Lettre à François Hollande, quand on refuse la liberté…
J’ai lu avec sidération un texte signé de gens se réclamant de la diaspora (ou d’une diaspora, peu importe) congolaise, en appelant à Normal premier, roi des Francs, pour qu’il leur (nous ?) vienne en aide dans le cadre de la révision du fichier électoral en vue de la présidentielle congolaise de 2016.
Bon, pour les non-habitués des arcanes politiques congolais, situons rapidement les choses, sans entrer dans des détails ennuyeux.
Ils ‘avère qu’en 2016, le mandat de l’actuel chef d’Etat (Denis Sassou Nguesso) arrive à terme et donc une nouvelle élection devra être organisée pour qu’un successeur lui soit choisi. Il s’avère que l opposition congolaise n’a pas confiance dans le fichier électoral élaboré par les autorités de Mfoa. De toutes les façons, vu les faibles taux de participation aux élections au Congo, ces choses n’intéressent que les partis politiques. Et encore…
Je sais par divers témoignages que dans ma contrée natale, les élections sont en général un grand cirque où certains s’amusent au détriment du droit et des lois en vigueur. Ce n’est un secret pour personne de toutes les façons. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire dessus et de donner de la voix pour en parler. Il y a une chose par contre que je me suis toujours gardé de faire et que je ne ferai sans doute jamais, c’est d’appeler la France à mettre ne serait-ce qu’un grain de poivre dans la sauce congolaise, comme dans toutes les sauces africaines. Que les enjeux portent sur le Sénégal le Niger, la RCA ou je ne sais quel autre enclos colonial, c’est une ligne que le Panafricaniste que je suis se refuse à franchir.
Oui, je sais combien la France est plus qu’omniprésente en nos contrées, même plus que Yahwé, mais quand on prétend mener la lutte pour le triomphe de la démocratie (ces gens n’ont que ce mot à la bouche, au point qu’on se pose la question de leurs connaissances dans ce domaine) on se doit d’avoir au minimum un sens de l’honneur.
Ce sens de l’honneur interdit à un Africain qui se réclame de ce continent de quémander quoi que ce soit auprès de ce pays dont on sait et connait les ravages sur notre continent en général et au Congo en particulier.
Mabiala Manganga, André Matswa, Obambe Mboundze, Jacques Opangault et tous les autres auront donc donné leurs vies en vain ?
Comment 56 et demi après la proclamation de la République, près de 55 ans après l’indépendance (même formelle) peut-on encore se retrouver en position de mendier une aide pour le fichier électoral ? Un fichier électoral…
Je rêve !
J’hallucine !
J’ai beau me pincer mais je me dois de me rendre à l’évidence : c’est bien ce que je lis.
Comment François Hollande doit-il percevoir ce genre de lettres ? Que va-t-il penser de ces pauvres nègres que nous sommes si ce n’est la même chose que la littérature ethno-coloniale ?
Un enfant sorti du ventre de sa mère n’a pas le choix : il se doit de grandir. Il se doit de murir. Refuser ce destin est criminel et cela signifie aussi qu’on na pas pitié de sa maman qui aura gaspillé (je pèse mes mots) neuf mois de sa vie.
Ah ! Africains, que lourdes sont les chaînes que l’oppresseur t’a mises dans le crâne…
Obambe NGAKOSO, May 2015©
Frère, tu as raison dans le fond.
Je considère cette démarche comme une démarche certes d’aliéné, mais aussi le désespoir de voir les choses ne pas avancer, surtout que c’est la France qui nous impose ces présidents sans légitimité aucune!
En sommes, c’est un peu comme la comédie pénale internationale dite CPI.
On ne peut pas non plus nier que cette comédie n’est pas empêché dans une certaine mesure de voir plus de vies prises par ces autoproclamés présidents… j’en conviens ce n’est pas parfait…
Cette lettre à la France et les machins comme la CPI, FMI ne sont que le reflet de nos insuffisances à tous les niveaux.
Un Etat fédéral africain limiterait fortement cette dépendance et enfantillage.