Électrification d’un village camerounais avec 2,5 millions
Chaque jour qui passe nous donne des éléments pour tordre le cou à mille et un clichés et stéréotypes concernant l’Afrique et ses enfants (en général) et les femmes africaines (en particulier).
On ne le dira jamais assez, mais la plupart des images sur les écrans de TV, quand ile st question des filles et femmes de Kama (qu’elles soient nées sur le continent, en Occident, dans les Caraïbes ou ailleurs), la plupart des images ne sont pas des plus réjouissantes. Elles font souvent mal au cœur (pour celles et ceux qui ont encore un cœur à même de ressentir des émotions) et donnent souvent l’impression que la léthargie a élu domicile dans la vie de ces dames qui n’en peuvent mais.
Pourtant, il suffit de parcourir nos villes, nos villages, pour voir ces mères-courage qui chaque jour, se battent comme de vraies lionnes, pour assurer la pitance de leurs enfants, dans des environnements où souvent les pouvoirs publics sont démissionnaires dans leurs fonctions régaliennes.
Il n’y a pas que ces femmes car on les cantonne trop souvent à ces tâches prétendument traditionnelles comme les champs, le ménage, la vaisselle ou encore vendre sur un marché.
Nous en avons, des sœurs, des filles et des mamans qui s’investissent dans la technique et dans les technologies. Je vous ai parlé récemment de madame Thérèse Izayi-Kirongosi, une ingénieure de la RDC qui a fabriqué un robot assurant la régulation de la circulation à un rond-point de Kinshasa. Aujourd’hui, nous faisons un voyage de quelques centaines de kilomètres, laissant donc Kinshasa pour Munyengue Trouble, une localité camerounaise (si, si, si !) où deux dames ont réussi à électrifier un village juste grâce à des panneaux solaires, après avoir reçu une formation (de six mois) en Inde, où elles avaient débarqué avec comme diplômes, leurs certificats d’études primaires.
Coût de leur investissement ? 2,5 millions de XAF (soit 3811,23€ environ).
Je vous ai déjà dit combien coûtait un quatre-quatre, ces fameux véhicules que nos États achètent en trop grandes quantités ?
Vous ai-je déjà dit combien coûtait un moteur électrique, ce moteur qui compense les incompétences de nos sociétés d’électricité (privatisées comme publiques) ?
Encore une fois, on ne cessera jamais de le dire : il n’y a aucun miracle à le faire, à réaliser ce genre de projets. Il ne tient qu’à nous, de nous donner les moyens pour améliorer les conditions de vie des nôtres, en ville comme dans l’hinterland. Cela passe par :
- La formation des enfants et des adultes qui eux aussi, ont le droit d’être formés le long de leur existence, tant que leurs capacités le leur permettent ;
- En réalisant les investissements nécessaires et opportuns.
Nos gouvernements, nos régions, nos municipalités etc. gaspillent chaque jour trop d’argent dans des projets et des événements non seulement inutiles mais qui en plus nous font perdre et un temps fou et une énergie qui seraient bien utiles dans des projets comme ceux-là. Quand on voit ce que ces deux dames ont réussi à faire avec si peu d’argent, je pense vraiment que les DG et PDG de nos sociétés d’électricité devraient passer en jugement pour tout le mal qu’ils nous ont fait et qu’ils continuent à faire, d’ailleurs.
Deux articles qui évoquent cette très belle et rafraîchissante nouvelle (ici et la), plus une vidéo de trois petites minutes (en anglais).
L’Afrique s’en sortira, j’en suis plus que persuadé.
La balle est dans notre camp, Ingeta !
Obambe GAKOSSO, April 2014©