Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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30 septembre 2014

Le Congo en Yvelines: chapeau à nos autorités!

Classé dans : Lectures — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 12 h 30 min

Il y a quelques mois, j’ai été contacté par Adèle Caby-Livannah, une auteur spécialisée dans la littérature jeunesse afin de participer à un événement littéraire qui devait se dérouler fin septembre 2014 dans la ville de Houdan, département des Yvelines, en région parisienne.

 

Liss, dédicaçant

Liss, dédicaçant

Ayant été prévenu assez tôt, j’avais calé ces deux dates dans mon agenda. Je fus donc programmé (après quelques changements) pour participer à une séance de dédicaces le samedi après-midi et le dimanche, je devais participer à une table-ronde animée par l’auteure polygraphe Liss Kihindou que vous avez déjà eu le plaisir de lire sur cet espace, en tout cas sur mon premier blog). Après cette table-ronde, une autre séance de dédicaces devait être organisée.

 Liliane

Houdan, je ne connaissais pas et je peux vous dire que jamais je n’oublierai. Cela m’a rappelé cette époque pas si lointaine où je sillonnais certains recoins de France. En train, selon le positionnement, j’avais le choix entre la gare de La Défense et celle de Montparnasse. Me voilà donc à La Défense en temps et en heure, bien calibré pour prendre le train m’amenant à Versailles Chantiers où je dois faire ma correspondance. Là, je comprends pourquoi mon trajet est aussi « longuère» : j’en ai pour environ 40 minutes d’attente ! Si les journaux et les livres ’existaient pas, comment seraient mes voyages ? Je finis par mettre pied dans cette ville qui fleure bon la campagne. Le pari maintenant est de trouver la médiathèque.

Il y a un monde fou qui sort du train mais visiblement ces jeunes gens ont plus envie d’aller s’amuser à la foire Saint-Mathieu qu’autre chose : aucun d’eux ne sait o ù se trouve la médiathèque. Quoi de mieux que d’aller demander à une tenancière ou à un tenancier de bar ? Le temps que la dame me réponde, je reconnais un Vieux Frère qui me dit savoir où c’est : de toutes les façons s’il est dans le coin, c’est forcément pour ça. La plus grande difficulté est de se frayer un chemin car il y a vraiment foule : l’économie tourne vraiment. on y vend de tout et si on n’y prend garde, il y a de quoi laisser ça et là ses millions de makuta*.

Comme il fallait s’y attendre, cette médiathèque, portant le nom du grand chanteur Jean Tenembaum (alias Jean Ferrat) est tout simplement magnifique. Et c’est encore là qu’on se dit que si on ne laissait pas notre argent dans les locaux du Trésor public français, on en aurait une comme celle-là dans chaque ville africaine. Houdan n’a même pas 3.400 habitants…

Quand nous sommes arrivés, le gros des activités était déjà terminé mais notre séance de dédicaces a tout de même eu lieu, juste en face de la mairie et à demi-jet de pierre d’une très vieille église catholique. Pour la petite histoire, l’église fut d’abord construite au onzième siècle, reconstruite au seizième siècle et les travaux s’achèveront au dix-huitième : les autres savent préserver leur patrimoine tandis que chez nous, on bâtit des édifices à la gloire des envahisseurs !

Le lendemain, on a tenu notre table-ronde, on a fait nos dédicaces et c’est avec un grand plaisir que je suis parti de là, et très vite en plus. Pour la petite histoire, à Montparnasse, le gentil agent de la société des trains m’a dit « Exceptionnellement les dimanches, c’est un train toutes les deux heures ! »

Je suis souvent dur envers les autorités africaines et elles le méritent bien. Partant du principe de l’un de mes maîtres, James Emmanuel Kwegyir Aggrey (1875-1927), qui dit que « Seul le meilleur est bon pour l’Afrique », je n’ai pas à être magnanime avec les miens quand ils pataugent dans une fange nauséeuse.

Cette fois, je tire un chapeau Bakwa aux autorités congolaises, précisément aux conseillers des services consulaires de Paris qui ont abattu un travail formidable pour que cet événement ait lieu. J’ai eu le plaisir d’échanger environ un quart d’heure avec un d’entre eux, habitant le patelin même, qui m’a expliqué avec moult détails comment le Congo a pu bénéficié de cette tribune lors de cette foire. Car il n’y avait pas que les littérateurs, mais aussi une association qui a offert des grillades et à boire ; la sœur Adèle qui a exposé ses ndzouana (raphias, en téké) ; un peintre etc. Ce conseiller m’a dit, La nouvelle équipe qui est autour de l’ambassadeur a pour ambition d’ouvrir les portes de l’ambassade au public.  On nous reproche sans arrêt de ne rien faire pour les Congolais. Là, nous avons posé un acte (…)

 

De droite à gauche, Adèle, Assia Printemps Ghibrila, Liss, Milie Miéré et Virginie Mouanda-Kibinde

De droite à gauche, Adèle, Assia Printemps Ghibrila, Liss, Milie Miéré et Virginie Mouanda-Kibinde

Franchement, le gars et ses collègues ont bien travaillé.

Chapeau à eux tous et au conseiller Hervé Effenguet qui a acheté les livres de tous les exposants, samedi et dimanche !

Obambe NGAKOSO, September 2014©

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* : Pas grand-chose en fait.

 

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