Philippe-Henri Dacoury-Tabley, la probité faite homme
J’ai lu très récemment des mots qui m’ont fait chaud au cœur.
Des mots qui nous montrent, qui nous prouvent que malgré tout, malgré tout ce qui se fait, malgré tout ce qui se dit.
Quand un chef d’Etat en Afrique est détesté par la doxa, l’intelligentsia, les diverses élites occidentales (universitaires, politiques etc.), on nous sort des dossiers à la vitesse de l’éclair, concernant notamment les deniers, nos deniers publics détournés. Surtout quand cet argent se retrouve en Occident. La presse écrite, audiovisuelle et le Net (ce fameux nouveau média) se retrouvent inondés par des chiffres à vous donner le tournis. Des pavillons, des appartements, des hôtels particuliers sont cités. De quoi loger tous les sans abris européens.
Parmi les gens à qui l’Europe n’a jamais pu trouver quoi que ce soit à ce niveau, il y a le président Koudou Gbagbo. Jamais, jamais, même pas une aiguille lui appartenant n’a été trouvée dans une rue parisienne ou genevoise.
Les élites occidentales chargées de faire le sale boulot ont du enrager en « travaillant » sur son cas à ce sujet.
On ne saurait évoquer le nom de Gbagbo sans évoquer celui de la famille Dacoury-Tabley. Gbagbo est liée à cette famille depuis des décennies. Il a logé chez eux, du temps d’une partie de sa jeunesse et était très ami à Louis-André Dacoury-Tabley, de 4 mois à peine son cadet. Ce membre de la famille Dacoury-Tabley, comme ses frères, fut membre du FPI (Front populaire ivoirien). Quand les dozos se reprirent leur travail de saccage de la Côte d’Ivoire, son nom apparaitra comme un des « cerveaux » de la fameuse rébellion. J’avoue que je fus moi-même estomaqué. Comment pouvait-on passer aussi rapidement d’un extrême à l’autre ? Militer des années au sein du parti qui a combattu le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire- Rassemblement démocratique africain) et son leader historique, Félix Houphouët-Boigny et un beau matin prendre les armes pour combattre le président Koudou Gbagbo, son propre frère, attaquer puis déstabiliser la Côte d’Ivoire, son propre pays ? Interrogé à ce sujet, le président Koudou Gbagbo répondra simplement qu’il fallait s’adresser à l’intéressé lui-même, le mieux à même de s’expliquer là-dessus.
Wait and see, comme disent les Anglais…
Peut-être en effet qu’il dira pourquoi, lui-même…
Philippe-Henri Dacoury-Tabley, frère cadet de Louis-André est l’homme qui nous a prononcés ces mots qui font chaud au cœur.
Quand j’ai été nommé à la BCEAO à San Pedro en 1988, Laurent Gbagbo alors dans l’opposition m’a dit : » Tu es à un poste où tout le monde a les yeux sur toi. Alors saches qu’il y a ta dignité et celle de toute ta famille qui sont en jeu. L’argent des gens, n’y touche pas.”
Quand la France faisait tout pour faire dégager le président Koudou Gbagbo, ils avaient réussi à pousser les Etats-membres de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) à refuser la candidature de l’Ivoirien Pierre-Antoine Bohoun-Bouabré (1957-2012) au poste de gouverneur de la BCEAO. Ce dernier était alors ministre du Plan et du Développement, au sein d’un gouvernement regroupant les démocrates (FPI) et les rebelles (appelées Forces nouvelles). Ce sera finalement Philippe-Henri Dacoury-Tabley qui sera choisi pour devenir gouverneur de la BCEAO, à Dakar.
Nouveaux mots de notre ami du jour :
Quand je suis arrivé à la tête de la BCEAO à Dakar, j’ai gardé ce conseil de Laurent Gbagbo. J’ai travaillé conformément aux textes qui régissent cette Banque. Jusqu’à l’éclatement de la crise postélectorale.
Quand pendant cette crise, quelqu’un m’appelle et me dit de dire qu’il a gagné, mais j’ai répondu à la personne que moi, je ne fais pas de politique.
Après lui, les chefs d’Etat des 8 pays se sont réunis, ils m’ont convoqué et m’ont demandé de dire qu’un tel a gagné. Je leur ai donné la même réponse.
Et comme ils ne semblaient pas comprendre ce que je leur disais, alors, je leur ai donné leurs clés et je suis rentré en Côte d’Ivoire. Je n’ai pas été chassé, c’est moi-même qui ai donné leurs clés pour retourner en Côte d’Ivoire.
Une fois revenu en Côte d’Ivoire, je suis allé m’asseoir à côté de mon frère, mon bienfaiteur Laurent Gbagbo. C’est pour cela qu’on m’a arrêté et jeté en prison ! Sinon je n’ai pas volé l’argent de la BCEAO, comme on veut le faire croire.
Si j’avais volé cet argent, pourquoi les autres Etats membres de la BCEAO ne me poursuivent-ils pas ? Soyez donc fiers de votre fils, mes chers parents, je n’ai rien volé.*
Depuis le 11 avril 2011, l’ex-gouverneur de la BCEAO est en prison.
Pourquoi ? La France, qui dit être un Etat de droit ne nous dit rien à ce sujet.
Où ? La France a sans doute de très bonnes raisons de le tenir au secret car il doit garder des secrets très graves !
Inutile de demander aux agents français basés à Abidjan de le libérer. Ils attendent les ordres de Paris.
Obambe NGAKOSO, March 2015©
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*: Merci à Alexis Gnagno et à Saint-Claver Oula de m’avoir permis de tomber sur ces mots.
Franc des colonies françaises d’Afrique. Comment pouvons nous être étonnés de voir une mère défendre bec et ongle son enfant?
La France est la seule puissance coloniale, si on peut appeler cette imposture de puissance, a maintenir ses anciennes propriétés sous ce nazisme monétaire.
Et pourquoi donc?
C’est comme en économie de la guerre… Trouver le financier et vous auriez tout compris des enjeux.