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11 septembre 2014

Congo, SNDE: De l’eau, des gouttes et puis plus rien!

Classé dans : Energie,Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 1 h 37 min

Mardi 9 septembre 2014.

Sur le site Internet congo-site.com, j’ai lu cette info : Le système d’adduction d’eau potable de Mbon sera bientôt opérationnel.

Eau

J’adore les titres de la presse congolaise en général et de ce site Internet en particulier. Ils me font toujours sourire.

Mbon est une petite localité du département des Plateaux (Centre du Congo) et si on peut avoir de l’eau potable là-bas, je ne dis pas non et je dis même chapeau. Dans ce même département, en 1984 (à cette époque, on disait région et non pas département), dans la capitale, Djambala, la première goutte d’eau potable avait coulé il y a trente ans. Pendant le premier plan quinquennal et je me souviens encore que Martial de Paul Ickounga avait été un parmi d’autres, au cœur de ce projet. Les habitants des Plateaux étaient fous de joie et sans doute qu’ils se disaient que désormais, ils en auraient à foison.

Trente ans après, la même SNDE (Société nationale de distribution d’eau) qui distribuait plus ou moins bien l’eau potable dans les grandes villes du Congo, et dans quelques chefs-lieux de région, elle est désormais bien en peine d’assurer cette mission régalienne. Combien, cela fait combien d’années que dans certains quartiers de nos grandes villes, certains sont obligés de se lever à une heure, deux heures ou quatre heures du matin pour remplir seaux, bassines et tonneaux d’eau ? Je me souviens encore, au Camp du 15 août, dans les années 80. Parfois, l’eau ne coulait dans aucune maison ni aucun appartement. Il y avait quelques fontaines publiques où on faisait de temps en temps la queue pour avoir de l’eau. En pleine centre-ville, à quelques minutes à pied seulement du siège de la SNDE. S’il est vrai qu’à Ouenze, nous avons eu beaucoup plus de chance, nos amis qui habitaient Moukondo, quartier considéré comme chic au début, galéraient comme il n’est pas permis d’imaginer pour se laver et boire de l’eau : cela relevait du luxe !

A Nkombo, j’ai appris à transporter des bidons de 25 litres dans des brouettes. Une eau qui servait à tout faire car la SNDE avait eu la bonne, que dis-je, la très bonne idée de ne pas mettre le moindre tuyau d’eau dans ce quartier. Comment peut-on bâtir une cité où du monde est censé demeurer un jour et ne pas penser à l’adduction d’eau ? Dans nos rues, on ne voit pas beaucoup de bœufs (les animaux, hein ! pardon…) ni des charrues, mais il faut dire qu’on a de sacrés numéros qui adorent mettre la charrue avant les bœufs.

Quand je vois ce qui arrive à Mbon, je ne peux m’empêcher la même question : quand est-ce que l’escroquerie prendra fin là-bas, comme elle ne prend plus dans le reste du pays qui a déjà subi les affres de la SNDE ? Avec cette boîte d’Etat, c’est, de l’eau à foison, des gouttes et puis plus rien! On peut crever de soif, ils s’en foutent!

 

Obambe GAKOSSO, Septembre 2014©

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