Une fierté made by Sankara
Il y a quelques années, dans une société pour laquelle je travaillais, une jeune française était allée passer quelques jours au Burkina-Faso. En ramenant les sacro-saintes photographies, je fus surpris de voir qu’elle avait logé chez l’habitant, mais dans ce qu’il y avait de plus simple, très loin du cadre de vie qu’elle avait en Occident.
Quand je lui ai demandé ce qu’elle a retenu de son séjour là-bas, elle me parera de Sankara pendant des plombes. Je lui ai dit « Ah! bon? »
Oui, mais tout le monde là-bas ne parle que de lui. De tout ce qu’il leur a appris, de tout ce qu’il leur a inculquées comme valeurs. Au travail, dans la rue, dans leurs familles, ils ont l’esprit de Sankara en eux.
Je ressens une certaine fierté en pensant aux événements qui ont eu lieu et et qui ont d’ailleurs encore lieu, de la part de la population burkinabè*.
Qui n’a pas craint le pire lorsque les saccages ont commencé? Les Congolais et d’autres qui sont passés par là ont dû revivre des moments horribles en se disant que Le Burkina-Faso mettrait peut-être dix ans ou plus pour se relever de tout ce qui sera détruit.
D‘une part, non seulement la casse a été extrêmement limitée (toutes proportions gardées, bien entendu), mais en plus, il faut voir et saluer la vitesse avec laquelle la population ouagalaise s’est mise au travail pour remettre la ville en état.
Je dis chapeau et je suis fier des Burkinabè. Ils n’ont pas attendu une ONG occidentale pour faire le ménage chez eux. Ils ont cassé, ils nettoient. Comme des grands. Difficile de ne pas y déceler l’empreinte de Sankara. Cet homme a laissé quelque chose. A n’en pas douter.
Bonne semaine à vous et n’oubliez pas que chaque jour est une vie!
Obambe NGAKOSO, November 2014©
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*: Je fais ici un distinguo entre la plèbe, la classe politique et les militaires. Les attitudes des deux derniers groupes n’a pas toujours été des plus honorables ces 4 derniers jours ?