USA, Iraq: quand les Africains refusent d’ouvrir les yeux…
Je vous donne ma paix.
Je vous laisse ma paix.
Partez avec ma paix.
Partez dans la paix du Seigneur.
Je vous rassure de suite : je ne vous invite pas à terminer quelque prière que ce soit. Non. Que nenni ! Je vous ressors simplement des paroles que doit utiliser depuis le sein de sa mère, un certain George Walker Bush, alias W. Son père est épiscopalien, sa mère pareil, je suppose. Lui-même, quand il dit avoir eu sa révélation (bien après ses 40 ans et le corps plein d’alcool), est devenu méthodiste. C’est dire que la bible, il doit connaître. Lui qui, durant ses huit ans de présidence à la White House, même quand il invitait, organisait des repas simples et qui finissaient tôt car monsieur, tout à ses bondieuseries, avait vraiment décidé de tourner complètement la page.
Cet homme, notre ami W. a vraiment de la chance ! Il a 68 ans depuis le 6 juillet dernier et ses parents sont encore vivants. Son papa, George Herbert Walker Bush (alias H.W.) a 90 ans depuis le 12 juin dernier. Sa maman (Barbara) a 89 ans depuis le 8 juin dernier. Ses quatre petits-frères et sa petite sœur sont encore vivants. Son petit-frère John Ellis Bush, alias Jeb (61 ans depuis le 11 février dernier), qui a été gouverneur de la Floride, pourrait devenir un jour président des USA, soit le troisième au sein d’une même famille !
Oui, W. le grand chrétien a été président des USA, comme son papa, H.W. Je me souviens comment ce méthodiste zélé appliquait méthodiquement la peine de mort. Sans le moindre état d’âme. Sans le moindre regret ni remord. Il est arrivé au pouvoir à la suite d’élections calamiteuses qui ont eu lieu en 2000, où il avait perdu mais il avait gagné quand même.
Les mensonges du père…
Si je vous parle de W., de sa famille où apparemment on vit longtemps* (pour la plupart des membres), c’est parce que j’ai une pensée pour l’Iraq. C’est parce que j’ai une pensée pour tous ces Africains qui tendent tous les jours leurs bras vers l’Occident pour leur sortir de ce qu’ils estiment être leur enfer. H.W. fut élu président des USA en 1988 après avoir été huit ans durant vice-Président d’un certain Ronald Reggan (qui lui aussi vécut très vieux, mourant à 93 ans). Avec le soutien de 34 États et celui de l’ONU (donc le sien propre puisque l’ONU ce sont les USA), il attaqua l’Iraq alors dirigée depuis 1979 par Saddam Hussein. Il faut noter que jusque là, l’Iraq était un des derniers amis des USA et du monde prétendument libre. Pour bien faire accélérer les choses, l’OIS (Office de l’influence stratégique) mit au point un stratagème qui mériterait d’être étudié par les escrocs amateurs. Une infirmière koweïtienne fut envoyée à la tribune des Nations Unies afin de faire une déclaration choc. Elle avait vu, prétendra-t-elle, des soldats irakiens piller la maternité de l’hôpital de Koweït et « arracher les nourrissons des couveuses et les tuer sans pitié en les jetant par terre. Il fallait intervenir et punir les Irakiens ! En quelques semaines, des dizaines de milliers de gens perdront leurs vies. Sans oublier les mutilés à vie et pour ces impérialistes, il n’est pas mauvais de leur rappeler les pertes matérielles car il n’y a que ça qui les intéresse, depuis le fœtus de leurs mamans.
En réalité, cette infirmière était aussi infirmière que moi je suis le spécialiste mondialement reconnu du Kilimandjaro : elle était en fait la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington. Son fameux « témoignage » avait été conçu et rédigé par pour le cabinet Rendon Group, par un certain Michael K. Deaver. Et ce dernier n’était autre qu’un… ancien conseiller en communication du président Reagan. Ce monde n’est-il pas merveilleux ?
Ce n’est pas grave de mentir (dans ce monde-là), puisque ce qui compte c’est le but utiliser à outrance les armes que l’on fabrique ; vendre à outrance ces mêmes armes et quand la paix est là, recommencer le cycle.
Les mensonges du fils…
Après la chute des Twin Towers dans son pays, W. le cow-boy avait expliqué au monde entier qu’il fallait punir l’Iraq en le bombardant et en s’en prenant physiquement à son leader Saddam Hussein. , et à son pays. Je vais extrapoler : imaginons que je mette en place un groupe d’hommes et que nous attaquions, allez, on va dire le Groenland et que ces derniers, sachant très bien où nous sommes localisés (on va dire dans la forêt équatoriale), décide de bombarder le Sénégal. C’est un peu ce que les USA (sans l’ONU cette fois) décidera de faire de faire W. en 2003 lorsque cette fois l’ONU refusera d’aller dans l’aventure irakienne. Malgré le ridicule dont s’était couvert Colin Powell, général à la retraite (il était déjà le patron des armées US lors de la guerre de 1991, celle du père) aux Nations Unis en allant présenter des preuves à la sauce US comme quoi Saddam Hussein et l’Iraq possédaient des armes de destruction massive.
Chez les impérialistes, le mensonge n’est pas une seconde nature, mais une première. C’est ce qui leur permet de vivre et même de très bien vivre. Leur fameuse opulence, leurs fameux chiffres mirobolants qu’ils font miroiter au monde entier pour demander de les suivre sur leur chemin, ils les obtiennent grâce à cela : les guerres provoquées chez les autres ; les massacres perpétrés hors de leurs terres ; les génocides commis sur des peuples considérés comme inférieurs à eux. C’est ainsi qu’en quelques semaines l’armée irakienne sera battue et en quelques mois, Saddam Hussein sera capturé (après qu’un de ses propres cousins, intéressés par la prime, l’eût vendu). Il sera pendu devant la face du monde. Il faut dire que les impérialistes ne comprennent que le langage de l’argent. Et, pour avoir cet argent, s’il faut s’asseoir devant un arbre où seront pendus et brûlés de pauvres hommes qui ne demandent qu’à défendre les siens et sa terre. Les fils de Saddam Hussein aussi seront butés. Comme des dizaines de milliers d’Irakiens.
« Nous sommes venus apporter la démocratie et la liberté ! »
W. qui doit être vraiment un génie car il avait promis qu’il allait libérer les Irakiens d’une dictature, leur apporter la démocratie, la paix et la liberté ! Le cadeau était tellement beau qu’on a vu des soldats américains violer des Irakiens, sans être jugés le moins du monde. On a vu des soldats irakiens piller le musée de Bagdad, emportant des pièces de la civilisation locale, vieille de milliers d’années.
Au sujet de ces vols dans le musée, je n’avais pas été surpris car cela aussi fait partie de l’ADN des impérialistes. Quand ils vinrent chez mes ancêtres, de l’Égypte pharaonique (il y a donc des milliers d’années), jusqu’à récemment (vingtième siècle, lors de la colonisation officielle), ils prirent tout ce qu’il était possible de prendre et allèrent soit les vendre, soit les garder par devers eux (ce qui sera transmis de générations en générations). Ces trophées se retrouvent aujourd’hui dans les grands musées occidentaux et non seulement cela leur rapporte plein d’argent, mais en plus, cela fait aussi leur gloire. Ils osent même parler de « culture », en évoquant ces œuvres d’art. imaginons un seul instant que j’aille en Lorraine. Je pille tous les meilleurs plants de mirabelle, je brûle tous les sols de telle sorte qu’il ne soit plus possible d’y faire pousser même un mm de pied de mirabelle. J’emmène ensuite ces plants autour de l’Alima, je les plante et reviens un jour en France en disant, Regardez, la mirabelle de l’Alima. C’est la culture de chez moi. Combien de gens à votre avis vont me rire au nez ? Et les Lorrains, ils penseront quoi de moi ? Ils ne chercheront pas à me crucifier sur le champ et celui qui m’aura tué aura même droit à la Légion d’honneur.
Quand le pauvre Saddam Hussein quitte le pouvoir, Bagdad, rien que la ville de Bagdad avait 35 hôpitaux et pas des hôpitaux de quartier, s’il vous plaît ! Les Irakiens allaient à l’école. Ils avaient des cadres compétents formés dans plusieurs domaines. Et aujourd’hui…
And now ?
W. dort tranquille, l’Iraq se détruit chaque jour. Aujourd’hui, malgré l’architecture mise en place par les Américains (présidence kurde, primature chiite et Parlement à un sunnite), l’échec est plus que patent. Il saute même aux yeux des aveugles de naissance. Qu’est donc devenu ce pays ?
Je vous laisse suivre l’actualité pour apprécier le travail des Yankees dans ce pays qui ne leur avait absolument rien demandé !!!
Pendant ce temps, je rencontre encore des Damnés de la terre qui continuent à faire aveuglément confiance et mon dernier billet où j’abordais cette mascarade qu’a été le dernier sommet USA-Afrique a remis encore le feu aux poudres. En lisant les mails que j’ai reçus, les sms et aussi avec les appels sur mon pauvre GSM qui est en train de rendre l’âme, je peux vous dire que ce n’est pas de la tarte que de remettre ce sujet sans cesse à l’ouvrage. Ils sont vraiment nombreux chez nous à ne pas vouloir.
Combien de fois déjà en 1991 j’avais été choqué de voir des Congolais soutenir les USA lors de deuxième Guerre du Golfe arabo-persique ? En 2003, j’en ai vu certains, des Africains, qui étaient embêtés car d’un côté, leur meilleur ami, Jacques Chirac, était contre cette Guerre et d’autre part, ils avaient bien envie de voir les soldats US déferler sur l’Iraq. Quand je dis qu’il y a trop de schizophrènes parmi nous…
Et aujourd’hui, quand je leur dis, Alors, heureux ? Ils me répondent, C’est la faute des Irakiens. Bush leur a apporté la liberté en les libérant (sic !) du dictateur Saddam, mais ils n’ont pas su gérer.
En effet…
Obambe GAKOSSO, August 2014©
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* : Lire l’excellente biographie, Les Bush, par Kitty Kelley
Excellent!
Merci Brother !