Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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7 mai 2014

Que ne ferait-on point pour un maroquin?

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 0 h 04 min

C’est un récent échange avec un frère qui m’a inspiré ce billet. Et, parti comme c’est, je doute qu’il soit long…

Pourtant, nous ne somme pas dimanche où j’aime bien faire des textes courts pour ne pas gâcher vos repos dominicaux.

JLB

J’ai une forte pensée pour ces gens, hommes et femmes qui sont prêts à tout pour être nommés au sein d’un gouvernement ou pour avoir un poste de haute responsabilité.

Quand Nicolas Sarkozy présidait récemment aux destinées de la France, il eut comme Premier ministre durant son quinquennat François Fillon. Pourtant, combien de fois n’a-t-on pas dit que ce dernier était sur le fil du rasoir, prêt à sauter du jour au lendemain, comme d’ailleurs le prévoit la Constitution de la cinquième république française, qui donne toute latitude au prédisent de nommer qui il veut, quand il veut à ce poste ? La dernière année de son mandat, le nom de Jean-Louis Borloo circula avec une telle insistance que les jeux, dans l’esprit de nombreux analystes politique et dans les états-majors des principaux partis politiques français, étaient faits : Fillon s’en allait, l’énarque s’en allait, remplacé par l’avocat d’affaires. En lisant certains journaux de cette période, j’appris avec stupeur que Borloo que tout le monde savait très peu porté sur son apparence physique (avec ses cheveux très mal coiffés, ses nœuds de cravate pas bien noués, ses pardessus fripés comme s’il les avait achetés aux puces, etc.) avait fait un tour chez son coiffeur pour se donner une image « plus sérieuse » pour la fonction. Mal lui en prit car malgré la promesse de Sarkozy (selon la presse), il ne sera jamais nommé Premier ministre…

Je me souviens d’un autre, il y a bien longtemps, au Congo, qui avait eu la garantie d’entrer au gouvernement comme secrétaire d’État. En effet, il faut dire qu’un de ses parents était un membre extrêmement influent du parti au pouvoir. Cet homme, ne sachant pas qu’une nomination comme membre du gouvernement donnait automatiquement droit à une prime d’équipement (une belle somme en millions de CFA), qui estimait qu’il n’avait pas assez de costumes et de souliers s’en alla voir ces chers commerçants ouest-africains qui depuis des décennies nous vendent des costumes, des chemises, des chaussettes, des chaussures et des ceintures de luxe, toutes venant d’Occident bien entendu. L s’y endettera et signera un document de reconnaissance de dette. Une dette qu’il s’engageait à payer, bien entendu, dès qu’il serait nommé secrétaire d’État, bien entendu. Les commerçants, excellents businessmen mais pas du tout habitués au jargon politique lui demanderont ce que cette expression voulait bien dire. Et lui de répondre, Secrétaire d’État, c’est comme ministre. C’est pareil ! Je ne vous dis pas la joie de ces hommes qui dans leurs têtes comptaient déjà les millions à venir, avec ce client qui n’en resterait sans doute pas là… Hélas ! pour notre gaillard, le soir de l’annonce du nouveau gouvernement (on aime bien l’annoncer le soir, je ne sais pas pourquoi…), son nom ne sera pas cité. Il ira donc voir le lendemain, le cœur au bord de l’explosion (de tristesse et de peine) son aîné, le tout puissant membre du parti, pour non seulement essayer de comprendre quelle infortune lui arrivait et s’il n’était pas possible de rattraper la chose. L’aîné lui fera comprendre que la promesse n’avait pu être tenue car le match avait été extrêmement rude, beaucoup de candidats et trop peu de places. Par contre, promesse lui sera faite de trouver quelque chose « la prochaine fois »… Le pauvre tentera d’aller rendre leurs biens aux commerçants qui, bien entendu ne l’entendront pas de cette oreille. Un échéancier lui sera fait, afin qu’il rembourse le tout. Avec une paie de fonctionnaire, je ne vous dis pas la misère…

 

Qu’ont-ils donc tous à se faire ainsi humilier ? Pour l’argent et les honneurs qui vont avec? Kiadi*!!!

 

Obambe GAKOSSO, May 2014©

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*: Pitié

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