Congo, 05 juin
Les Congolais, quand on leur dit, 05 juin, ils pensent automatiquement à ce funeste jour de vendredi 05 juin 1997.
Ce matin-là, le ciel s’ouvrait sur le Congo, lui déversant des bombes, des balles de 12.7, de calibre 12 et j’en passe. C’était le début de la plus sanglante guerre que le Congo ait connue, surtout durant cette décade de l’horreur, celle de 90’. Jamais on n’avait atteint un tel niveau d’horreurs. Maisons saccagées. Maisons pillées. Règlements de compte en tous genres. Personnes mutilées. Pire que tout, sans doute, 15.000 personnes tuées. Le tout quasiment dans la ville-capitale, Mfoa. Dans les semaines, mois et années qui ont suivi, la vie a repris un cours normal. On est repartis comme en l’an 40. Comme si de rien n’était. Combien de Congolais ont eu droit à une justice d’Etat pour reconnaître le et les préjudices subis ? Pas grand-monde.
Alors que les plaies de ces tristes événements ne sont toujours pas cicatrisées (le seront-elles jamais un jour ?), voilà que régulièrement, depuis des années, les habitants de la capitale courent, bagages sur la tête quand ils ont la possibilité d’en prendre, vers des coins qu’ils estiment plus sécurisés car soit il y a des coups de feu (1998) soit ce sont des « explosions » (2012) pour ne citer que ces deux exemples, malheureux. Aujourd’hui, certains ont encore eu peur et se sont terrés chez eux car ils ont entendu des coups de feu.
Why ?
C’était le bac et du fait de « fraudes massives » (officiel) le gouvernement a décidé d’annuler le bac. Résultat, des gens (qui ?) pas contents du tout, s’en sont pris à des biens publics et privés, en les saccageant et en y mettant le feu. Et comme les forces de l’ordre ont répondu par des coups de feu…
C’est vraiment triste. Et honteux.
Depuis 1993, ce pays part à vau-l’eau avec des dirigeants déconnectés des réalités du quotidien de la plèbe.
Ce gouvernement compte pas moins de quatre ministres chargés tous de l’Instruction, du primaire à l’Université. Je me suis toujours demandé à quoi ils pouvaient tous servir dans un pays aussi sous-peuplé (4 millions d’habitants, rappelons-le). En 2009, j’avais commis un billet où je rappelais combien ces gens étaient inutiles. Ça m’avait valu quelques inimitiés mais je persiste et je signe : il faut dégraisser et on y verra plus clair. Un seul ministère peut très bien s’occuper de ces questions. Quitte à ce que nous ayons une Direction générale pour le primaire, le collège, le lycée, l’Université etc. On ne peut pas continuer à gaspiller autant d’argent sans que les choses ne soient ni efficaces ni efficientes. Quand ça ne va pas, en plus, les ministres ne sont jamais responsables. Jamais. Ils ne foutent rien, ils sont les maux de nos malheurs, mais ils ne sont responsables de rien. De rien du tout.
Pauvres gosses, je les plains. Surtout avec les sujets qu’on leur propose…
Je vous invite à lire le sujet d’histoire-géographie qui a été proposé cette année. On se plaint ensuite qu’il n’y ait pas de niveau?
Obambe NGAKOSO, June 2015©