Congo: le fameux « après-pétrole »…
Dans les systèmes de parties uniques que nous connûmes naguère, les chanteurs avaient autant de faciliter de ne pas chanter les louanges du Guide local, du parti unique, que Marie d’être vierge au moment de sa conception.
Au Congo, dans les années 80, un certain Mangungu Clay n’y échappa pas et chaque fois que des officiels congolais se pourlèchent les babines en pensant à notre pétrole, chaque fois que j’entends des Africains dire, Avec toutes ces riches que nous avons (…) Avec tout ce pétrole, nous ne comprenons pas (…), je pense à ses paroles : To kanisa après pétrole (Pensons à l’après-pétrole).
Avec ce très court billet du premier janvier deux mil quinze, les fanatiques de Denis Sassou Nguesso (président de 1979 à 1992 et à nouveau depuis 1997) et de Pascal Lissouba (président de 1992 à 1997) vont courageusement me maudire devant leurs ordinateurs.
Oui, l’échec est là, patent : aucun de ces deux hommes, aucune de leurs multiples qu’ils ont eu à gérer durant ces trente-cinq années écoulées n’a mis en place ces fameux mécanismes pour diminuer considérablement la part de pétrole dans notre PIB, dans notre PNB, dans nos exportations.
Aucun.
Hier, j’ai entendu le ministre Gilbert Ondongo, chargé de l’Economie et des Finances évoquer la baisse actuelle des cours du brut pétrolier.
Aïe !
Trois pistes sont évoquées pour s’en sortir car il faut le dire, aujourd’hui, sans le pétrole, ce ne sera pas la guerre civile au Congo, mais une expression qu’il faudra inventer tant l’Etat ne vit que et surtout grâce à cela.
Il a donc dit que les autorités pourraient :
a) User des fonds de stabilisation des recettes budgétaires : à voir ;
b) Recourir à l’endettement : à ce niveau, j’invite cet homme (Ondongo) qui doit sensiblement avoir le même âge que le président Rafael Correa de l’Equateur, afin de nous faire d’abord l’audit de la dette congolaise. Quand c’est un Nègre qui le propose, il est traité de fou. Et quand ce Nègre est Panafricaniste, il est traité d’antioccidental. Le président Correa l’ayant fait, lui qui n’est pas Nègre, peut-être que cela pourra les inspirer, non ?
c) Procéder à des coupes budgétaires : je ne sais même pas comment dans un pays comme le Congo, on puisse encore envisager des choses pareilles et dire en même temps que quoi qu’il arrive, il y aura augmentation de la paie des fonctionnaires en 2015.
Il n’y a pas à en douter, l’année 2015 sera belle au Congo.
Obambe NGAKOSO, January 2015©