« Civilisations », par Walter Rodney
Chaque fois que je lis ou que je relis ce genre de livre, j’aime bien reprendre la formule de l’auteur Kangni Aledjrodro, Lire est un plaisir.
J’ai en effet remis la main sur un livre lu naguère, celui de Walter Rodney et je me délecte, me pourlèche les babines chaque fois que j’en parcours les lignes, les paragraphes, les chapitres et les pages. C’est un véritable régal et un délice pur, ce livre. Voilà un homme qui n’aura pas vécu en vain.
Walter Rodney est né le 23 mars 1942 à était un très grand militant de la cause noire. Historien, il a enseigné notamment à Dar Es- Salam, en Tanzanie au cours de l’année académique 1966-1967 et de 1969 à 1974. Ancien étudiant de la SOAS (School Oriental and African Studies de Londres, il a commis une œuvre demeurée un chef-doeuvre en 1972, How Europe Underdevelopped Africa, traduit en français sous le titre Et l’Europe sous-développa L’Afrique… Analyse historique et politique du sous-développement, aux Éditions Caribéennes. Ce livre est introuvable à ce jour et c’est vraiment dommage. Même si aux dires d’un frère qui a lu les deux versions, la traduction française n’est pas de qualité, ce livre vaut la peine d’en parler car Rodney a abattu là un vrai travail historique, économique, sociologique, anthropologique et politique. Voilà le genre d’ouvres qui devrait se retrouver entre les mains de la majorité sinon de tous, les étudiants de Kama et des parents qui ont du mal à répondre à leurs enfants quand ces derniers les bombardent de questions du genre Mais papa, pourquoi il y a autant de pauvres. Je passe sur les autres questions car il y en a tant et tant.
W. Rodney a très commencé son livre en abordant les thèmes de « développement » et de « sous-développement ». Bien posés comme cela, on évite de parler de tout et de n’importe quoi. Cela change des discussions de fin de soirée où dans certains organismes il y a plus d’alcool que de sang et on part dans les délires les plus ridicules qui soient, souvent avec ces gens bardés de diplômés qui ne se révèlent être en fait que de simples lettrés.
Les dimanches, j’aime bien faire des textes courts. Je vous partage un extrait de son livre, en page 40. C’est savoureux !
Dès que l’on soulève le thème du passé pré-européen de l’Afrique, toutes sortent de gens se mêlent de connaître, pour diverses raisons, l’existence de « civilisations ». Cela vient surtout d’un désir d’établir des comparaisons avec les « civilisations » européennes. Ce n’est pas le cadre adéquat pour juger les soi-disant civilisations européennes. Il suffit de souligner la conduite des capitalistes européens depuis le temps de l’esclavage, pendant le colonialisme, le fascisme et les guerres de génocide en Asie et en Afrique. Une telle barbarie jette un doute sur la valeur de l’emploi du mot « civilisation » pour décrire l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord.
Tout (ou presque), n’est-il pas dit ? Bon dimanche à vous !
Obambe GAKOSSO, June 2014©