26 mars (1991, 2012 et 2014): Tetou Gologo nous fait une piqûre de rappel!
C’était le 26 mars 1991.
Certains avaient appelé cela « Révolution ». Moi aussi.
Pas assez instruit ni assez cultivé, je ne savais pas que c’était juste un putsch et non pas une révolution. Le sang des Maliens avaient coulé. Les tireurs étaient aussi Maliens. Les balles et les armes avaient sans doute été achetées en Occident, ou en URSS ou en Israël. On avait parlé je crois de « centaines de morts ».
Un officier avait pris les choses en mains et avait débarqué le Vieux Moussa Traoré, 55 ans le 25 septembre suivant.
On avait dansé. L’Afrique s’était dit « Super ! »
En 1992, après un peu plus d’une année de transition, l’officier débarquant, Ahmadou Toumani Touré (ATT) entre dans l’histoire de plu fort belle manière encore en organisant des élections « libres, transparentes et démocratiques » qui seront remportées par un certain Alpha Oumar Konaré (AOK), un ancien ministre de la Culture de Moussa Traoré.
Pour les Africains de l’époque, en très grande majorité, et encore aujourd’hui, un bon président est celui qui organise les élections et qui quitte le pouvoir. Voilà ce qu’est devenue la norme pour nous. Et même quand ce président, qui ne peut plus se représenter à une élection, est victime d’un coup d’État, on ne se pose pas vraiment les bonnes questions.
En effet, le 26 mars 2012, soit 21 ans après son putsch, ATT, cet homme tant admiré par l’Occident, est à son tour victime d’un putsch.
Pourquoi ?
S’il suffisait d’organiser des élections, régulièrement, de façon « transparente », le Mali serait sans doute le pays le plus convoité par touts les Africains.
Si le 26 mars 1991 avait donné de bons fruits avec des feuilles et des fleurs magnifiques, y aurait-il eu le 26 mars 2012 ?
Tetou Gologo travaille dans l’artisanat. Je vous invite à la lire et j’espère que nous aurons l’occasion de revenir vers elle prochainement pour mieux connaître son travail car elle fait des bijoux… ! Je ne vous dis pas. J’ai été saisi par son texte (court). Un texte comme je les aime et comme j’aimerais voir plus de Kamit encore en faire car nous ne nous posons pas assez les bonnes questions, vraiment!
D‘un bastion tombe en face de nous, nous avons l’illusion que la partie est gagnée alors que ce n’est en réalité que le début du commencement! Un peuple comme le peuple Kamit qui a subi tout ce que nous savons ne peut se relever juste en faisant tomber un potentat. Bonne lecture!
Obambe GAKOSSO, March 2014©
****26 Mars 1991….26 Mars 2014 en passant par Mars 2012 ****
Maliens, Maliennes !
En ce 26 Mars 2014, permettez moi de vous faire une révélation constructive essentielle :
« N’est pas grande Nation celle qui le clame », tout comme « le Tigre ne clame pas sa tigritude ».
Nous avons certes une bonne humeur et un savoir vivre ensemble…et encore !
La tension latente, nous d’en bas nous la sentons, et ceux d’en haut aussi, certainement, d’où certaines mesures individuelles.
Une grande Nation protège, éduque, soigne, emploi, offre des perspectives à, et enterre ses enfants, en toute dignité, nonobstant leur appartenance familiale, religieuse, ethnique, ou même le quartier qui les a vus naître.
La construction d’une Nation ne peut se faire qu’avec, passion, abnégation, justice, équité, et surtout une belle vision à laquelle la majorité adhère.
Mais surtout, pour construire/renforcer une Nation encore faudrait-il avoir la lucidité de faire son diagnostic lucide et le partager tout aussi lucidement.
N’oublions pas ce qui nous a fait sortir en Mars 1991, regardons bien ce qui se passe depuis, et posons nous une ou deux question, à savoir « avons-nous fait tout ça pour ça ? » « est-ce la révolution que nous vivons, ou plutôt une contre-révolution pernicieuse ».
Je me pose personnellement ces questions car les mêmes se relayent depuis plus de 20 ans, profitant d’une « démocratie au sommet », qui est nocive au Mali.
Mars 2012, nous a offert un spectacle, dont aucune Nation grande, ne peut se glorifier.
Si Mars 1991 avait été une réussite, Mars 2012 n’aurait pas eu lieu
Nous devons à nos martyrs, un Mali où règne justice, égalité des droits donc paix.
La lutte continue ! Célébrons, mais n’oublions pas.
Que les ancêtres continuent de veiller sur le Mali.
Que les martyrs reposent en paix
Que la conscience prenne le dessus sur l’irresponsabilité
Amon !
KKS, ©