Magie à Abidjan: étudier la pharmacie sans microscopes

Lors de la marché du samedi 11 avril dernier, à Paris, organisée par des ressortissants ivoiriens, ayant réuni des Africains de diverses nationalités, un frère avec qui j’échange souvent sur les questions touchant à notre continent me dira qu’à la faculté de pharmacie, il manquait des microscopes.

La réaction d’un Homme normal, en ce vingt-et-unième siècle, connaissant un tant soi peu les moyens (considérables) de la Côte d’Ivoire et le minimum de besoins pour une faculté où les sciences dites dures (et non pas exactes) sont au programme, il y a de quoi, il y aurait de quoi tomber 77 fois 7 fois dans les tombes. Et, au cas où il revenait à lui, il y retournerait sans doute 666 fois.

C’est tout simplement hallucinant quand on prétend « gouverner » un pays. Quand on dit qu’on va faire « émerger » le pays. Je dis ça mais, chères lectrices, chers lecteurs, vous qui abîmez vos yeux en lisant mes petits réflexions, indignations et autres propositions pour une Afrique simplement digne et souveraine*, vous savez pertinemment que ces choses (« émergence », « bonne gouvernance ») sont des mots et expression creux, mais vraiment complètement vides de sens.

Je n’y crois pas, en tout cas pas avec les marionnettes qui se déguisent en costumes-cravates et qui nous servent de dirigeants. Dans une faculté de pharmacie, de sciences et/ou de médecine, s’il n’y a pas de microscopes, il faut laisser tomber, jeter l’éponge et passer à autre chose. Les dirigeants ivoiriens (président, Premier ministre, ministre de l’Enseignement supérieur, doyen de la faculté au cas où il y en aurait un, etc.) devraient rendre leurs tabliers et soit se constituer prisonniers soit repartir à l’école.

L’école de la vie, pas l’école moderne où l’on accumule titres, grades et diplômes dont on ne sait que faire et qui, en final de compte ne servent qu’à embellir bureaux et salons (pour ceux qui aiment bien les exposer) ou à enfler de plus belle les ego de leurs détenteurs.

Les sciences dites dures sans microscopes ? C’est comme si on vous demander d’attraper un hippopotame à mains nues puis de le cuisiner sans feu, sans couteau, sans casserole et j’en passe. Ces colons à peau noire qui nous dirigent ou prétendent le faire (on va dire ça comme ça) n’ont rien compris à rien. Ils nous montrent tous les jours à quel point ils n’ont que mépris pour la plèbe ? Surtout en ce qui concerne les enfants des autres, comme disait Monsieur Batantou, professeur de mathématiques au Lycée de la Libération.

Ces gens haïssent les enfants des autres, voilà pourquoi ils les laissent étudier dans des conditions humiliantes.

Je vous laisse admirer, apprécier cette vidéo.

 

Obambe NGAKOSO, May 2015©

* : Notez bien que je ne dis pas « développée »