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25 avril 2014

Nouvelle espérance + Chemin d’avenir et emploi: words, words, words!

Classé dans : Education,Politique africaine — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 19 h 32 min

Le Congo…

Ah ! Le Congo…

Que de salive ne faisons-nous pas couler au sujet de ce pays ?

Cho

Que de doigts ne massacrent-ils pas les claviers pour dire ce que les tripes ressentent en voyant le véritable gâchis qu’est ce fabuleux territoire d’à peine 4 millions d’habitants répartis sur 342.000 kilomètres carrés ?

Vous vous souvenez de La Nouvelle espérance ? Le Chemin d’avenir, ça vous dit quelque chose ? La première était le projet de société de Denis Sassou Nguesso et de son parti, le PCT (Parti congolais du travail), pour la mandature de 2002 à 2009. Je n vous en ferai pas le bilan concernant l’emploi des jeunes, je vous laisse y potasser si vous avec 5 secondes car en moins de temps que ça, il est fait.

Le second est le petit-frère de la première. Il concerne la mandature que nous appellerons Sassou IV*. Le bilan, lui aussi peut-être fait car si le Congo est un véritable scandale en matière de chiffres de toutes sortes : PIB, PNB, barils de pétrole extraits (officiellement, évidemment, car personne n’en sait rien, sauf les majors étrangères), tonnes de grumes vendues, collectif budgétaire, budget etc. Cependant, quand il faut parler du nombre de demandeurs d’emploi, nos autorités sont aux abonnés absents. Quand il faut parler des emplois crées depuis la fin de la Guerre de 1997, le silence est plus qu’assourdissant.

Comme la Pravda locale joue très bien son rôle, quand les membres du gouvernement sont invités sur le plateau de TV Congo et de notre radio nationale, ils ne sont jamais interrogés sur cette question.

En gros c’est : Le président est excellent. (…) Le président travaille bien (Tata mokondzi A zo sala) Le président aime son pays. Et plein d’autres bimpoyila du même acabit !

Quand l’entretien est terminé, le ministre a la garantie qu’il peut encore demeurer au gouvernement.

Ouf !

Il n’y a rien de tel dans un pays, pour prendre la température, pour connaître certaines réalités, de tendre son oreille, de savoir poser les questions et de choisir les endroits où ces choses doivent se passer. Les taxis, les transports collectifs sont des endroits très appropriés pour prendre le pouls d’un pays.

Causer aussi avec des pères et des mères de famille qui, mieux que quiconque, sont à même de parler de la dureté et de la pénibilité des choses, vu qu’ils peuvent aborder les questions économiques, sociétales voire politiques.

Un échange récent avec une maman m’a confirmé encore une fois que l’ampleur du problème est tellement grave, à tel point que je me dis que la lobotomisation des esprits a vraiment atteint un point culminant. La dame me dit que son mari et elle ont à charge dix jeunes diplômés du supérieur, Masters I et Masters II.

Dix, je dis bien dix.

Ils ont étudié au Congo et hors du Congo. Cela fait des années qu’ils chôment et quand ils déposent un dossier à la Fonction publique (qui officiellement ne recrute pas), on leur demande de 200.000 à 500.000 francs CFA. Et, comme ils n’ont pas de quoi payer, ils se tournent les pouces en espérant des lendemains meilleurs. Les parents qui leur ont payé les études, qui les ont soutenus depuis tout petits sont encore obligés aujourd’hui de les nourrir, de les soigner, de les vêtir etc. Et la maman, une vraie Africaine, qui n’a elle-même enfanté que deux enfants, continue à faire de son mieux pour que les effets de la misère ne se fasse pas trop sentir autour d’elle : Mon fils, jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai à m’en occuper. Mon oncle m’avait élevée et, sans lui, je ne serais sans doute pas parvenue à ce niveau.

Cette femme, dans toutes les rues de nos villes, nous en avons à foison. Des maris comme le sien, nous en avons partout en Afrique. Ils sont là à 50 ans, 80 ans, quand ils en ont les moyens, à s’occuper de leurs enfants, même quand ces derniers ont largement dépassé les quarante ans. Et quand je dis « leurs enfants », je parle vraiment en tant qu’Africains car ce ne sont pas toujours leurs enfants biologiques.

Au lieu de bassiner les gens avec des faux débats sur des pseudo sages sortis d’on ne sait où qui se mettent d’un seul coup à parler de Constitution, les autorités feraient mieux de s’occuper de ces jeunes désœuvrés car, comme l’avait dit James Baldwin, La prochaine fois, le feu.

Que chaque Congolais de trente à cinquante ans fasse le bilan autour de lui : que sont devenus ses camarades de classe, diplômés ou non du supérieur ? Si nous faisons des chiffres, je crains que notre monde ne s’effondre encore plus qu’il ne l’est déjà…

Obambe GAKOSSO, April 2014©

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* : Sassou I : de 1979 à 1992 ; Sassou II de 1997 à 2002 ; Sassou III de 2002 à 2009 ; Sassou IV de 2009 à 2016 (mandat en cours).

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