Il y a trois ans, boucherie (encore) à ciel ouvert, au Congo
Il y a trois ans, un dimanche matin, les Congolais, ceux de la capitale politique, Mfoa, crurent qu’il fallait reprendre les chemins de la fuite.
Ils ont tellement pris l’habitude des obus, des canons, des tirs à balles réelles et des pillages, du fait de l’immense stupidité d’une classe politique qui aurait dû disparaître depuis longtemps…
Cette fois, on ne tirait pas sur eux. On ne les bombardait pas.
Enfin, pas directement.
Cette fois, c’était dit-on, des « explosions » au sein d’un camp militaire.
Je réitère que je ne crois pas en cette fable. De la même manière que je ne crois pas au bilan officiel du nombre de morts tel que présenté par nos autorités. Ces dernières n’en sont pas à un mensonge près. Ils auraient même mieux fait de dire comme ce ministre camerounais, après la mort de quelques étudiants, Zéro mort !*
Certains n’ont toujours pas retrouvé les restes de leurs proches.
La majorité n’a toujours pas été relogée.
Une grande-sœur, à l’occasion d’une veillée mortuaire me posera cette question : Bambi, na lobi, makambo na biso ya le 4 mars, ba kobongisa yango mokolo nini ?** La pauvre a vu sa maison disparaître et à ce jour, c’est le silence total. Elle n’a rien, ne sait rien et ne sait que faire. je lui ai suggéré de porter plainte contre l’Etat congolais. Elle m’a traité de fou. Je la comprends.
En octobre 2012, je discutais avec un député qui me disait, Lundi, les travaux commencent. Les habitants de Ouenze et Talangaï (arrondissements 5 & 6) attendent toujours. Nous sommes tellement patients, n’est-ce pas ?
Mes textes écrits il y a trois ans sont encore d’actualité et je les remets en ligne.
Pauvres de nous !
Lien 1, http://obambegakosso.unblog.fr/2012/03/05/drame-national-au-congo-mfoa/
Obambe NGAKOSO, March 2015©
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* : Il s’agit d’Augustin Kontchou-Kouomegni, alors ministre de l’Information et de la Communication, du temps des années de braise.
On dit souvent, lieu commun peut être, que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent…
Qu’avons-nous fait pour que ces criminels en paient le prix?
Qui a manifesté dans la capitale pour exiger justice et le départ de ces criminels?
La conférence nationale souveraine nous a pondu des partis ethnicisés, qui sont en porte-à-faux avec les valeurs d’une nation panafricaine.
Si les explosions avaient eu lieu à Bacongo ou Mfilou, quartiers dit du Sud, que se serait-il passé?
Si les explosions avaient eu lieu avec le président Lissouba à la tête de l’État, aurait-il gardé sa place?
À travers ce drame national et surtout humain, une chose est sûre, un pouvoir autocratique n’a de considération pour aucun de ses enfants.
Ce qui fait imploser la thèse des chantres des ethnies.
Les quartiers Talangaï et Ouénzé, comme vous le dite, attendent toujours réparation, car les morts, eux, ne reviendront plus. Cette douleur là ne se compense pas avec de l’argent.