En 2009, la justice des négriers permettait à Bemba Gombo d’aller pleurer son père…
Du temps où le président Mobutu régnait en maître incontesté sur le Zaïre, il y avait plusieurs clans autour de lui, dont un appelé « Le clan des métis ». Une des figures de proue de ce clan fut Jeannot Bemba Saolona.
Né en 1942 dans la province de l’Equateur, c’est en self-made man qu’il bâtira sa carrière d’homme d’affaires à l’ombre de Mobutu. Il aura un fils, Jean-Pierre Bemba Gombo, né en 1962 qui fera des études commerciales et se lancera à son tour aussi dans les affaires. Ils feront tous les deux aussi le choix de la politique et sous la présidence de Kabila père, ils seront dans deux camps opposés : le père dans celui du pouvoir et le fils dans celui de l’opposition. Mais une opposition armée avec comme base la région de l’Equateur, celle de son père. Le fils se retrouvera à La Haye où se trouve la CPI, la Cour de justice dédiée aux Nègres et c’est là que le 2 juillet 2009, il apprendra la mort de son père, décédé à Bruxelles.
Je vous avoue que je fus très surpris d’apprendre les négriers le libèreront provisoirement afin qu’il aille se recueillir devant la dépouille de son père (voir photos). Ensuite, ce géant au physique de catcheur retournera derrière les geôles réservées aux Africains.
Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ?
C’est parce que j’ai une pensée pour une dame, appelée Gado, qui vient de décéder (15 octobre 2014) à l’âge de 94 ans. Son fils unique est le prisonnier politique le plus célèbre au monde, déporté en 2011 de sa Côte d’Ivoire natale vers la ville de La Haye, aux Pays-Bas. Ce dernier est détenu illégalement, aux mépris de tout le bon sens par des gens qui jour après jour ne trouvent rien contre lui mais continuent à le maintenir derrière les barreaux.*
La question : le laisseront-ils sortir de prison, comme ils l’ont fait pour Jean-Pierre Bemba Gombo en 2009 afin qu’il aille enterrer sa maman ? Je ne le crois pas, autant vous le dire maintenant. Je ne me fais aucune illusion à ce sujet. Ces gens qui l’ont bombardé, qui ont massacré des Ivoiriens qui n’avaient que leurs mains pour toute arme ne peuvent aller à l’encontre de leurs convictions les plus intimes en posant pareil acte.
Hier, Madiba Mandela, prisonnier sur sa propre terre, l’Afrique, des négriers qui avaient transformé l’Afrique du Sud en camp de concentration à ciel ouvert, lui avaient refusé le droit d’aller enterrer son fils Madiba Thembekile (1946-1969) mort suite à un accident de voiture. Un an avant, quand sa mère, Nosekeni Fanny meurt en septembre 1968, Mandela n’avait pas déjà été autorisé à aller l’enterrer. Il demeurera derrière les barreaux.
Le président Koudou Gbagbo leur fait trop peur et ils ne s’amuseront pas à lui faire ce qu’ils firent en 2009 à l’endroit de Bemba Gombo. Non, je n’y crois pas.
Mais il est toujours bon de rappeler certains faits car les nôtres sont trop obtus dès qu’il est question d’aborder les questions liant notre continent, notre peuple, à l’Occident.
Il n’y a guère de différences en fait entre les négriers qui ont créé et qui gèrent la CPI et ceux qui des siècles durant ont asservi les nôtres en Afrique du Sud. C’est la même logique qui prédomine. Inlassablement. Implacablement. Sans le moindre quartier.
Obambe NGAKOSO, October 2014©