Ce lundi, on ne rit pas, on pense à Albert Ebossé Bondjogo Dika
Il avait 24 ans à peine. Il rêvait de marquer plein de buts. Il rêvait d’une belle et grande carrière et la Kabylie, où il évoluait, était pour lui une étape, juste une étape sur sa route. Et, là-bas, en Algérie où il jouait à la Jeunesse Sportive de Kabylie, il disait, Je suis à la JSK pour jouer et marquer des buts.
Ses prénoms sont Albert et non nom de famille Ebossé Bondjogo Dika.
Il venait du Cameroun et rêvait aussi de vêtir le célèbre maillot tricolore, vert, jaune et rouge.
Il venait d’avoir une petite fille. Combien de fois l’a-t-il prise dans ses bras? Je ne saurais vraiment y répondre. Il vient d’être fauché en plein vol par la camarde.
Il aurait eu 25 ans en octobre prochain, lui, le natif de 1989, du haut de son mètre 89.
Après avoir joué au Coton Sports de Garoua (2008/2010), à l’Unisport de Bafang (2010/2011) et à l’AC Douala (2012/2013, dix matches et neuf buts, soit presque un but par match), il commence un nouveau cycle hors de sa terre natale, en prenant la direction de la Malaisie où il jouera 16 matches pour le club de Perak FA ponctués par 11 buts (68,75% de réussite). En 2013, il signe à la JSK, un des clubs les plus populaires d’Algérie et ce joueur ambitieux frappe un grand coup dès la première saison avec 21 buts inscrits en 38 matches disputés (55,26 buts/match). Bon score pour une première saison, dans un championnat qu’il ne connaissait pas, dans un pays qu’il ne connaissait pas non plus! Pour moi, un buteur, ce sont d’abord et avant tout des chiffres et ses chiffres à lui, ils parlent, plaidant en sa faveur.
Au-delà des chiffres et de toutes ses qualités footballistiques, c’est surtout de la mort d’une homme, jeune, dont il est ici question. Comment les autorités algériennes peuvent-elles laisser jouer un match officiel dans un stade en pleins travaux et, qui plus est, avec possibilité pour les soi-disant supporters d’accéder aux pierres, parpaings et autres éléments servant aux travaux du dit stade?
On peut rêver, on peut halluciner, mais à un tel niveau d’irresponsabilité, c’est tout simplement criminel. Tout cela pour de l’argent!!!
Oui, le pauvre Ebossé Bondjogo Dika a reçu un projectile sur sa tête alors que son équipe venait de perdre par 1 contre 2. En plein vingt-et-unième siècle, je vis tout simplement un cauchemar… Ces dernières années, on a vu de jeunes gens mourir sur les terrains après des arrêts cardiaques, mais là, ça dépasse tout simplement l’entendement!!! Un projectile lancé par un « supporter »…
Je croise vraiment les doigts pour que l’enquête diligentée par le ministère algérien de l’Intérieur donne rapidement des résultats et que cela ne soit pas noyée parmi les affaires non résolues.
Une forte pensée, mais vraiment une très forte pour lui, ce jeune fauché dans la fleur de l’âge. Que les ancêtres lui réservent le meilleur accueil qui soit Je pense aussi à sa fille, à sa compagne et à sa famille, au Cameroun. RIP!
Obambe GAKOSSO, August 2014©