Elections locales: assainissement avec quels moyens?
Quand le temps le permet, je jette un œil ces jours-ci sur TV Congo pour avoir des infos, on va dire « fraîches », concernant la campagne des élections locales qui auront sur l’étendue des 342.000 kilomètres carrés, de Bétou à Loango, en passant par Makoua, Sembé, Sibiti, Niang-Pont et Loubomo.
Les campagnes électorales sont souvent l’occasion de se poiler comme il se doit. Les candidats qui souvent ne sont pas des comiques officiels sont de véritables champions pour nous pousser à nous tordre de rire.
Il y a un mot qui revient sans cesse dans la bouche de tous les candidats et candidates. C’est le mot assainissement. Je suis même prêt à parier qu’à force de l’entendre, il y a des Congolais qui sont allés ouvrir leurs dictionnaires pour voir comment ce mot s’écrivait et ce qu’il voulait dire. Après cet exercice quelques fois fastidieux, d’autres questions ont dû émerger de leurs esprits. Par ces temps d’émergence accélérée, quoi de plus normal ?
Qu’ils et qu’elles soient de la majorité, de l’opposition ou de je ne sais quoi encore, il est fort plaisant de constater que tous et toutes sont d’accord au moins sur deux points : vouloir être élus (élues) et que les grandes villes sont sales. Crasseuses. Ce n’est pas un hasard (auquel je ne crois guère) si ce mot ne cesse de revenir durant des jours dans cette campagne. Je l’ai dit sur cet espace plus d’une fois : la saleté dans nos rues, avenues, ruelles etc. a atteint un point de non-retour. Et, je le redis, c’est un véritable miracle que tout le monde ne se retrouve pas au cimetière ou dans les hôpitaux avec ces empoisonnements quotidiens et à ciel ouvert…
Il y a pourtant d’autres questions que je ne cesse de me poser…
Ils et elles parlent tous et toutes d’assainissement. Soit. Nous sommes eux et moi (et plus d’un encore, j’en suis sûr) d’accord que c’est une question cruciale et plutôt on y remédiera, mieux cela vaudra. Pour le bien-être de tout le monde. Au moins des piétons et de ceux et celles qui prennent les transports en commun. Sans oublier ceux et celles qui achètent à manger en pleine rue. Par contre, à ce jour, nous ne disposons pas :
- d’incinérateur. Dans la capitale politique comme dans la capitale économique. Je ne parle même pas des autres cités ;
- nous ne disposons même pas de décharges publiques où l’on pourrait entasser les ordures qui traînent dans nos rues, devant les maisons de certains particuliers.
Cet assainissement qui est tant et tant crié, va se faire comment et avec quels moyens ?
Dommage que lors des reportages qui passent sur TV Congo, on ne nous montre personne dans le public qui pose cette question aux candidats.
On n’a pas fini de rire…
Obambe NGAKOSO, September 2014©