Modernité, modernisme…

Il y a des choses qui se passent en Occident qui, en Afrique, feraient sourire*.

Tous les jours.

Il y en a d’autres aussi qui poussent au dégoût.

En France, il y a actuellement une affaire qui déchire une famille au point qu’ils en sont à tout déballer en public.

Il y a un monsieur appelé Vincent Lambert qui est dans un très sale état de santé, au point que les praticiens qui s’occupent de lui estiment qu’il faille le débrancher afin de le laisser mourir. Sa mère est contre. Jusque là, rien que de très normal et je peux en témoigner pour avoir déjà été confronté, dans un cadre familial, à pareille situation.

Ce qui m’a poussé à parler de cette affaire, c’est le fait d’avoir entendu hier matin, sur une radio française, un neveu de Vincent Lambert**, venir exprimer sa désapprobation par rapport au comportement de sa grand-mère.

Que pour lui, son oncle souffre inutilement et qu’il faille y mettre fin, je n’ai rien à redire là-dessus. C’est son point de vue et il est respectable. Mais comment aller sur la place publique (une radio, dans le cas d’espèce) et s’attaquer ainsi à sa propre grand-mère ? Ce sont là des choses que j’ai toujours eu du mal à comprendre, depuis que j’ai quitté Kama. Par principe, j’estime les affaires de famille ne sauraient faire l’objet de déballages publics, sauf peut-être dans le cas de crimes de sang.

Mais là, aller à la radio, pilonner sa grand-mère et ensuite, rentrer tranquillement chez soi, ça me laisse tout chose.

Quand on me parle de modernisme et de modernité à tout bout de champ, j’ai vraiment peur pour Kama. Certes, en ce moment, ce n’est pas rose pour plus de 50,01% des nôtres car ce ne sont pas les soucis et les tracas qui nous manquent mais j’espère de tout cœur qu’on ne sera pas contaminé par ce genre de fièvre et qu’en allumant nos radios et nos télés, on voit des neveux, pendant qu’un des leurs est entre la vie et la mort, se mettre à se massacrer en public.

Que nos ancêtres nous en préservent !

Obambe GAKOSSO, June 2014©

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* : On me dira que c’est réciproque et je répondrai que c’est évident.

** : Il porte le même nom que le malade, on peut supposer que ce dernier est son oncle paternel.