Les Noirs meurent dans la Méditerranée? Et alors…?

Dans notre émission « Revue Hebdo » sur la web-TV Info Média One, un de nos invités, Marien Fauney Ngombe, auteur de fictions, tirait comme conclusion l’impression qu’il manquait comme une cause commune pour mobiliser les Africains.

Cette semaine, chaque jour, on ne cesse de nous annoncer la mort d’Africains dans la Méditerranée. Chaque jour. 40 par-ci? 800 par-là etc. Personne ne connait le nombre exact

Encore une fois, le peuple devenu la serpillière du monde entier, fait la une des informations avec des enfants qui, dans la force de l’âge, abandonnent leur terre pour périr dans des eaux hostiles, en quête d’une vie, croient-ils, meilleure. Hélas! encore une fois, qui nous donne ces informations? Les media occidentaux. Qui envoie des navires pour les secourir? L’Italie. L’Afrique est encore une fois, par le biais de ses dirigeants, aux abonnés absents. Rien, rien, rien de rien pour ses enfants.

La question mérite encore d’être posée: à quoi servent donc nos dirigeants si ce n’est à servir les intérêts de leurs maîtres? C’en est consternant, surtout qu’il y a moins de quatre mois, six chefs d’Etat du continent ont gaspillé argent, kérosène, temps et énergie pour aller pleurer des Français, morts à Paris. Des gens qu’ils ne connaissaient pas, qu’ils n’avaient jamais rencontrés. Par contre, quand leurs propres compatriotes, victimes en grande partie de leurs décisions iniques périssent noyés en fuyant notre terre, on ne les entend ni ne les voit.

Quant à l’Union Africaine, je suis de ceux qui pensent souvent qu’elle a le mérite d’exister. Point. Pour le reste, qu’attendre d’une institution dépendant en partie du bon vouloir de présidents handicapés de leurs neuf doigts sur dix et en partie dépendante de l’Union européenne (budget)?

Rien, rien, rien et encore rien.

Si les dirigeants européens s’ennuient au point de vouloir organiser une réunion qui ne servira strictement à rien, grand bien leur fasse. Ils en ont l’habitude et ils sont même extrêmement doués dans ce domaine. Si j’avais des suggestions à leur faire, elles seraient de tout ordre mais de toutes les façons, ce que j’écris tous les jours sur mon blog en dit long.

Ce sont plutôt les dirigeants africains qui m’exaspèrent et ce, au plus haut point.

On ne peut décemment continuer à patauger dans une telle fange. Que les dirigeants africains cessent de nous sortir le Quand Kadhafi était là (…) Je tiens à leur dire que même si l’ampleur n’est plus la même, quand Kadhafi était là, il y avait non seulement des Africains qui mourraient dans les mêmes eaux, mais de plus, il y en avait qui se faisaient tuer, torturer, humilier en Libye. Ce (très) mauvais disque doit cesser et on doit passer à autre chose.

La première mission d’un Etat est d’assurer la sécurité de ses citoyennes et citoyens. A partir du moment où ces frères, ces soeurs, ces enfants, estiment que leur sécurité alimentaire, leur sécurité physique ne sont pas (ou plus) garantis, il ne leur reste plus beaucoup de choix et ce n’est pas moi qui les blâmerai, même si parmi eux, il y en a qui ont payé (et qui paient encore) des millions de XAF pour espérer une vie meilleure.

On n’exhortera jamais assez nos dirigeants à prendre leurs responsabilités. Ils sont quand même trop grassement payés pour ça, non? Chaque Africain devrait demander des comptes à ces excellences qui pensent que leurs vies valent mieux que celles des autres. Chaque Africaine devrait les bousculer par écrit, par le verbe, par des marches et par je ne sais quels autres moyens afin que non seulement ils se sortent les doigts de leurs nez (soyons polis) mais qu’ensuite, ils fassent un minimum car là, trop, c’est vraiment trop. Quand eux et elles sont malades, ils se ont très vite évacués en Occident ou en Afrique du Nord où ils pensent que la mort est plus belle que chez nous (du fait de l’hiver et de l’automne?)

Au moment de taper ces lignes, ils nous opposent, encore une fois, un silence assourdissant… 

 

Obambe NGAKOSO, April 2015©