tous les avantages du pouvoir. Dès qu’il est question d’histoire, de culture, on a souvent affaire à du folklore, guère plus.

J’ai appris hier avec stupéfaction que la maison du président Hubert Maga (1916-2000), ancien chef de l’Etat du Dahomey de 1960 à 1963 avant d’être renversé par le colonel Christophe Soglo. Il reviendra au pouvoir en 1970 pour 2 ans pile-poil. C’est Mathieu Kérékou qui le renverse…

Le pauvre Maga a quitté notre terre en 2000 et voilà que sur la route d’Amiens, en allant tenir notre conférence ce samedi 13 juin, j’apprends que la maison de ce regretté homme a été vendu par les siens, au groupe Bolloré qui a eu la bonne idée de la raser pour y bâtir autre chose.

Comment et pourquoi l’Etat béninois, à la tête duquel est censé se trouver un certain Boni Yayi, n’a-t-il  pas fait jouer son droit de préemption afin que cette demeure, la seule de l’ex-chef de l’Etat devienne partie intégrante du patrimoine béninois?

C‘en est tout simplement hallucinant.

Le mot ridicule, je ne sais même pas s’il est adapté.

J‘ai essayé de parcourir la presse béninoise on-line et si d’une part j’apprécie l’indignation générale (les journaux que j’ai lus sont unanimes dessus), je trouve qu’ils ont d’autre part été assez gentils envers les autorités du Bénin. On ne peut pas tout prendre à la légère et tout ne saurait être résumé à des questions économiques, à des taux de croissance, à des PNB et à je ne sais quels autres indicateurs économiques. Ce genre de demeures, si les descendants veulent s’en débarrasser devraient être rachetés par les ministères de la Culture. On pourrait en faire un musée, une médiathèque ou je ne sais quels autres lieux de culture.

Aller jouer les Charlie à Paris, y verser une larme devant les caméras du monde entier, ça, on a le temps pour le faire…

Lire ici et là.

Obambe NGAKOSO, June 2015©