Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

4 décembre 2014

Bhopal, l’Inde, le développement et nous

Classé dans : Economie — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 1 h 01 min

Nous avons tendance, quand ça ne va pas, de prendre tout ce qui vient d’ailleurs.

Il y a quelques années, le plus sérieusement du monde, des Congolais disaient, Ba téka kaka Congo na ba Japonais. Moto na moto A zuwa part na yé ya mbongo na sima.

Ne riez pas, s’il vous plaît ! C’est sérieux.

C’était sérieux.

Les gens le pensaient et je peux même vous jurer qu’aujourd’hui encore, il y en a qui le pensent. Ils voulaient vendre le Congo aux Japonais et se partager l’argent par la suite..

Vendre, oui, pourquoi pas, puisque nombre d’entre nous sommes inconscients du poids des mots et ils parlent de vendre leur terre comme ils parleraient de vendre des arachides ou des papayes. Pareil.  Pourquoi le Japon ? Je serai bien incapable de répondre avec certitude à cette question. Ou plutôt, je pense que les media et les spécialistes occidentaux de tous bords nous vendaient le Japon comme étant le pays « le plus bosseur » du monde, où il n’y avait pas de chômage, où les gens travaillaient tellement qu’ils étaient tous heureux.

Oui, dès que ça ne va pas, on se met à rêver d’ailleurs. D’un ailleurs qui, fatalement, ne peut être que meilleur que ce que l’on a. Et, comme les chiffres sont devenus les plus grands juges et autres marqueurs de notre temps, le moindre PIB, le moindre PNB, le moindre CA et j’en passe sont cités en modèle et en exemple pour nous dire, vous voyez ce qui se fait ailleurs, hein ?

Je veux bien que l’on nous cite (de temps en temps) les réussites des autres, mais point trop n’en faut, tout de même ! Parmi les « modèles forcés » que l’on nous sert à tout bout de champ, il y a l’Inde. Je suis d’un naturel méfiant avec les Yaka-fautkon, et j’en passe. Souvent, quand j’entends cela. Ce qui me plait le plus en Inde, c’est l’arme nucléaire. Il y a aussi son armée, une armée souveraine. Il y a sa monnaie, la roupie. Voilà pour moi ce qui compte le plus dans cet immense pays (plus e trois millions d’habitants). Sur le plan économique, il y a à boire et à manger. Sur le plan juridique, c’est encore pire.

Cette semaine où nous fêtons les trente ans de la catastrophe de Bhopal, j’y pense et je pense à tous ces Africains qui veulent sans cesse mettre la charrue avant les bœufs et ne jurent que par les méthodes et solutions des autres. Surtout quand elles ne marchent pas. De tous ces Africains fascinés par l’Inde, personne ne vous parlera de Bhopal. Pourtant, il y a de quoi.

Le 3 décembre 1984, une usine appartenant à une entreprise américains, dans la ville de Bhopal (actuellement près de 1,8 millions d’habitants) explosait en dégageant 40 tonnes ( !!!) d’isocyanathe de méthyle (composé organique intervenant dans la fabrication de divers produits). 3.828 personnes y mourront. Les chiffres varieront selon les sources (de 20.000 à 25.000 morts selon les associations de victimes). A ce jour, il y a encore des gens qui ont gardé des séquelles de cette explosion. Des enfants naissent avec des déformations liées à cette catastrophe. Le pire, voilà pourquoi je parlais du droit, c’est que les victimes et leurs ayants droits continuent à battre le pavé en quête de réparations. Pourquoi ? Hé ! ben, il faut demander aux autorités, pardi !!! Ne dit-on pas, non seulement que l’Inde est une démocratie mais qu’en plus c’est la plus grande démocratie au monde ?

Voilà où ça nous mène quand on laisse faire tout et n’importe quoi au nom du développement. De la course aux profits à tout prix. Les Hommes ? Ils importent peu. La nature ? Bof ! on détruit ici pour aller détruire ailleurs.

Le monde de nos ancêtres n’était certes pas un paradis, j’en conviens. Ce que proposent Cheikh Anta Diop et Mwené Nzalé Obenga n’est pas non plus un monde parfait. Pourtant, je suis persuadé que je préfère suivre leurs enseignements, les relire chaque fois que c’est possible et espérer les mettre en pratique sur le terrain, plutôt que d’avoir à sacrifie autant de vies humaines pour avoir des comptes bancaires garnis.

Quelles plantes pourront jamais, un jour, repousser sur de tels sols ?

J’aimerais dire, Africains, si vous saviez… Je pense néanmoins que vous savez déjà et même très bien.

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Obambe NGAKOSO, November 2014©

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