Communiqué de la Ligue Panafricaine – UMOJA suite à l’arrestation de Jean_Jacques Adama Traore
Que le chemin vers la liberté est long.
On ne le redira sans doute jamais assez.
Ils sont combien, ces Africains qui ont cru qu’un changement de noms de dirigeants signifiait pour eux une liberté trouvée ou retrouvée?
Je peux en témoigner. Je suis passé par là et, avec des amis, des soeurs, des centaines de milliers de Congolais, nous en avons payé le tribut. Un lourd tribut. En 1991, l’arrivée d’un Premier ministre (André Milongo) avec quasiment les pleins pouvoirs tandis que Denis Sassou Nguesso en était réduit à inaugurer les chrysanthèmes. 14 mois plus tard, il ne put se qualifier pour la finale présidentielle car la majorité des Congolais firent confiance à Pascal Lissouba, espérant qu’avec lui, ça ne pouvait qu’aller mieux. On se fit de nouveau avoir. pires que des bleus. Certains en furent même réduits à souhaiter le retour de Sassou Nguesso.
Ils sont très nombreux aujourd’hui à souhaiter que le même qu’ils avaient chassé en 1992 s’en aille sans demander son reste.
Oui, même les changements les plus souhaités ont leurs mélancolies. Mon oncle a toujours aimé me rappeler cette phrase attribuée à Henry de Montherlant. Combien n’ont pas dit que le président Koudou Gbagbo était un dictateur et qu’il fallait de ce fait qu’il rende son tablier. Malgré zéro prisonnier politique, dans un environnement où il s’est fait insulter et injurier plus de 10 ans durant. Alassane Dramane Ouattara a été installé à sa place, tandis que lui était déporté à La Haye (Pays-Bas). Les prisons ivoiriennes n’ont jamais été aussi pleines de prisonniers politiques, plus encore que du temps du président Félix Houphouët-Boigny. Résultat des courses, le véritable siège du FPI (Front populaire ivoirien), le parti de Gbagbo et de ses camarades est la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan).
C‘est dans cette continuité – toute logique que notre camarade et frère de lutte, Jean-Jacques Adama Traoré s’est retrouvé embastillé.
Oui, c’est dur.
Oui, encore une fois, le chemin vers la liberté, la dignité des Kamit est long et sera encore parsemé d’embûches.
La Ligue Panafricaine – UMOJA a apporté sa pierre à l’édifice de la lutte par le biais de ce communiqué publié hier sur notre site Internet.
Courage, camarade Adama Traoré!
Le lien, ici.
Obambe GAKOSSO, September 2014©