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15 octobre 2014

Angola-RCA: les millions de Luanda en fumée…

Classé dans : Politique africaine — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 0 h 24 min

Le crâne dur des Africains sera-t-il « éventré », pour utiliser un verbe totalement inapproprié (en la circonstance) que j’ai lu sur le Net récemment*, avec une nouvelle réalité centrafricaine qui a été mise à nue ?

Je ne sais pas.

(Source: Jeune Afrique)

(Source: Jeune Afrique)

J’en doute même très fort car il n’y a pas plus têtue que nous.

En toute honnêteté, entre nous, comme on aime bien à le dire, la Centrafrique est-elle encore un Etat ?

Je suis méchant ? Ok ! je vais être gentil, alors.

En quoi la Centrafrique remplit-elle encore les conditions pour être appelée « Etat » ?

Je pèse mes mots, en l’état actuel, ce territoire de 623.000 kilomètres carrés n’est pas viable et ce la relève même du miracle que ses frontières berlinoises soient encore là, même si elles ne préservent rien du tout.

Passons sur tous ses pseudos présidents qui se sont succédé depuis le 13 août 1960 (Dacko, Bokassa,…, Samba-Panza). Passons sur la guerre qui n’en finit pas de tuer et de traumatiser les pauvres Centrafricains. Passons sur tout cela et arrêtons-nous sur les problèmes financiers de cet enclos colonial. C’est un secret de Polichinelle : les caisses de l’Etat centrafricain sont vides et même plus que vides. Et, quand les caisses sont vides, on ne peut pas payer les fonctionnaires, les hôpitaux qui en temps normal manquent cruellement de médicaments, je ne vous dis pas dans quel état ils se trouvent. Le reste ? N’en parlons même pas…

Le Congo (rive droite) a servi un bon moment de ballon d’oxygène pour le fonctionnement de l’administration centrafricaine. Quoi de plus normal ? Pour moi, c’est une bonne chose que nous soyons capables de faire des choses entre nous, sans forcément passer par la puissance coloniale. Je sais que cela ne plaît pas à quelques Congolais, experts en rébellions sur Internet, mais bon, c’est comme ça. Comme il fallait s’y attendre malgré tout, il est arrivé au Congo de fermer le robinet et il a fallu que les « autorités centrafricaines » aillent voir ailleurs. L’Angola a donc joué sa partition dans le cadre de la solidarité. Et là, je ne vous dis pas le pataquès qui s’en est suivi et l’affaire d’Etat qui secoue le landerneau politique centrafricain, au point que certains se seront mis à réclamer la démission de madame Catherine Samba-Panza (alias CSP) qui a le titre de présidente de la République Centrafricaine depuis des mois.

L’argent de l’Angola a don disparu. Pour être précis, une partie de cet argent a pris une direction officiellement inconnue.

Un don de 10.000.000 $ a donc été fait par l’Angola à la RCA, dont la moitié en liquide. Quand on voit par la suite à quoi a servi une partie des fonds en question, on a envie d’abord de se cogner le crâne contre une porte (en plastique) puis de prendre son bâton de pèlerin pour aller sermonner comme il se doit nos compatriotes africains. Comment peut-on être aussi léger que cela ?

J’ai comme l’impression que certains des nôtres ne se rendent pas compte de la gravité de la situation que vivent la RCA en particulier et le peuple africain dans son ensemble. Etre aussi léger, c’est même plus que criminel. Ce n’est tout simplement ni possible, ni concevable ni acceptable.

On aura beau dire aux Africains qu’il faut mettre fin à ces frontières berlinoises, rien n’y fait. Chacun est plus qu’heureux de vouloir commander chez lui ou d’avoir l’illusion d’être un chef alors qu’en réalité, en son for intérieur, il sait pertinemment qu’il n’est même pas un roi nu mais plutôt un suzerain de rien du tout, juste bon pour inaugurer des chrysanthèmes, pour faire le beau (la belle ici) avec ses pairs.

Quand je pense que ce territoire a eu Karinou,

Quand je pense que ce territoire a eu Boganda,

Quand je pense que ce territoire a eu Goumba,

Quand je pense à tous ces Oubanguiens qui se sont installés dans l’actuel Congo-Mfoa et ont donné les noms de leurs sociétés globales à nos rues (rue Yakomas, rue Bandas, rue Mbakas, rue Bandziris, etc.), j’ai tout simplement envie de pleurer.

Pauvres gosses de la RCA,

Pauvres gosses De Kama.

 

Obambe NGAKOSO, October 2014©

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* : A tout seigneur tout honneur, c’est Pierre Edoumba, que vous connaissez déjà qui nous a permis de tomber sur cette drôlerie.

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