La haine comme projet de « développement »
Ce dimanche, je me suis rendu compte que j’avais pas mal de textes en réserve. Une bonne moitié faisant plus de trois pages sur Word : éliminés. J’aime pour les dimanches des textes courts. Les gens ont autre chose à faire que de lire des textes académiques d’un non-académicien. Quand même !
J’ai alors regardé dans mes textes courts et me suis mis à chercher, à farfouiller et au moment de choisir, voilà-t-y pas que suite à un de mes posts sur un réseau social, j’apprends qu’il y a des Congolais qui ne veulent pas que des non-Congolais fassent du tourisme dans leur contrée.
Et ils ont des arguments qui ont la lourdeur d’un milligramme d’une plume de moineau. Autant dire… Bon, vous m’aurez compris.
Voilà encore une preuve qu’on apprend tous les jours… Moi qui croyais être expert ès congolaiseraies. J’ai tout intérêt à m’acheter de nouveaux calepins, stylos et règles pour repartir à l’école congolaise et mieux apprendre des miens.
Pour ces braves Congolais (qui aiment sans doute le Congo plus que tout le monde non seulement sur terre mais aussi au-delà de toutes les galaxies existantes), il ne faut pas aller au Congo car, à les entendre :
- Ce pays n’a pas d’électricité ;
- Ce pays n’a pas d’hôtels.
Stop !
Je m’arrête là.
Bizarre.
Vraiment bizarre…
Quand on aime son village, sa ville, sa région, son pays, son continent, ne cherche-t-on pas ce qu’il y a de mieux, de meilleur pour lui ?
Pourquoi vouloir systématiquement que tout ce qui est initié échoue comme une baleine sur une côte ?
Il y a quelques années, Jacques Chirac, alors qu’il dirigeait encore son pays et nos Territoires d’Outre-mer disait à des journalistes, Les Français aiment trop le droit et la politique. Le droit, je ne sais pas (j’ai comme un gros doute à ce niveau). Je sais par contre que nous, produits de ce viol qu’ont été le trafic négrier, la colonisation officielle et la colonisation non-officielle, nous adorons la politique. Et ce n’est pas propre aux Congolais. Le colon finit par déteindre sur le colonisé (sans jeu de mot aucun). Et Charles de Gaulle s’en était bien rendu compte un jour en disant aux Martiniquais*, Vous êtes bien Français ! Il n’évoquait pas là la nationalité administrative mais un caractère frondeur, contestataire des Martiniquais, qu’il croyait sans doute propre aux Français…**
Les Français…
Je vis dans ce pays et je connais des gens qui détestent tellement et la gauche et François Hollande (bon ! il faut dire que lui, il fait tout pour…) qu’ils souhaitent que ce dernier et son gouvernement échouent. Je leur dis en souriant : S’il échoue, ce n’est pas seulement de son échec dont il sera question mais bien de tout un pays avec les 65 millions de gens qui y vivent.
Oui, la France a dû déteindre sur le Congo car je ne comprends pas que l’on puisse souhaiter l’échec de son pays à ce point. La haine et la stupidité gratuite peuvent-elles tout expliquer ?
Non.
Je ne crois pas.
J’ai mal pour ces Africains.
Que la fin de votre dimanche soit belle. Malgré tout !
Obambe NGAKOSO, December 2014©
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* : Lire Serge Bilé in « Sur le dos des hippopotames », éditions Calmann-Lévy, 2006
** : Cette phrase fera rire les Martiniquais qui diront que De Gaulle leur avait dit, Vous êtes bien foncés !