Pas d’eau dans une clinique. Et alors?
Le 21 décembre 2007 était inauguré à Mfoa, capitale du Congo rive droite un établissement hospitalier. Ce qui peut paraître banal sous d’autres cieux est un grand événement en nos contrées car la carence en établissements modernes de santé est plus que criarde.
Cet établissement s’appelle clinique municipale Albert Leyono (du nom d’un ancien maire de l’arrondissement 5, Ouenze) et, comme son nom l’indique, elle dépend de la mairie centrale de Mfoa. Son directeur est nommé par le maire central. Son coût de construction serait de 2 milliards de XAF (source).
En 2012, je suis passé devant cette clinique et elle m’avait paru belle et propre. De l’extérieur, en tout cas.
Ce que j’ai appris récemment sur cet hôpital m’a fait tomber des nues. J’ai frisé des crises d’apoplexie en cascade. Tous les lecteurs de cet espace savent combien les questions de santé me tiennent à cœur. Nous sommes le continent où les taux de mortalité (infantile comme les autres) sont des plus élevés au monde. Chaque jour qui passe on a l’impression que la plupart de nos ministres chargés de la Santé, sous les instructions de leurs patrons immédiats (Premiers ministres et présidents des Républiques), sans oublier leurs subalternes (DG de la santé, Inspecteurs généraux de la santé, etc.) font tout pour que soit les choses empirent soit pour qu’elles stagnent.
Ainsi, j’ai appris qu’il n’y a pas d’eau à la clinique Leyono.
Vous avez bien lu : il n’y a pas d’eau dans cet établissement de santé.
Je vous ai dit que je suis juste passé devant cette clinique.
C’est un praticien y exerçant qui m’a donné cette information et plus d’une fois je lui ai posé la question de savoir s’il blaguait, s’il était en train de fumer quelque substance illicite que ce soit en me donnant cette information
Que nenni. L’homme était serein et même ce qu’il y a de plus serein et il n’est pas du genre à rigoler avec ce genre de sujets. J’ai fini par lui poser une question aussi bête que pour moi elle tient du bon sens : comment font alors les malades pour boire e l’eau ? Ils sortent et vont l’acheter dans la rue.
Imaginez-vous des malades sortant de leurs chambres pour aller s’acheter de l’eau potable hors d’un établissement de santé ?
Comment peut-on arriver à de pareilles aberrations ? Comment les dirigeants (Directeur général, et les autres) peuvent laisser faire une chose pareille ?
Depuis longtemps, je suis persuadé que les apparitions des bouteilles d’eau minérales signent la mort de nos sociétés. Avec ça, je rajoute une pierre à l’édifice de mes convictions à ce propos. Comment et pourquoi dans un enclos colonial gorgé d’eau comme le Congo, on peut avoir l’idée de vendre des eaux minérales en bouteille ? Il suffit de regarder à qui appartiennent les entreprises qui fabriquent ces eaux minérales pour comprendre que c’est sciemment fait pour que les populations n’aient pas accès à l’eau courante et potable et que leurs parents, malades, dans des établissements comme cette clinique soient obligés de dépenser dans ces eaux, le peu de sous qu’ils ont encore, afin que cet argent aille dans les poches des mêmes dirigeants et commerçants.
Le malade qui donc n’a pas de sous pour aller s’acheter de l’eau est condamné à toutes les peines possibles et imaginables. Et avec ça, on s’étonne que les gens chez nous meurent comme des mouches.
Hum ! on est dimanche et je n’aime pas être long les dimanches… Bon dimanche à vous et n’oubliez pas que chaque jour est une vie !
Obambe GAKOSSO, August 2014©
Bambi, tu chipotes.
On fournit de la flotte en bouteilles d’excellente qualité, il est normal qu’on en tire bénéfice. Tu ne te rends pas compte que l’eau du Congo est crade et polluée. C’est cette bouillasse que tu voudrais faire boire à nos pauvres malades ?
Imagine une seule seconde qu’on nous construise une superbe usine de traitement des eaux, sérieusement, combien de temps lui donnerais-tu pour être en panne ou en rupture de produits de traitement (ce qui serait pire que la panne parce qu’ils n’hésiteraient pas un instant pour continuer à fournir. Bonjour les pathologies et les maladies nosocomiales.)
IMPASSE !
Le problème, tu le sais est que TOUT ce qui est à même de faire fonctionner les bozimmeubles modernes, est entièrement, non pas à remettre en état mais tout bonnement à faire parce que ce qui reste est inutilisable.
Des mois, des années, des lustres de travaux intenses sont nécessaires pour espérer avoir les unités de production, celles de transport et celles de distribution que ce soit pour l’eau ou l’électricité.
Et pendant ce temps la ville s’étend en ajoutant du travail non fait à faire.
Effrayant !
Sassou le sait, Brazzaville (comme Point-Noire) est irréparable alors il invente les villes nouvelles (Oyo, Kintélé probablement Loango) et celles qui sont usées, il envisage sans problème de les abandonner.
Pour lui, c’est ça l’émergence 2025, pouvoir à l’échéance, montrer un joli Congo tout neuf et rutilant.
Le reste, il n’y a qu’à pas le montrer.
Bon je te laisse, j’ai du lait sur le feu.