La CPI: la vérité sonnera-t-elle encore blanche?
Toutes les questions que vous m’avez posé reviennent à une seule. Quant est ce que les blancs vous reconnaîtront-ils ? Parce que la vérité sonne blanche. Mais c’est dangereux ce que vous dites parce que si réellement l’égalité intellectuelle est tangible, l’Afrique (et la diaspora africaine) devrait sur des thèmes controversés (tels que l’origine africaine de la première civilisation humaine), être capable d’accéder à sa vérité par sa propre investigation intellectuelle et se maintenir à cette vérité, jusqu’à ce que l’humanité sache que l’Afrique ne sera plus frustrée, que les idéologues perdront leur temps, parce qu’ils auront rencontré des intelligences égales qui peuvent leur tenir tête sur le plan de la recherche de la vérité.
Une fois n’est pas coutume, c’est par une citation que je débute mon billet du jour. C’était en 1984, à l’Université de Niamey et ce jour-là, Cheikh Anta Diop était face à des étudiants nigériens.
J’ai pensé à cette citation en me remémorant des propos du journaliste-animateur français Frédéric Taddéï, qui sévit sur la chaîne de télévision France2 avec une émission intitulée Ce soir (ou jamais). Oui, lui aussi s’est saisi de la question de la CPI, la Cour de justice réservée aux Nègres, puisqu’il est bien connu que depuis que le bon Dieu, dans son immense magnanimité et inégalée gentillesse, a tellement maudit les Nègres qu’il les a également frappés de l’incapacité de juger par eux-mêmes leurs problèmes. Ce que dit Taddéï, ils sont nombreux, des Africains qui non seulement pensent la même chose mais en plus le disent aussi. Ils ne se cachent pas derrière des masques ou je ne sais quels autre artifices pour le dire, mais ils utilisent leurs prénoms, leurs noms, leurs blogs, leurs sites Internet. Cependant, vu qu’ils ont la peau trop foncée, leurs propres frères et leurs propres sœurs la plupart du temps ne leur accordent pas une once de début de commencement de crédit. Mais quand un Tubab le dit, le curseur peut bouger et là, on peut assister à de vrais miracles. Pas forcément à l’échelle souhaitée mais miracle quand même.
Lisons ces mots.
Les juges de la Cour pénale international de La Haye examinant en ce moment les preuves rassemblées contre Laurent Gbagbo afin de decider s’il y a lieu de poursuivre le president ivoirien pour crimes contre l‘humanité. Ne devrions-nous pas en profiter pour examiner de notre côté les preuves accumulées contre la CPI et juger si cette cour mérite, oui ou non, de poursuivre ou son travail? Depuis sa creation, le premier juillet 2002, en application du Statut de Rome, la CPI ne s’attaque qu’à des Africains. Racisme? Impuissance? Aveuglement? Chacun peut en déduire ce qu’il veut.Toujours est-il qu’au cours des dix dernières années, selon la CPI, massacres et crimes de guerre ont été, comme par hazard, l’exclusivité de la Côte d’Ivoire, de la Libye, du Darfur, de la Centrafrique, de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda… Le reste du monde? Rien à signaler! L’Iraq et l’Afghanistan? Cool! Le Tibet? La Syrie? Pas de problem…? Non contente d’invoquer un soi-disant droit international qui, en réalité ne s’applique pas de la meme manière à tous les Etats puisque la Russie, la Chine ou les Etats-Unis n’ont pas signé ou ratifié le Statut de Rome et que les pays members du Conseil de sécurité de l’ONU peuvent mettre un veto à la saisine de la CPI, celle-ci ne s’en prend jamais aux vainqueurs, seulement aux vaincus. Pregnant exemple sur le Tribunal penal international sur l’ex-Yougoslavie, crée en 1993, qui condamnent tous les Serbes lui tombant sous la main et blanchit systématiquement leurs adversaries, qu’ils soient Croates ou Bosniaques, la CPI incrimine ce pauvre Gbagbo, mais se garde bien d’enquêter du côté des partisans d’Alassane Ouattara, soutenus par les grandes puissances. De meme avait-elle attend que Khadafi soit sur le point de perdre la guerre contre les Français, les Anglais, les Américains pour l’accuser de crimes contre l’Humanité… Peut-on encore parler de justice quand on se montre à ce point faible avec les forts et forts avec les faibles? D’ailleurs, depuis dix ans, la CPI n’a cessé de dévoyer le concept de crimes contre l’Humanité. […] Comme si une tentative de genocide et la repression d’une manifestation devant la television ivoirienne revenaient exactement au meme! Les preuves de forfaitures étant nombreuses et répétées, ne devient-il pas urgent de mettre un terme à cette parodie de justice internationale qui agit comme un instrument de domination supplémentaire au service des pouvoirs en place et finit par déshonorer les 121 pays ayant ratifié le Statut de Rome?
Je réponds sans ambages: OUI! Il faut mettre fin à cette parodie de justice. Cependant, ne pouvant compter sur les puissant pour jouer à la roulette russe avec un barillet plein, j’invite plutôt les Damnés de la Terre à se retirer illico presto de cette pourriture qu’est la CPI. Que les autres fassent leur justice. Sans nous. Nous n’en avons pas besoin. .
Obambe NGAKOSO, October 2014©