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13 mai 2015

Pierre Nkurunziza et le pouvoir: Jeux, sets et défaite!

Classé dans : Politique africaine — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 23 h 54 min

Oui, il y a des jours comme ça, certaines nouvelles nous remplissent de joie.

Quand, cette après-midi, j’ai reçu ce sms me disant qu’il y avait un putsch au Burundi, j’étais rempli de joie.

Jeunes de Bujumbura, disant non à un troisième mandat de Nkurunziza

Jeunes de Bujumbura, disant non à un troisième mandat de Nkurunziza

Non pas que je sois adepte des putschs et de toutes les conséquences, souvent néfastes, qui en découlent, mais entre nous, les histoires récentes du Burundi, avec son fantasque président, Pierre Nkurunziza, j’en avais plus que marre.

Sur mon blog précédent, j’avais déjà dit tout le bien que je pensais de cet homme (et que je risque de penser longtemps encore). Je n’ai jamais compris qu’un chef d’Etat passe son temps, au vu et au su de tout le monde en train de prier et de jouer au foot au lieu de s’occuper de sa population, de ses concitoyens.

Les présidents-pasteurs, y en a marre. On n’en peut plus. Et de plus, il profite de sa position plus qu’éminente pour mettre en avant son épouse qui est devenue elle aussi… pasteur.

Non, non et non.

Le regretté Vladimir Volkoff, citoyen russe disait qu’un coup d’Etat a son utilité car il évite les guerres civiles. Il faut reconnaître que sur ce coup, il n’a pas totalement tort. A l’allure où allaient les choses, il semblait évident que le Burundi allait plonger dans une guerre. Civile ou non. Tout ça par l’entêtement d’un voyou, persuadé que le Burundi était sa chose.

Tout ça parce qu’un homme, sans doute isolé dans sa bulle, était persuadé que tout pouvoir venant de Dieu, il n’y avait aucune raison pour lui de respecter la Constitution de son pays, une Constitution dont il a contribué à la rédaction.

Tout ça parce qu’un homme, sur de la force de son armée, qu’il a déjà eu l’occasion de retourner contre son peuple.

Tout ça parce qu’un homme estimait que sa vie valait mieux que celle des Africains qu’il était prêt à sacrifier.

Tout ça parce qu’un homme a estimé au nom de je ne sais quelles logiques qu’il avait entre ses mains le destin de tout le monde et de tout, y compris celui des media qu’il s’est permis de faire fermer, comme si les gens devraient être obligés d’écouter ses inepties.

Tout ça parce qu’un homme a voulu faire et du droit burundais et de la Cour constitutionnelle ses choses, des biens privés, hérités d’un de ses ancêtres.

Tout ça par que Pierre fils de Nkurunziza ne doit pas suivre l’actualité et donc ne doit pas être au courant qu’au Burkina-Faso, son aîné, Blaise fils de Compaoré, a été chassé il y a quelques mois, du pouvoir, par la plèbe et l’armée.

Le grand, le très grand Mao Zé-dong, quand il vit comment Nikita Khrouchtchev et le PCUS (Parti communiste d’Union soviétique) s’étaient lancés dans la déstalinisation, il n’eut plus qu’une obsession, à partir de 1953 : qu’un autre, quand il ne serait plus là, remette en cause son travail, son œuvre, notamment la Révolution culturelle qu’il eut le plus grand mal à faire passer au sein du Parti communiste chinois (PCC). Il fera tout, des années durant pour qu’aucune autre tête ne dépasse et moussera certains au détriment des autres, freinant les élans et carrières de certains alors que d’autres avançaient selon son gré. Malgré tout, quand Deng Xiao Ping qu’il combattit, qu’il aida et vice-versa arriva au pouvoir, il finit par jouer sa propre carte : l’ouverture du marché chinois notamment et la remise en cause de ladite Révolution culturelle.

Ceci pour dire que les Nkurunziza et d’autres feraient mieux de respecter les Constitutions qu’ils sont les premiers à faire rédiger et les premiers à promulguer.

Ceci pour dire qu’une scène de théâtre, une piste de danse, il vaut les mieux quitter avant que le public ne vous siffle. Or, dans le cas du Burundi, notre ami le président-pasteur-footballeur, cela faisait un moment qu’il savait combien en son for intérieur, la plèbe l’avait déjà vomi.

Qu’on arrive au pouvoir par la voix des urnes ou par une autre voie, il faut savoir le quitter. A 52 ans, cet homme aurait pu tant apporter au continent, de par son expérience, dans la gestion des conflits notamment. Hélas ! pour Kama, il n’a pas voulu suivre la voix de la sagesse, prêt qu’il était à (re)mettre le Burundi à feu et à sang, comme si ce pays avait déjà pansé les blessures et meurtrissures des années 90 et 2000…

Bien fait pour lui !

Je ne lui dis pas bonne chance pour la suite car il est tout ce dont le continent n’a pas besoin.

 

Obambe NGAKOSO, May 2015©

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