Un zoo humain en France? Une tradition qui ne se dément guère…
Il faut vraiment croire que les Africains christianisés (à 500%, à 99%, à 9%, à 0,9%) ont par trop assimilé le tendre l’autre joue.
J‘ai vraiment du mal à comprendre comment cette affaire de zoo humain ne soulève pas plus de réactions…
On se souvient de ce temps pas si lointain où des êtres Africains, assimilés à des biens meubles, étaient exposés en France dans des endroits appelés zoos humains. On se souvient aussi des foules, immenses, qui allaient assister à ce qui devait sans doute être des spectacles de très haute facture.
Lors de l’Exposition coloniale de 1931 au Bois de Boulogne, une centaine de Kanaks furent mis en cage pour être exposés au public friand de ces produits exotiques. L’expo sera ponctuellement transféré au zoo de Vincennes et les touristes allemands s’en donnèrent à coeur joie pour admirer ces « choses » somme toute assez étrange, en échange d’hippopotames. Non, vous ne rêvez pas: c’était à peine il y a 83 ans… Le grand-père du célèbre footballeur Christian Karembeu en fut même, exposé comme une bête de somme.
Quelques chercheurs français ont le courage de faire des travaux fort intéressants sur cette partie de l’histoire (fort récente) de la France que les manuels scolaires masquent (tiens, tiens, tiens!!!) comme s’il y avait une honte alors que cela s’inscrit tout simplement dans une longue tradition française. La littérature coloniale fourmille de cas précis où le Nègre est pire que chosifié.
Cherchez, vous trouverez.
Les cousins des Français, d’outre-Manche, ne furent pas en reste avec la fameuse Vénus hottentote, répondant au nom de Sawtche, alias Saartjie Baartman (nom colonial), sera exposé dans le London de 1810, dans une cage. Les gens payaient pour la voir danser, se trémousser. Ils avaient même le droit de lui toucher le postérieur, de le lui pincer, sans jamais risquer un attentat à la pudeur: n’était-elle pas considérée comme un animal voire même plus bas encore dans la hiérarchie?
N‘oublions jamais ces philosophes qui eurent l’idée géniale, de classifier les races humaines, mettant systématiquement les Nègres en dernier, toute en bas de l’échelle et comme le disaient notre professeur de philosophie en seconde, par pitié parfois. Je ne sais pas si c’est pire mais à sa mort, on gardera ses organes pour les étudier. L’horreur dans toute sa splendeur. Née vers 1789 en Afrique du sud (en pays Khoïkhoï), elle meurt à Paris le 29 décembre 1915 et il faudra attendre 2002 pour que la France daigne rendre aux Khoïkhoï via les autorités sud-africaines (Thabo Mbeki, successeur de Madiba Mandela est alors président) les restes de cette pauvre dame. Pourtant, en 1994, une demande officielle avait été faite mais elle demeurera lettre morte car « la communauté scientifique » française estimera que les restes de Sawtche font partie du patrimoine scientifique et que cela leur appartient.
Quand je pense à tout ça, je me dis que nous sommes vraiment le peuple le plus gentil de la terre. On ne peut pas être plus serpillière que cela. Même les paillassons sont mieux traités, parfois.
Dans le Paris de 2014 (vingt-et-unième siècle, dit-on), un zoo humain est là et bien là. Je vous laisse apprécier. Par contre, il y a quand même une pétition (moi, j’ai signé) et une manifestation est prévue là-bas, pour le jeudi 27 novembre prochain.
Il ne tient qu’à vous, cher lecteur et chère lectrice qui me faites le plaisir, de temps en temps, d’abîmer vos yeux sur mes palabres….
Ah! Africains…
Obambe NGAKOSO, November 2014©