« I love you, I miss you and when I see you, I’m gonna kiss you! »
I love you, I miss you and when I see you, I’m gonna kiss you
Ces mots ne sont pas d’un amoureux transi ou d’une amoureuse souffrant de l’absence de l’absence de son époux ou de son amant.
Non.
On est loin du compte par rapport au contexte de ce jour. Ces mots sont du prisonnier Mumia Abu Jamal qui est dans le couloir de la mort depuis des décennies, attendant d’un moment à l’autre que son procès soit un jour révisé (très peu probable), que la mort le surprenne et mette fin à ses souffrances (plus probable).
Ces paroles sont celles de départ d’un poème que lui et sa fille avaient pris l’habitude de réciter par téléphone depuis qu’il subit les affres du système policier et carcéral américain.
Les choses sont simples et extraordinaires en même temps : cet homme, quand sa famille est autorisée à le visiter dans sa prison, n’a pas le droit au moindre contact physique avec lui : ni sa femme, ni ses enfants, ni ses petits-enfants.
En disant ces mots, les mots de ce début de poème, Mumia a rappelé à sa fille qu’il lui fallait tenir bon et même très bon, face au calvaire que toute cette famille vit.
Comment et pourquoi un système peut priver un homme du contact physique des siens ?
Cela fait un moment que je ne crois plus du tout que l’Amérique est une démocratie et ce que Mumia Abu Jamal comme tant d’autres prisonniers dans la même situation que lui devrait faire réfléchir les nôtres qui passent plus de temps à rêver de faux systèmes que l’on nous fourgue et refourgue à tous les coups.
Je ne sais pas comment cet homme fait pour tenir.
Vraiment !
Bonne fin de dimanche à vous et n’oubliez pas que chaque jour est une vie.
Obambe NGAKOSO, January 2015©