Education, Congo: le sérieux, ce n’est pas pour maintenant!
Cela doit bien faire un moment que je n’ai pas abordé la question de la formation au Congo, particulièrement en ce qui concerne le supérieur.
J’ai appris aujourd’hui sur le site officiel congo-site.com que Vingt étudiants congolais bénéficient d’une formation en génie civile. Dans le détail de cet article, on apprend que ces enfants sont partis pour 5 ans et ils seront à la charge de la CRBC, la Société chinoise des travaux de ponts et chaussés. Monsieur Dieudonné Bantsimba, Directeur de cabinet du ministre à la présidence de la République, chargé de l’Aménagement du Territoire et de la Délégation générale aux Grands travaux (ouf !) a salué l’initiative de la CRBC.
Comme d’habitude, je dois dire que je suis content pour ces jeunes gens qui ont l’opportunité d’étudier dans, je pense, de très bonnes conditions. Et j’espère que demain, ils feront bon usage de ce qu’ils y auront appris.
Ce qui me fait le plus sourire dans l’histoire, c’est l’attitude de M. Bantsimba. Je ne comprends pas qu’un cadre de ce niveau tienne ce genre de propos. Voilà un homme qui est content qu’une société non-Africaine finance la formation des enfants de son pays, comme si son pays était pauvre au point de manquer des sous pour ça.
Quand est-ce que les dirigeants africains en général et ceux du Congo en particulier comprendront que la formation des enfants est une question régalienne qui ne saurait être sans cesse confiée à des étrangers ? Quelle vision ont donc nos dirigeants pour sans cesse, peu importe le domaine, se rabattre pour autrui pour former la jeunesse congolaise ? Ces gens qui nous dirigent, ministres, Dircab’ etc., confient-ils l’éduction et l’instruction de leurs enfants à autrui ? Cette entreprise chinoise est-elle philanthrope ?
Le Congo dit qu’il est indépendant depuis 54 ans.
Ok ! nous en prenons bonne note.
Questions : en 54 ans d’indépendance,
Combien d’écoles d’ingénieurs dédiées à la chimie ?
Combien d’écoles d’ingénieurs spécialisées en informatique (électronique ? électrotechnique ? etc. ?)
Combien d’écoles d’ingénieurs pour la physique ?
On a un territoire à bâtir en attendant d’atteindre les Etats-Unis d’Afrique. Il y a des chantiers tous les jours, du Nord au Sud en passant par le Centre. On va donc continuer à former des ingénieurs pour cela dans de telles conditions ?
La Conférence Nationale Souveraine (25 février 1991, 10 juin 1991) avait posé la question des états-généraux de l’Université congolaise. Des gens sans doute très intelligents et j’en suis sûr très bien intentionnés, avaient dit, On verra. Cela fait 24 ans qu’on attend et en attendant, l’université forme des armées de diplômés sans emploi…
Obambe NGAKOSO, March 2015©
Désolé.
Je suis convaincu depuis longtemps que ce manque d’investissement dans l’éducation est fait à dessein.
D’un côté, les colonisateurs et néo-colonisateurs pourront toujours nous inonder de leurs techniciens et cadres…
De l’autre, les autocrates tiennent les peuples en laisse en distillant les bourses à compte-goutte, leur garantissant la protection de leurs maîtres car un pays rempli de techniciens n’est pas bon pour leur business.
Il faut être fou à lier pour ne pas comprendre le rôle fondamental de l’éducation dans la désaliénation des peuples.
Bonjour Mfoa Nkuna,
Quand j’étais au Maroc, j’avais interrogé mes frères gabonais sur le fait que je ne comprenais pas pourquoi leur Etat payait de belles bourses pour les étudiants (par trimestre) et des écoles privées au lieu de construire des universités au Gabon. « Nous ici, l’Etat gabonais a la paix car nous ne pourrons jamais nous agiter ! »
Tout est dit et cela rejoint votre propos : c’est une volonté bien assise, bien réfléchie qui encourage les nôtres à faire de l’éducation le parent pauvre de notre système de gestion.