« Les origines négro-africaines des religions dites révélées », par Doumbi Fakoly (1)
Doumbi Fakoly est un des auteurs les plus prolifiques qu’il m’ait été donné de lire. Je l’ai « rencontré » pour la première par ses livres et depuis que j’ai commencé à le lire, ça n’arrête plus du tout.
Voilà un homme qui, formé dans les sciences de gestion a fini par se consacrer à l’écriture : essais et romans font partie de son escarcelle. Un auteur polygraphe, que Doumbi Fakoly.
C’est à l’occasion d’un salon du livre que je lui ai serré la pince et nous avions pu échanger. Pour être précis, je l’ai écouté, en lui posant des questions. Sa grande production livresque ? « Ce sont les ancêtres, ce n’est pas moi. » Son apostasie* ? « Comme beaucoup d’enfants de mon âge, j’allais à l’école coranique. Cependant, je ne cessais de me poser des questions car je trouvais qu’il y avait trop d’incohérences et trop de mensonges. Et la question sur l’esclavage ne passait pas du tout pour lui. C’est ainsi qu’à 14 ans, j’ai quitté l’islam… »
J’ai relu récemment son livre, L’origine négro-africaine des religions dites révélées (Menaibuc, 2004, 16€, 163 pages). Cet ouvrage est une pépite. Une vraie mine d’or. Petit par la taille mais extrêmement riche d’enseignements. Il fait revenir vers les fondamentaux sur ces questions, en rappelant comment le judaïsme, le christianisme et l’islam (religions dites révélées) ont tout piqué à l’Afrique du temps des pharaons. Mais la malhonnêteté des rédacteurs de ces textes les a sans doute poussés à ne pas mentionner où tout a été piqué. De toutes les façons, un tricheur qui reconnaît qu’il a triché, ça ne court pas les rues. L’histoire est pétrie de ces escroqueries en toutes sortes où certains s’arrogent des mérites, des titres et des gloires qui ne leur reviennent en rien du tout.
Extraits des pages 39 à 41 :
Les modèles négro-africains
Il y a plus de 4500 ans, soit au moins 2500 ans avant J-C, l’écart culturel, spirituel, économique, militaire qui séparait la race noire des autres races était plus important que celui multiple, qui sépare aujourd’hui, dans le sens inverse, la même race noire des autres races.
Pendant que dans le reste du monde, la presque totalité des peuples indo-européens et sémites habitait dans des huttes et des tentes, incinérait ses morts ou les inhumait enveloppés dans des peaux de bêtes, faisait des sacrifices humains et enterrait vivantes ses fillettes encombrantes pour le nomadisme, le peuple négro-africain bâtissait des pyramides et des temples majestueux, créait des bijoux en or et en pierres précieuses, invoquait Dieu et enterrait ses défunts avec des prières, faisait des sacrifices d’animaux, des offrandes de fruits et des fumigations.
Même la Mésopotamie que l’on tente en vain de hisser aujourd’hui à son niveau, ne pouvait soutenir la comparaison. Car, si ce pays avait également découvert Dieu, il en avait multitude parmi lesquels Marduk, un Dieu guerrier qui réglait ses problèmes à coups de poing, et Ishtar, la courtisane des Dieux et l’instauratrice de la corporation des prostituées.
Par ailleurs, si la Mésopotamie avait aussi crée son écriture, elle n’avait pas dépassé le stade des tablettes d’argile pour lui servir de support. Et si elle avait fini par découvrir la construction d’habitations en pierres, c’est bien après l’Égypte qui a inventé cette technique.
L’Égypte, alors patrie du peuple négro-africain était donc bel et bien le soleil qui illuminait l’univers. Visible de partout, elle attirait tous les candidats à l’initiation, à la civilisation. Elle était l’unique modèle à voir, à sentir, à palper, à suivre.
L’unicité de Dieu
Afin de lever tout doute sur son unicité, Atoum dit Amon dit Râ déclare :
« … J’étais la Totalité quand j’étais seul dans le Noun et je suis Rê dans sa glorieuse apparition quand il commence à gouverner ce qu’il a crée… Je suis le grand dieu qui est venu à l’existence de lui-même… Le grand dieu qui est venu à l’existence de lui-même, c’est l’eau, le Noun, père des dieux… Je suis celui qui a composé ses noms, maître de l’ennéade… Á moi appartient hier et je connais demain… »*
Puis il ajoute :
« … Je suis le maître de l’éternité… Ma vraie forme est cachée en moi, car je suis l’Inconnaissable… »
Pendant le long et paisible séjour de plusieurs siècles qu’il a passé en Égypte, le peuple hébreu a été contraint de se reconstruire une nouvelle vision du monde plus conforme aux nouvelles réalités de son existence.
En effet, de peuple nomade puis semi-nomade, il est devenu un peuple sédentaire.
Il voyait, bien sûr le soleil se lever toujours du même côté ; mais l’observation qu’il faisait de sa trajectoire de ses influences sur la nature avait beaucoup changé. La pluie tombait toujours d’en haut et arrosait toujours le sol des montagnes ; mais l’observation qu’il faisait de ses effets sur la nature n’était plus la même. Et si la vie intime sous les tentes, prêtes à être repliées et déménagées ailleurs était probablement la même que sous les maisons en dur, fixées ou presque, il devait admettre que l’organisation de la vie de la collectivité toujours sur le départ était fondamentalement différente de celle d’une communauté mais sédentaire celle-là.
Aussi, lorsque plus tard, les rédacteurs de l’Ancien Testament se sont mis au travail, ils ont retenu, entre les différentes traditions qui leur ont été rapportées, celles qui portaient la signature de l’Égypte où le peuple Hébreu a le plus observé, le plus appris.
Au détriment du dieu guerrier babylonien Marduk, du dieu cananéen Moloch qui exigeait du peuple Hébreu le sacrifice de ses nouveau-nés, des divinités de la végétation Baal et de la fertilité Astarté, ils ont choisi Atoum dit Râ dit Amon .
Il n’est donc pas surprenant que Jahveh di Jéhovah dit Elohim soit aussi un dieu unique, venu à l’existence de lui-même et créateur de tout ce qui existe. Car plus de 2000 ans plus tôt, Atoum dit Râ dit Amon l’avait déjà affirmé.
Il n’est pas étonnant non plus que Jahveh di Jéhovah dit Elohim plane en esprit au-dessus de l’abîme qui porte en germe toutes les potentialités de ses futures créatures multiples.
Plus de 2000 ans plus tôt, Atoum dit Râ dit Amon l’avait déjà affirmé en déclarant qu’il s’est dédoublé à partir du Noun d’où partira à la fois tout le processus et toutes les matières premières à la création qu’il va réaliser par le verbe.
Ainsi, Enel a-t-il raison d’écrire :
« Ainsi l’idée du Dieu Unique, seule raison et source de toute la création représente la pierre angulaire de l’enseignement de l’ancienne Égypte et c’est cette idée qui servit de base aux religions monothéistes postérieures telles que par exemple la religion hébraïque »**
Mais, toujours prisonniers de leur conception initiale d’un dieu anthropomorphe, les rédacteurs donnent à l’Éternel des jambes quand il se promène dans le jardin d’Eden (Genèse 3/8), des mains (Nombres 11/23, Psaume 18/17, Esaïe 50/2 et 66/2), des oreilles (Nombres 11/11), un nez pour sentir les offrandes (Lévitique 3/12-16).
Obambe GAKOSSO, April 2014©
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* : Livre des morts des Anciens Égyptiens, Éditions du Cerf, Paris, 1967, page 57, chapitre 17
** : Enel : Les origines de la Genèse et l’enseignement des temples de l’ancienne Égypte ; Éditions Maisonneuve et Larose, Paris1985, page 5
Je pense qu’on ne le dis pas assez.toutes la jeunesse Africaine ou Noir où q’elle se trouve doit lire ces ouvrages que sont ceux de Doumbi Fakoly, de Cheick Anta Diop,de Omotunde, de Jean Ziegler et j’n passe pour se désalienner car l’aliénation ici n’est pas une injure mais un veritable Fléau qui embrigadent dans la cecité spirituelle, culturelle et intéllectuelle.
YAO
Bonjour je viens d’écouter vos vidéos et j trouve ça très intéressant. Je cherche à acheter votre livre.pouvez vous m’indiquer ou je pourrais le trouver merci à vous