Feliz cumpleaños Fidel! Muchas gracias por Kama!
Une fois n’est pas coutume, mon billet de ce jour est consacré à l’anniversaire d’un grand homme !
Que dis-je ! d’un immense homme.
Grand par la taille (1m82 au moins), mais surtout immense par son talent et par sa vision des choses. Ce que cet homme, Blanc, né d’un père immigré de la Galice (au Nord-Ouest de l’Espagne) a fait pour le continent, pour Kama, je regrette chaque fois que nous n’en ayons pas assez conscience et que nous ne lui rendions pas, à lui comme au peuple cubain tout entier, l’hommage dû.
Vraiment !
Le vendredi 13 août 1926 venait au monde Fidel Alejandro Castro Ruz, né d’ Ángel Castro Argiz et de Lina Ruz González, à Birán. Son père est marié et déjà père de 5 enfants. Il ne peut divorcer de son épouse et fait 7 enfants à la maman de Fidel, lui-même étant le troisième de cette portion de fratrie, son frère cadet Raùl, l’actuel président cubain étant le quatrième. Fidel se construit dans une adversité permanente avec son père. C’est seulement en 1943 que son père, enfin divorcé, le reconnaît juridiquement. Il fera des études chez les jésuites (il est baptisé en 1935 mais avec la mention « Père inconnu » sur ses documents) et va ensuite à l’université de La Havane en 1945. Des études couronnées d’une thèse en droit, en sciences sociales et d’une licence en droit diplomatique. Mais le jeune homme ne travaille pas. En tout cas pas au sens où l’on considère que l’on prête, donne ou vende sa force de travail pour être ensuite rémunéré. Il veut faire la Révolution ;
N’a-t-il pas lu Lénine ? N’a-t-il pas lu le héros cubain de l’indépendance, José Marti ? Karl Marx, Friedrich Engels feront aussi partie de ses lectures. Il n’y a aucune once d’hésitation déjà durant ses années d’études où il s’engage à gauche et ne cesse de participer à des manifestations pour faire changer les choses. La situation que vit Cuba ne lui satisfait guère. Il se sent plus proche du peuple alors que son propre père, débarqué pauvre d’Espagne a bâti une certaine fortune à Cuba. Il se présentera à une élection législative (1952) mais cette dernière ne peut avoir lieu suite à un putsch de Fulgencio Battista contre le président Carlos Prio Soccarás. Castro porte plainte contre Battista au motif de violation de la Constitution, mais sa demande est rejetée et Battista se fait « élire » en 1954 sans la moindre opposition. Il réagit par une attaque armée (1953) avec des hommes acquis à sa cause, mais ce sera un échec.
Convaincu que la voie qu’il a choisie est la bonne pour son peuple, il ne baisse pas les bras et attaque de nouveau en 1956 au Sud-Est de Cuba, dans la province de l’Orientale avec 82 hommes. Mais Battista était prévenu et les soldats les attendaient : seuls 16 hommes survivront de cette nouvelle tentative. Ils trouveront refuge dans la Sierra Maestra, menant une incessante guérilla contre le pouvoir, avec l’aide des USA. Castro qui arrive à convaincre de plus en plus d’hommes et de femmes devient très populaire non seulement à Cuba mais aussi hors du territoire, même aux USA d’où des journalistes avec micros et caméras débarquent sans cesse pour rencontrer le mythe naissant. Battista, jugé trop brutal par Washington (qui l’avait pourtant aidé hier), décide de s’en retirer peu à peu et mise plus sur ce groupe de Barbudos (barbus) pour prendre le pouvoir sur cette île plus que stratégique à leurs yeux. Le 8 janvier 1959 – enfin ! – les forces castristes prennent La HAavane. Battista a fui, entre temps.
Des livres sur cet homme ne manquent pas et chaque fois que je tombe dessus, qu’ils soient écrits par ses thuriféraires comme par ses ennemis, je les lis pour me faire mon opinion. Cependant, je dis sans cesse que ce qui m’intéresse le plus chez cet homme, ce sont les points suivants :
- La manière avec laquelle il a formé les gens dans le maquis ;
- La réussite de Cuba sur le plan sanitaire au point que même l’OMS, organisation pourtant onusienne, est obligée de le dire ;
- La réussite sur le plan éducatif ;
- L’aide inestimable apportée à l’Afrique.
Combien de leaders politiques pensent au quotidien à former les masses avant de s’emparer du pouvoir ? Castro avait compris que pour rallier la plèbe à sa cause il lui fallait expliquer les choses et former sans cesse du monde. On a vu le résultat.
Combien de personnes honnêtes qui ont étudié avec un minimum d’attention le système de santé cubain ne reconnaissent pas qu’il vaut largement le détour, alors qu’il est réalisé avec des moyens très modestes ? Hugo Chávez l’avait compris, lui qui avait proposé à Castro de faire un troc : médecins contre pétrole. Cela avait permis à des vénézuéliens de voir pour la première fois de leur vie des médecins et de se faire soigner par la même occasion. Les Congolais qui ont fait médecine à Cuba peuvent en témoigner.
Combien d’Africains, au nom des idées progressistes de Cuba n’ont pas bénéficié sur cette île d’une formation de très grande qualité, pour quasiment rien du tout, des années durant et son devenu de grands cadres aux compétences reconnues ?
Durant la guerre menée par l’UNITA de Jonas Malheiro Savimbi contre le gouvernement de Luanda, concomitamment à celle menée contre le régime nazi de Pretoria qui à cette époque chosifiait les Nègres d’Afrique du Sud mais aussi ceux de Namibie. La bataille de Cuito Cuanavale qui eut lieu du 12 au 20 janvier 1988 fait partie de ces périodes de l’Afrique que nul ne devrait ignorer. 20.000 soldats angolais alliés à 5.000 soldats cubains affrontèrent 7.000 soldats sud-africains alliés à 10.000 de l’UNITA. Cette dernière échoue dans sa tentative de prendre la ville aux Cubains et l’Afrique du Sud comprend qu’elle ne peut plus continuer ainsi, au risque de tout perdre avec le temps. La Namibie obtient son indépendance deux ans plus tard.
Un homme, sur le terrain africain aura laissé lui aussi son nom à jamais gravé dans nos mémoires : il s’agit du général Arnaldo Ochoa Sanchez. De quatre ans plus jeune que Castro, il était dans la Sierra Maestra avec lui. Entre 1967 et 1969, il entraîne les rebelles congolais (rive gauche). C’est en 1975 où il est affecté en Angola, alors en proie à une guerre fratricide entre les trois factions se disputant le pouvoir après la cinglante défaite portugaise. En 1977, il est en Ethiopie pour combattre la Somalie.
Au total, il y aura environ 400.000 soldats cubains qui se sont battus pour l’Angola, sans que Castro et Cuba ne demandent la moindre goutte de pétrole ni la moindre pierre de diamant. Rien, rien, rien ! Il a tout fait au nom des idées progressistes auxquelles il a toujours cru. Je me souviens encore des quelques Cubains que nous rencontrions dans des rues congolaises, venus car envoyé par la révolution cubaine. Ils étaient dans l’emble poli, courtois et discrets. Jamais je n’ai entendu de témoignages disant qu’ils se comportaient en territoires conquis. Pourtant, ils auraient pu.
Amilcar Cabral, s’il était encore parmi nous, aurait pu nous en dire bien plus sur cet homme, Castro, sur les Cubains qui ont apporté une aide considérable à la lutte de libération de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert du joug portugais. L’ancien ambassadeur Oscar Oramas Oliva, en poste en Guinée a repris les propos élogieux de Cabral à l’égard de Cuba et de Castro dans un excellent ouvrage (Amilcar Cabral, Un précurseur de la l’indépendance africaine, Indigo, mars 2014).
On pourrait écrire des tonnes sur l’apport e Castro et de Cuba au continent, je le répète, sans aucune exigence en retour. Récemment le gouvernement congolais (rive gauche) a encore envoyé des jeunes apprendre la médecine. Cependant, nous, sur le continent, qu’avons-nous fait pour Cuba ? Que faisons-nous pour Cuba ?
Feliz cumpleaños Fidel!
Muchas gracias!
Viva la Revolución!
La lucha continúa!
Resistir o morir!
Obambe GAKOSSO, August 2014©
J’ai pu rencontrer un cubain qui avait servi en Angola
Il évoquait cette période comme un des plus beau moment de sa vie. Il regrette juste de ne pouvoir voyager et de sortir du pays aussi facilement qu’il le souhaite pour revoir ses anciens compagnons de lutte. Est-ce que l’africain se souvient encore avec cette cubanophobie ambiante ?
Notons que tout n’est pas si rose à Cuba, et certains aspirent à de véritables changements comme par exemple : évitez que cette île ne soit pas un vrai bordel à ciel ouvert, où les filles se prostituent pour assumer le quotidien ou épouser un mâle ( antillais ou européen )en rut pour échapper à cette oppression que l’on croit joyeuse mais qui finit par lasser plus d’un cubain.
Il y a aussi le fait qu’un Castro qui remplace un Castro qui sûrement remplacera un autre du même nom ne soit pas à mon sens une des plus belles choses que les cubains espèrent.
Mais;;
C’est l’anniversaire de Fidel ! Oui souhaitons lui un bon anniv mais pas avec du champagne, ça pourrait lui tourner la tête , vu son grand âge:)
Croyez- moi, j’aime Cuba et j’aime le peuple cubain
mais leur dirigeants me posent quelques soucis.
Pour qui travaillent-ils vraiment ? Pour le NOM ou pour le peuple ? Il suffit de faire un tour là bas pour voir que tout n’est pas si rose et de constater de visu que les noirs sont toujours au dernier étage de l’ascenseur.
Mais tout de même : VIVA CUBA !