Pierre Moukoko-Mbondjo, encore un malade précieux
Je me souviens d’un propos tenu par l’alors président de la République Sud-Africaine, Tabho Mvuyelwa Mbeki. Il avait en effet rencontré un ministre africain, ressortissant d’un enclos colonial où le français est la langue officielle.
A la fin de leur entrevue, notre ministre est tout heureux de remettre sa carte de visite au chef Mbeki. Commentaire de ce dernier : « Au recto, il y avait ses coordonnées en Afrique et au verso, ses coordonnées en France. Je me suis demandé s’il était ministre africain ou français »
C’est bien là une réalité africaine ou plutôt françafricaine, d’une tristesse incroyable.
Depuis que je vis en Occident, combien de cadres de haut-niveau (ministres, Dircab’ etc.) n’ai-je pas entendu me dire, « Voici mon adresse en France ? » Ou le sempiternel, « Voici mon adresse de Paris et mon téléphone de là-bas aussi. » ?
Je sais que mes textes liés aux questions de santé provoquent des urticaires à nombre de décideurs africains mais moi aussi j’ai mes pathologies, parmi lesquelles celles-ci : mon entêtement à persister dans cette voie.
J’ai appris donc récemment que le sieur Pierre Moukoko-Mbondjo, chef de la Diplomatie camerounaise, après avoir séjourné dans un hôpital camerounais, est tout de même allé enrichir le Trésor public français, donc en grevant le budget du pays de l’éternel Renouveau, le Cameroun.
Laissons-le parler, c’est mieux car il ne faut guère bêler à la place de la chèvre, c’est mauvais :
J’ai été victime de fatigue brusque comme tout être humain et j’ai été admis à l’hôpital général de Yaoundé. Le quatrième jour de mon hospitalisation, je faisais déjà des pas dans les couloirs de l’hôpital. Je n ai pas fait d’Avc. Je n’ai jamais été inconscient ou entre la vie et la mort comme cela s’est dit ou écrit. Après ma sortie de l’hôpital général, il fallait que j’aille en Europe pour un check-up. Je rends grâce à Dieu, car tout s’est bien passé. Les gens ont diffusé des mensonges à mon sujet. Mon épouse et mes enfants ont même reçu des condoléances, suite à ces mensonges. Je suis un être humain qui peut être malade, qui mourra un jour, comme tous ceux qui ont propagé ces rumeurs. Le médecin a estimé qu’après sept jours en Europe, je peux rentrer, eh bien je suis là.
Il est donc aisé de conclure que soit au Cameroun on ne sait pas faire de check-up soit on sait le faire mais le sieur Moukoko-Mbondjo l’ignore. Je pencherai plus pour la seconde hypothèse car on ne va tout de même pas nous faire croire qu’au Cameroun, on ne sait pas faire de check-up. Une telle blague est d’un très mauvais goût..
Comment décemment faire confiance en un décideur qui n’a pas confiance dans le système qu’il est censé gérer?
Les Africains qui s’époumonent avec les histoires de changement de Constitution devraient se saisir d’une telle question et obliger nos décideurs à inscrire la question de la santé dans nos textes. Avec des interdictions d’aller jeter de l’argent en Occident pour des soins, gageons que chez nous, on aura enfin des hôpitaux en quantité comme en qualité.
Obambe NGAKOSO, May 2015©