Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

5 décembre 2014

Mrs et Mr. Obama: « Bring back our… »

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 12 h 34 min

Novembre 2008.

Je n’avais pas dormi cette nuit-là.

Pourquoi ?

Michelle Obama, née Robinson

Michelle Obama, née Robinson

Pour voir comment un Noir allait devenir le président, le Boss de celle que certains considèrent encore comme la première puissance mondiale, bien que la Chine en réalité lui ait déjà damé le pion à ce sujet.

Le matin, je devais aller travailler. Je ne vous dis pas combien mon pauvre téléphone portable (un BlackBerry) à cette époque avait bossé toute la nuit : sms, MMS, coups de fils etc. Le matin, en allant prendre mon train pour aller dans mon champ de coton, curieusement, mes yeux étaient normaux et je n’ai pas eu sommeil de la journée.

Les Américains disent que quand on a une goutte de sang noir dans son corps, on est Noir. Point barre. Les points (seuls ou à deux) sont bien sur les « I » et les barres bien fixées sur les « T ». Résultat, c’est bel et bien un homme noir qui a été élu par ce pays qui provoque en même temps fascination et répulsion à travers le monde. Le pays de la démesure dans toute sa splendeur.

J’étais heureux de cette victoire. Certains qui connaissent mes convictions politiques furent même choqués que je sois aussi exalté par la victoire de Barack Hussein fils d’Obama, cet homme né au Kenya, qui fut diplômé de Harvard et qui mourra sur sa terre natale, de l’alcool plein le sang car l’administration kenyane n’avait pas su (voulu ?) utiliser à sa juste valeur ses talent et compétence. La victoire d’Obama avait pour moi valeur de symbole. Rien de plus. Je n’écoute plus le rap et cette musique me laisse souvent indifférent (nul n’est pas parfait) mais je me souviens des paroles prononcées par le producteur africain-américain P. Diddy (né en 1969 Sean John Combs) à l’endroit de son fils. Il lui dit en substance que du temps de son grand-père, on disait à ce dernier, Si dans ta vie, tu pouvais finir éboueur, tu auras réussi ta vie. Regarde, un Noir a été élu président de ce pays. Tu sais que tu peux faire ce que tu veux… Voilà pour moi le sens de la victoire d’Obama et pourquoi je l’avas célébré, même quand il avait obtenu le ridicule prix Nobel de la paix : le symbole, le symbole et rien que le symbole. Que les jeunes Noirs et Noires à travers le monde ne se fixent comme limites que le ciel voire au-delà. Pour le reste, je disais lors de ces fameux débats où nous cherchons chaque fois à refaire le monde et toutes les autres galaxies qui en réalité se foutent royalement de nous, que cet homme était un Américain et rien d’autre, hélas ! J’étais persuadé que les Africains, où qu’ils se trouvent à travers le monde, à commencer par les USA, n’avaient pas grand-chose à attendre de lui, sinon rien. Ce n’était pas avec Obama que l’extermination programmée des Noirs des USA (je pèse mes mots et je suis prêt à en débattre avec qui veut mais surtout qui peut).

La situation carcérale des Noirs aux USA ? On connaît !

Le taux de non-employabilité des Noirs aux USA ? On connaît !

Le nombre de fois où ces frères et sœurs ont le plaisir de voir des flics blancs adorer leur caresser le visage avec leurs belles chaussures toutes légères et avec leurs matraques allégées 0% ? On connait aussi et surtout !

Justement, la sécurité de nos frères et sœurs là-bas…

Qui n’a pas vu cette image où l’on voit Michelle Obama, née Robinson, dire Bring back our girls. Je ne me permettrai jamais de remettre en cause son africanité : non, non et encore non. Les faits (et nous savons, bien avant que Lénine nous le rappelle combien ils sont têtus !) Depuis que ce couple est locataire de la White House, Mme Obama a-t-elle déjà dit un mot sur es conditions carcérales de Mumia Abu Jamal (pour ne citer que lui) ? Quand on s’intéresse aux misères que vivent cet homme dans le couloir de la mort et à tous les autres supplices qu’il subit, il y a de quoi se poser des questions.

Michael Brown. Il avait 18 ans...

Michael Brown. Il avait 18 ans…

Depuis des mois, les feux de l’actualité sont entre autres braqués sur la merveilleuse police étatsunienne qui expérimente avec une joie et un plaisir extraordinaire ses armes à feu sur des cibles qui, ô ! coïncidence, sont toutes Noires. Le 9/08/2014 dernier, Michael Brown, 18 ans, était abattu de six balles tirées par un policier (Darren Wilson), alors que le gosse avait les bras levés. Le policier dira qu’il était en état de légitime défense. On ne rigole pas. Dorian Johnson, ami de Michael Brown était à ses côtés et son témoignage ne laisse aucun doute quant à la culpabilité du policier, qui ne sera pas inculpé : la justice est belle !

Eric Garner. Il avait 43 ans...

Eric Garner. Il avait 43 ans…

Le 17 juillet, c’est Eric Garner, 43 ans, père de six enfants, obèse, asthmatique qui se retrouve plaqué au sol par trois policiers qui l’étouffent. Il a beau leur dire qu’il ne peut plus respirer, rien n’y fait. Il est déclaré mort à son arrivée à l’hôpital. Le légiste qui fera l’autopsie conclura à un homicide mais le grand jury (aux USA ils adorent les grands jurys, pas les petits) dira « aucun motif raisonnable » n’a été trouver pour entamer des poursuites contre le policier (Daniel Pantaleo, son nom). Ben oui ! pourquoi inculper ce pauvre homme qui ne fait qu’accomplir la mission qui lui a été assignée ?

Tamir Rice. Il avait 12 ans...

Tamir Rice. Il avait 12 ans…

Samedi 22 novembre 2014 dernier, c’était au tour de Tamir Rice, 12 ans, de ravaler son bulletin de naissance. Les policiers s’était senti en danger devant ce gosse qui avait en mains un jouet…

Hier, jeudi 4 décembre, ce fut au tour de Rumain Brisbon, 34 ans, d’apprécier, de juger et de jauger de la qualité du plomb de la police de Phoenix (Arizona) : il est allé rejoindre les ancêtres.

Si je continue avec ce que ces gens appellent gentiment des « bavures », je serais encore en train d’écrire et la fin du monde me trouvera là. Avez-vous entendu une fois Mme Obama (à qui je n’en veux pas du tout, je tiens à le rappeler) à ce sujet ? Quant à son époux, il se contente de déclarations lapidaires, ce qui est un strict service minimum pour un homme, dit-on, de sa stature et de son rang.

Bien entendu, M. Obama n’est pas responsable de la mort de ces pauvres frères.

Bien entendu, Mme Obama née Robinson n’en est pas non plus responsable. Je trouve cependant fort de café de s’investir dans la lutte pour le retour de jeunes filles du Nigeria, enlevées par les bandits de Boko Haram et de ne pas lever le petit doigt quand sous ses propres fenêtres, des atrocités ont lieu en direct telles que nous les connaissons…

Une de mes mamans m’avait dit un jour, de passage en France, Je voudrais que tu sois notre Obama. Je lui avais dit, Non ! merci, maman. Si tu savais…

Je vois sur les réseaux sociaux combien beaucoup de Noirs sont touchés par ces atrocités. Ils écrivent à ce sujet. Ils se posent des questions et ma conclusion est la même : la couleur de peau ne suffit pas. Le mythe Obama a vécu et ce que l’on doit retenir c’est juste le symbole. Le symbole, rien de plus.

Fortes pensées pour tous ces frères, aux USA, qui sont l’objet de la continuation de l’extermination programmée de ce peuple.

Obambe NGAKOSO, December 2014©

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie