Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

6 avril 2014

Il y a vingt ans, le plus grand génocide du 20e siècle…

Classé dans : Anniversaire — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 9 h 27 min

L‘arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. Cette phrase de Stephen Bantu Biko, alias Steve Biko est plus que jamais d’actualité dans les mille et un combats que les Africains ont à mener et mènent quand ils veulent bien les mener. Je pense à ces mots en rédigeant ce billet sur les vingt ans des massacres au Ruanda, qui ont eu lieu du mercredi 6 avril 1994 au dimanche 17 juillet 1994.

800.000 morts selon l’ONU. Et l’ONU s’accroche à ce chiffre qui doit l’arranger.

1.000.000 (au bas mot) selon le Ruanda.

Le plus grand drame du vingtième siècle.

Questions aux françafricains : puisque la France n’a plus besoin de l’Afrique (selon elle-même, par moments, c’est tellement variable ses propos) et puisque la France n’a pas besoin de nous (selon les Africains franco-faunes), pourquoi la France tient tellement à se réconcilier avec le Ruanda ?

Je ne suis pas un thuriféraire du président Paul Kagame, mais j’apprécie sa dernière sortie et je suis bien heureux que la France ait décidé de ne pas envoyer de représentant à Kigali à l’occasion de ces vingt ans. On ne peut pas pleurer nos morts entre nous, il faut aussi une tutelle là-dessus ?

La France a participé au recrutement des milices hutu. Á leur formation. Ce sont des faits qui sont établis depuis belle lurette. Le lien très fort entre la France et Juvénal Habyarimana, alors président pendant que le génocide des Tutsi se préparait. On le sait depuis belle lurette et nous n’aurons de cesse de le dire, même si le Coq gaulois, le seul animal à crier cocorico même avec les pattes dans ses excréments, ne le reconnaîtra jamais. Ce n’est pas dans la tradition française de reconnaître ses torts, ses fautes graves, dans ses rapports avec les Nègres. C’est ainsi. Là où d’autres, que ce soit sincèrement ou par calcul économique, présentent des regrets, des excuses, la France ne le fait pas. Point. La Belgique l’a fait et elle semble être passée à autre chose, avec une commission parlementaire dirigée par un homme qui était alors opposant, Guy Verhofstadt. Pendant que le génocide se perpétrait, l’armée française a continué à distribuer des armes. Les témoins sont encore vivants et les documents parlent.

Cet anniversaire devrait encore nous servir de piqûre de rappel : il faut quitter dès que possible ces ONU et compagnie. Cela ne nous rapporte rien de positif. C’est notre sang qui coule sans cesse. Sans cesse. Les Africains ne peuvent-ils vivre sans l’ONU ?

Les Belges en arrivant, dans une logique bien impérialiste, ont décidé sur des bases totalement fantaisistes. En fonction du nombre de vaches que l’on pouvait posséder (si on était pasteur), on était classé soit Hutu soit Tutsi. On pouvait donc passer du jour au lendemain de la soi-disant tribu des Tutsi à la soi-disant tribu des Hutus. Si le procédé est plus que ridicule, on ne le dira jamais assez. Ce qui me fait le plus mal, c’est que longtemps, très longtemps encore après, on continue à utiliser ces vocables qui ne veulent rien dire mais surtout qui ne correspondent à aucune de nos réalités sociologiques ni historiques. On est même allé jusqu’à dire que les Tutsi sont, seraient des Nilotiques tandis que les Hutu seraient des Bantu.

Oh ! on est sérieux, là ?

Je ne dis évidemment pas que si cette césure faite par les Belges n’avait pas existé, il n’y aurait pas eu de génocide. Non. Je n’en sais strictement rien et je n’ai pas de dons divinatoires. Mais quand même… Je suis persuadé qu’il y a des choses qu’on aurait évitées. Á commencer justement par l’usage de ces vocables qui ne veulent rien dire.

 

J’espère vraiment que la voie politique choisie par le Ruanda avec l’East African Community (EAC) aboutira un jour à la création d’une armée sous-régionale, nous permettant d’éviter ce genre de drames, de nouveau.

Paix aux âmes de tout ce plus d’un million de morts et j’ai envie de dire « Plus jamais ça ! » mais cela passera nécessairement par la création d’une armée Panafricaine. Sinon…

 Image de prévisualisation YouTube

Obambe GAKOSSO, April 2014©

Une réponse à “Il y a vingt ans, le plus grand génocide du 20e siècle…”

  1. Brigitte Winbi dit :

    La France fournit des armes par plusieurs canaux (vente d’armes par des groupes installés en France, cessions directes et indirectes de matériels de l’Armée française; au total la France a fourni la plupart des armes lourdes, des véhicules d’assaut et des hélicoptères utilisés par le gouvernement rwandais pendant la guerre.Une aide militaire intense et souvent clandestine. Des militaires français ont contribué aux contrôles de cartes d’identité entre octobre 1990 et 1993. À la même période de nombreux contrôles de ce type ont été l’occasion de l’élimination de personnes étiquetées tutsi.Les autorités françaises ont gardé ces engagements militaires largement secrets

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie