Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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16 octobre 2014

Que font les médecins congolais la nuit?

Classé dans : Politique africaine,Santé - Médecine et autres sciences — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 12 h 00 min

Souvent, je lis ou j’entends des réactions qui peuvent se résumer à ceci :

Bambi, tout ce que tu racontes ça sert à quoi ? Tu crois vraiment que les autorités congolaises ont quelque chose à foutre de tes propos ?

 

Je sais bien que ces gens n’en ont rien à foutre.

François Ibovi, ministre de la Santé

François Ibovi, ministre de la Santé

Je sais bien que ma « plume » ne provoquera aucun battement d’ailes de papillons, évidemment.

Mes mots ne feront lever aucun cil, au sein des arcanes de décision.

Mes textes n’apparaîtront que foireux à leurs yeux.

Je sais tout cela mais pour leur plus grand plaisir et un peu pour le mien, je continuerai tant que mes doigts pourront taper sur un clavier d’ordinaire.

S’il y a bien un sujet sur lequel je reviens sans cesse, c’est celui de la santé. Il y a vraiment de quoi écrire des encyclopédies sur les drames de la santé au Congo. Quand je pense aux conditions certes, pas idéales, dans lesquelles mon père exerçait avec ses collègues et ses chefs à l’hôpital, quand je pense à ces moments où nous allions dans les maternités voir nos grandes-sœurs et nos mamans après qu’elles aient accouché, j’ai comme l’impression qu’il n’y a non pas un monde d’écart, mais des tas de galaxies.

Hier encore, une jeune sœur à qui j’en parlais, et qui va tous les deux mois au Congo m’a dit : Ndenge nini moto lélo A kende l’hôpital sans que A zala na moto ?*

Voilà où nous en sommes.

Alexis Elira-Dokiekas, hématologue, Directeur général de la Santé

Alexis Elira-Dokiekas, hématologue, Directeur général de la Santé

La dernière info scabreuse que j’ai eue, je l’ai lue sur un réseau social et je vais reprendre les mots, tels qu’ils ont été écrits. Ils garderont ainsi leur force et leur saveur :

J’en reviens pas, un collègue de service a perdu sa nièce qui était enceinte de 9 mois hier soir vers 23h par manque de médecins de garde dans les deux plus grands hôpitaux de Pointe-Noire!…..Franchement, ce n’est pas normal de se promener le soir dans un taxi à la recherche d’un hôpital où il y aurait un médecin de garde, au moment où la personne qui est prête à accoucher se tord de douleurs…Finalement ni la femme, ni l’enfant n’ont pu être sauvés, c’est pathétique!

 

Je vous parlais récemment d’une jeune sœur de trente-cinq ans qui a failli passer de vie à trépas car elle était restée dans le coma de 19 heures à 04 heures du matin. Il n’y avait aucun médecin dans l’hôpital où elle avait eu le bonheur de se faire opérer. Il m’avait été dit ensuite par une personne qui sait mieux que moi ces choses-là, Mais Bambi, la nuit, il n’y a plus de médecins dans les hôpitaux au Congo. Tu rêves ou quoi?

C’est bien là tout le drame,

Tout mon drame est là: je dois trop rêver!

Chaque jour qui passé, sur TV Congo, l’on veut faire croire aux Congolais que l’on se préoccupe de leur santé et pour cela, défilent pêle-mêle le ministre François Ibovi, le monsieur Grands Travaux du gouvernement, Jean-Jacques Bouya. On voit aussi de temps en temps des médecins qui dissent des choses plus ou moins intéressantes qui peuvent laisser penser que les gars font un boulot d’enfer. Rien qu’à suivre TV Congo, on se dit, Waouh!

Pourtant, la réalité est là et bel et bien là.

Comment ces choses peuvent-elles continuer dans l’indifférence quasi-générale?

Obambe NGAKOSO, October 2014©

 

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