Demain nous parlerons de notre terre, fille des Ikabanga
Fille des Ikabanga,
Comment te portes-tu ?
Quelque chose me dit que les choses se passent très bien là où tu te trouves, avec nos ancêtres. 
7 février 1986, Dakar, l’Wsir Cheikh Anta Diop s’en allait.
7 février 2014, toi aussi, tu quittais notre monde pour le rejoindre.
Nous sommes un certain nombre à avoir vu ça comme un signe, un symbole.
Oui, il faut savoir lire les signes et je ne te cache pas que je ne suis pas assez doué pour cela. Ce que j’en ai compris ? Ah ! je ne le mettrai pas ici, sur cet espace. Un jour peut-être, quand j’aurai un peu plus de recul sur ces choses. Oui, je sais que certains me diront, Il y avait 365 jours en 2014. Ton Emma aurait pu partir le 5 comme le 9 février. Ce n’est qu’un hasard. Ils n’auront pas complètement tort. Le fait est cependant que je ne crois pas au hasard. Enfin, je n’y crois plus. Le hasard est pour moi, dans ma compréhension des choses, notre incapacité à comprendre les choses.
La tradition sur cet espace est de parler musique les samedis, quitte même à écrire juste deux lignes et ensuite inviter les miens à écouter ce que je leur propose ou je les invite à danser si rythme est dansant…
Aujourd’hui, je préfère te parler, te donner des nouvelles de nous que tu as laissés au front, même si je sais que si nous te demandons un coup de main, tu n’hésiteras pas à apporter quelque chose.
Demain, dimanche 8 février, nous serons à la librairie Tamery pour notre Café – UMOJA mensuel et nous parlerons de la Reconquête de la Reconquête de la souveraineté alimentaire en Afrique. Un sujet qui ne pourra que te plaire, tant, entre novembre 2013 et janvier 2014, nous avons échangé sur toutes ces questions qui minent la société africaine, villes et villages compris.
Tous les jours nous pensons à toi. Il ne se passe pas un mois sans que nous ne t’écrivions sur ton mur FB. Oui, il y a des gens dont le passage sur Terre laisse des traces et pas besoin nécessairement d’écrire des tonnes de livres. Des idées, une force de caractère peuvent suffire. Oui, je le vois tout le temps sur ton mur et cela me conforte dans mes convictions.
La fiile des Ikabanga
Nous évoquerons la souveraineté alimentaire, thème qui t’est très cher, toi, fille de Bakoumba, qui ne cessait de dire Bakoumba est doux, Bakoumba est bon. On se trompe souvent avec nos clichés (tiens, c’est fait pour, non ?) La ville coloniale ne pervertit pas tous les Africains. Vivre, naître et/ou grandir en Occident ne fait pas de nous toutes et tous des Blancs à peau noire. Que nenni ! Tu en es la preuve. Tu aimais manger les produits de ton terroir, simplement.
On fait ce que l’on peut, dans la mesure du possible pour faire avancer nos idées. Le contexte n’est pas toujours évident mais nous savons que nos convictions plus le soutien des nôtres, partis à Longà, dont toi, évidemment, nous aident à continuer.
Tiens, je suis sûr que tu as dû rencontrer plus d’une fois ton papa, ton cher papa, Thomas Sankara. Hé ben ! le dimanche 16 novembre 2014 dernier, dans la belle ville de Montpellier, nous avons rencontré son épouse, Mariam Sankara, une femme qui nous a tétanisés et nous a fait l’immense honneur de venir assister quelques minutes à une de nos réunions publiques. Le débit ne pouvant être que bon là où tu es, je t’invite à jeter un œil à cette adresse. Tu pourras apprécier. Même si je n’ai pu lui parler de toi et de l’admiration sans bornes que tu voues à ce maître qu’est Thomas.
Oui, on avance, on fait notre part.
Allez, fille des Ikabanga, je t’offre quand même ce bijou signé Luambo Makiadi qui doit être aussi avec toi (un abraso pour lui s’il te plaît) qui parle justement de la terre, du combat pour notre terre. C’est aussi cela, la reconquête de la souveraineté africaine… Bon week-end à celles et ceux qui ont lu ce mot pour toi et surtout, n’oubliez pas que chaque jour est une vie !
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