Abraham et ses « enfants »…

Combien de lignes vais-je poster aujourd’hui ?

Je rigole tellement en tapant ces lignes que je crains de casser mon clavier…

Je pense à deux sœurs et à une émission de radio que j’ai en partie suivie ce matin pendant que je travaillais.

A la radio, deux hommes discutaient d’Abraham.

Vous savez, celui qui est présenté comme le père des trois religions dites révélées. Ils étaient tous les deux d’accord pour dire que Dieu ne pouvait pas avoir demandé à Abraham de donner son fils en sacrifice, en le tuant. Je ne partage pas leur paradigme, mais j’ai beaucoup apprécié la manière dont ils ont expliqué les choses. Pour eux, Abraham n’avait pas compris le message qui lui était adressé. Que c’était une erreur de compréhension.

Allez dire ça au sein d’une église et vous verrez les têtes des gens…

Bon, laissons Abraham et ses parents là où ils sont. Je n’ai pu le retrouver dans ma généalogie et ce n’est pas plus mal car un gars prêt à égorger son fils pour un oui ou pour un non me fait penser à tous ces fous qui en égorgent d’autres au prétexte qu’ils le font au nom de leur Dieu (dieu)…

Deux sœurs m’ont particulièrement touché récemment. Une est une chrétienne fervente et je la connais depuis le baptême du diable. Son amie est musulmane et met même le voile. Les deux sont nés en Occident de parents venus de Kama.

La chrétienne zélée me dit qu’elle ne peut pas honorer les invitations que je lui adresse au nom de la Ligue Panafricaine – UMOJA car elle bosse souvent les samedis et les dimanches, elle doit servir son Dieu.

-          Comment sers-tu ton Dieu le dimanche ?

-          En allant au culte. En m’occupant des gens qui arrivent. En priant pour eux. En donnant la dîme et en faisant des offrandes.

-          As-tu déjà vu Dieu ?

-          Non. On a déjà eu cette discussion.

-          Je sais et je ne cesserai jamais de te poser cette question. Comment peux-tu dire que tu t’occupes de Dieu alors que tu ne t’occupes pas de ton grand-frère et du reste de ta famille ?

-          Ma fille, comme tu sais, ils ne connaissent pas Dieu. Et toi, la politique…

-          La politique, comme tu dis, inclut aussi la religion. Tu ne peux pas me dire que tu aimes l’Afrique, que tu as envie d’y retourner pour y vivre mais que tu attends que « les choses s’arrangent ». Si ce n’est pas toi qui arranges ces choses, personne ne le fera pour toi. Le Dieu que tu pries, il entend peut-être tes prières mais si tu n’appliques pas cette phrase que tu connais mieux que moi-même, Sala sambila, sambila sala, l’Afrique sera toujours là où elle. Parce que toi, tu n’auras pas fait ta part.

Je ne vous dis pas la suite car ça a été un peu long.

 

Notre musulmane quant à elle a à peu-près le même discours sauf que pour elle, c’est plus compliqué. Elle dit ne pas pouvoir aller à la mosquée.

-          Pourquoi ?

-          Je ne parle pas l’arabe. Je ne comprends pas l’arabe.

-          Pourquoi tu continues dans cette voie alors ? Et si jamais tu apprenais qu’il y a des sourates et des versets où toi et tes ancêtres sont insultés ?

-          C’est impossible.

-          Il faut continuer, peut-être qu’un jour, inch’Allah, tu comprendras et parleras l’arabe, qui sait ?

-          Inch’Allah !

-          Oui, lors du deuxième retour de Jésus.

Bonne fin de dimanche à vous.

Obambe NGAKOSO, January 2015©